Dernier jour sans Guitar Hero III – Suikoden V
Bon demain sortie de Guitar Hero III, alors on déconne pas, et je parle de Suikoden V sinon je le ferais pas avant les deux mois qui précèdent la sortie de Guitar Hero IV. Et comme à l’époque d’over-blog j’avais déjà fait une grande lettre d’amour pour Baten Kaitos (faudra que je ressorte cet article et que je fasse un petit c/c de derrière les fagots, ça me fera un billet gratos ha ha ha ha 😉 ) , je peux tout à fait le refaire pour ce jeu tout à fait magnifique, tout à fait génial, et sorti un peu partout l’année dernière à 30Euros en neuf ce qui en fait un peu le meilleur rapport qualité/prix de l’histoire du monde (avec la Tchécoslovaquie en 1938).
Pourquoi Suikoden V est le meilleur RPG de l’histoire de la PlayStation 2 ? Parce que ATTENTION. Suivez bien. Ca va être trépidant. Pourquoi vous allez dépenser 30€ demain, en même temps que Guitar Hero III ? Pourquoi vous allez acheter ce jeu ? Pourquoi DOIT-IL figurer dans toute ludothéque ? Pourquoi Etienne Daho est revenu, putain de merde ? Autant de réponses dont la question se trouve dans cet article. Tout de suite. Maintenant. Comme ça. A la bien.
Observons cette jacquette.
Suikoden V. Un V. En chiffres romains, ça veut dire 5 (oui je sais je suis le meilleur, je suis sûr que vous savez pas lire les chiffres romains, c’est pour ça que je m’aime. Je vais m’embrasser langoureusement après avoir fini ce billet). Donc avant ce Suikoden 5, il y’en avait quatre. Les deux premiers étaient sortis en France, déjà, à l’époque, et sur PlayStation, et avait déjà fait un grand effet. Parlez de l’intro de Suikoden II à un gamer et un fan de RPG, de la bave sortira un peu de sa bouche, ses yeux brilleront et il ira se soulager en se frottant sur un canapé avant la fin de la discussion. J’exagère à peine. 😉 Le troisième est sorti sur PS2, mais pas en Europe, mais a connu une adaptation en manga qu’un jour je lirais sans doute et qui est sorti dans nos contrées. Le quatrième est sorti en Europe, mais se tape une réputation pourrave, et j’y toucherais un jour sans doute, mais selon ce que j’en lis, j’irais avec défiance. Enfin là n’est pas le plus important.
Sorti donc en Europe il y’a tout juste un an, Suikoden V est très bon. Mais continouons à observer cette jacquette: 4 persos sont mis en avant. Tout d’abord le héros, que beaucoup croient féminins. Je suis en effet tombé dans le piège au début, je croyais vraiment qu’il s’agissais d’une jeune fille, et cela m’intéressait d’autant plus: un RPG avec comme héroïne une jeune fille forte ? Mais ! Et non, c’est bel et bien un mec. Derrière lui, sa garde du corps, une jeune fille avec une épée. Quoi ? Une jeune fille avec une épée mise en avant ? Mais ! C’est chouette ! Et là première qualité du jeu: les deux héros sont donc un mec androgyne et une fille qui est donc sa garde du corps. Et donc, ça fait plaisir de voir une héroïne tenir dans un jeu autre chose que le rôle de la meilleure amie potiche. Derrière ces deux là, un borgne. Le perso borgne et mystérieux, Georg. Déjà présent dans un autre Suikoden, mais pas en borgne. Mystère donc. Et enfin derrière, comme une déese qui les protège, Sialeeds. La tante du héros, avec ses deux armes sorties, témoignent que « si tu viens me draguer trop lourdement, je vais te couper ton engin ». Ha ha ha.
Ce sont donc les quatre personnages principaux. Derrière eux plein d’autres qui déjà, se permettent de nous faire demander « qui sont ces gens charismatiques ? » Dans chara-design il y’a chara, et chara = charisme. Nous sommes ici en plein dans le charisme de design, à mort. Et oui, car comme dans tous les Suikoden, vous pouvez embaucher dans votre team 108 personnages. Et ici on a plein de personnages mis en avant, déjà, pour donner un petit goût d’aventure. Et on voit surtout un 12+. DE LA VIOLENCE \\o/.
En bref, déjà on retire de cette boîte, une impression de « wah ça en impose ! Jouons ! ». Ok ! Jouons. Alors clairement, le jeu n’est pas une révolution graphique, nullement. C’est très simpliste, avec une fausse 3D, et on voit nettement que l’effort n’a pas été mis ici. Et finalement cet angle de vue fixe ne gène vraiment que dans un seul donjon, qui justement joue de cet angle fixe pour gonfler à mort le joueur que vous êtes. Donc graphiquement, ne vous attendez à rien, mais pendant les cinématiques, ça ne gène pas et surtout, ca rend tout ça vraiment très bon puisque l’accent est mis sur les expressions faciales des personnages, qui passent comme un mail à laposte.net .
En outre le système de combat est très simpliste, mais sous cette simplicité se cache un grand nombre d’options et de petites nuances. Ainsi entre les tactiques, les portées des armes, la gestion des runes, la gestion des capacités, de l’équipement, des armes forgées, et les fusions magiques, ainsi que les capacités collectives. Y’a de quoi faire pour fonder « sa » team parfaite. Sans compter que sur les 108 personnages, 70 sont des combattants, une trentaine sont des personnes de soutien et les autres sont des personnages importants qui ne servent à rien en combat et en soutien. Mais qui restent méga charismatiques quand même, de toute façon.
Niveau musique, rien de bien transcendant. Tant pis. C’est pas là que se trouve le point fort non plus.
Mais le scénario… Ha ! Le scénario !
Lucretia & Jeane, le girl power.
Niveau scénario déjà, il démarre au bout de 10h. Le temps que toutes les bases soient présentées, que les enjeux nous soient montrés, que le joueur commence à se montrer intéressé. Et en effet, pendant ses 10h on nous présente le monde de Faléna, le fonctionnement du royaume, les deux familles rivales, Barrows & Godwin (ne riez pas, ils ont vraiment des manières de nazis en plus), et leurs ambitions sont à peine frolées, et comme le héros n’est rien d’autre que le Prince (d’un royaume matriacal, donc il a tiré le mauvais cheval et ne sera jamais roi), il doit donc subir, en même temps que le joueur, toute l’hypocrisie, toute la guimauve et tout le coté doré de ses deux familles et de la ville de Stormfist, qui appartient aux Godwin. Et après ces 10h, le jeu débute vraiment, avec la prise de pouvoir des Godwin et là vous êtes jeté à vous même, à la tête d’une armée rebelle qui va leur apprendre c’est quoi le respect, à cette bande d’aryen.
Ce qui est intéressant dans ce scénario c’est que jamais, à part à la fin, vous n’allez affronter d’esprits divins, de monstres magiques et maléfiques, de suppôts de Satan, mais des guerriers, des ennemis politiques, un ou deux esprits gardiens de lieu, des animaux tentaculaires et même des jeunes filles bien sympa. Eh ouais. Jusqu’au bout le scénario reste avant tout politique. Votre but est de dégommer le méchant, mais pour cela, il va falloir faire des alliances avec les villages, avec d’autres races comme les castors et les nains, mettre au point votre armée, prendre des villages. Car oui, il y’a un petit coté RTS ici et là avec des batailles en semi temps réel qui sont d’une simplicité affolante et d’une richesse tactique assez époustouflante puisque chaque personnage que vous recrutez pour votre team RPG peut servir pour des unités RTS avec des grands avantages pour certains (le bourrin booste l’attaque, les magos offrent quelques sorts qui butent, le mécano crée des catapultes de malade).
En gros, ce jeu est d’une richesse incroyable.
Et les femmes tiennent un beau rôle dans ce jeu. Le « kingdom of Falena » est ni plus ni moins qu’un « queendom » depuis des siècles, le jeu critique le mariage arrangé, et on tient un grand nombre de femmes leader (Lucretia, stratège en chef, Raja), ainsi que de femmes fortes également (Cathari, Isabel, Zérase…) et qui doivent supporter pas mal d’hommes un peu… dragueurs (Kyle, Wilheim, Gavuya…. les pervers s’accumulent.) La princesse Lymsleia est ultra courageuse, quant à Sialeeds, ça reste un des personnages les plus complexes, jusqu’au dernier moment. Enfin, les relations entre Lyon & le Prince sont des trucs méga choupichou, et le personnage de Lyon en lui-même est vraiment pas mal, avec son passé bien glauque, et son courage hors normes. Il y’a aussi Alénia -qui en bute genre « les extrémistes c’est pas que des hommes, hein »-, Lucretia -qui doit supporter et qui supporte ses responsabilités avec courage et fierté- ou bien encore Sagiri. Nous sommes, dans Suikoden V, loin de l’image de la femme potiche du RPG. De là à dire que Suikoden V est un jeu féministe, c’est un pas que je n’oserais franchir, mais que je pourrais franchir. Presque. Venant d’une société japonaise avouons le assez phallocrate, ce jeu fait plaisir venant de là-bas.
En outre le jeu n’est pas manichéen. Très vite on se rend compte que les idéaux de Godwin, si ils sont extrémistes, ne sont pas totalement stupides. Que les méthodes sont mauvaises, mais que cela est fait avec de bonnes intentions, avec des idéaux semblables au Prince, mais juste une raison différente pour y accéder. Et ça fait plaisir de voir ça dans des RPG qui sont d’habitude si « ‘gentilocentriste ». Mais non, le jeu est finalement assez libre et se révèle être un jeu politique au sens propre du terme. Et ça fait plaisir.
Bon et ajoutons à tout cela 14 000 choses, comme un bon nombre de petits mini-jeux rigolos, le détective Oboro qui vous offrira des tonnes d’infos sur les 108 personnages du jeu, la gestion d’un QG, et surtout les quêtes pour recruter les 108 personnages, qui sont d’une richesse et d’une diversité, et pour certains persos, vous vous prendrez beaucoup de vent avant de parfois, enfin, les recruter (Murad… Oboro…) quand vous ne les loupez pas à jamais dans votre première partie (Killey… Alhazred…). Suikoden V se savoure en 2 parties, le jeu se terminant assez vite (58h pour ma première partie). La première partie est, AMHA, à se jouer sans soluce pour le recrutement, se laisser porter, ne pas hésiter à se faire chier soi-même.
Suikoden V est donc un RPG petit sur le papier, mais grand dans mon coeur. Et un jeu qu’il faut absolument toucher, car, sur PS2, je n’ai pas ressenti quelquechose de pareil. Ou si. FF9. Mais ça ne compte pas 😉 .
Bon dernier billet avant pas mal de jour, puisque demain c’est GUITAR HERO III.
2 commentaires
Lush
Oh putain, le test de fan… ^^
Je ne supporte pas trop le chara design, c’est du Tati réarrangé par John Galliano…
Et question subsidiaire: pourquoi, mais alors pourquoi, Suikoden II est légendaire? Juste parce qu’il était sorti à peu d’exemplaires???
cap.peter
Suikoden II (qui tournait sur PS il me semble), a gagné en notoriété grâce à :
– une durée de vie époustouflante.
– la possibilité de jouer avec plus de 100 personnages.
– le concours de cuisine (Cooking Mama n’a rien inventé !).