[10 ans] Bilan JV Décennal ~ Partie 2: 2012/2017
Le 29 juin prochain, Néant Vert fêtera ses dix ans. Un cap qui mérite une pluie de célébrations ! Ces célébrations prendront forme, tout le long du mois, par l’écriture de nombreux articles et bilans qui reviendront sur cette période s’étendant de juin 2007 à aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est l’heure du second bilan décennal, qui se concentrera sur les jeux vidéo. Le concept est relativement similaire aux bilans annuels habituels sauf que, ici, au lieu de prendre mois par mois, je prendrais saison par saison, via un habile découpage hiver/printemps/automne/été. Chaque saison sera ainsi liée à un jeu auquel j’ai joué durant cette période, ce n’est pas choisi en fonction de la date de sortie originale des jeux !
Ce bilan a été précédé plus tôt dans le mot d’un bilan animé construit sur le même concept (part 1 | part 2) et sera suivi par un bilan manga.
2012
Été
Le premier The Darkness avait été une sacrée claque, auquel rien ne me préparait. Je l’avais acheté à l’époque au pif, à dix balles, parce qu’il fallait bien autre chose que Perfect Dark Zero pour accompagner la Xbox360 que je venais fraîchement d’acquérir. Et c’était ouf. Ca racontait une histoire sombre, violente, sans pitié, où le joueur assistait à des trucs pas très confortables, démolissait du mafieux à la pelle grâce à des pouvoirs pétés et explorait les Enfers qui, pour l’occasion, prenaient la forme des tranchées de la bataille de Verdun parce que wow fuck. C’était super bien raconté tout en restant fun à jouer c’était donc, en somme, l’exemple même du jeu mésestime et trop vite oublié. Du coup quand ils ont annoncés une suite autour de 2011, on était que trois pélés à être vraiment à fond. Quand une démo est sortie, un des trois pélés a été deçu parce que, eh, du premier volet, The Darkness 2 semblait n’avoir gardé que l’aspect pouvoirs pétés feat. action trépidante. Car, oui, l’histoire de The Darkness II, si elle reste solide, ne retrouve jamais vraiment l’aspect sombre et poisseux du premier volet. Déjà parce que y’a plus les Enfers.
Du coup The Darkness Deux c’est une expérience courte, intense, une dizaine d’heures au max, où vous allez dégommer du mafieux en utilisant vos pouvoirs qui s’alimentent grâce à la force des ténèbres, vous allez blaster, explorer les hallucinations de votre héros et vous taper à la fin du jeu un très très gros twist qui ne sera jamais accompagné d’aucune suite. C’est une expérience compacte, incroyablement fun, pas si mal racontée, qui se laisse vivre sans déplaisir. Si vous cherchez un petit jeu popcorn et que vous avez encore votre 360 ou PS3 de branchée, bah éccoutez, c’est un des meilleurs représentants sur cette génération.
Automne
Crusaders Kings 2
J’y ai passé, quoi, quarante heures ? Ouais, ça tourne autour de ça. Et bah croyez le ou pas, je serais encore incapable aujourd’hui de vous expliquer la moitié des mécaniques. Comme tous ces jeux Paradox historique, on a affaire à un jeu hyper touffu, avec énormément de règles à assimiler, qui sont pour la majorité tirées avec précision et rigueur de pas mal d’éléments de l’histoire médiévale. Pas de bol, quand j’étais étudiant d’Histoire, l’histoire médiévale était clairement la période que j’aimais le moins même si, fort étrangement, celle dans laquelle j’ai eu la meilleure note à l’examen, comme quoi.
Cela étant dit, je sais pas si comprendre quoi que ce soit à Crusaders Kings 2 m’était si nécessaire car après cinq heures de jeu j’étais déjà en train d’y jouer en trichant comme un porc. Je gérais plus vraiment mon royaume à ce point, j’étais beaucoup plus passionné à réecrire l’histoire ! Je prends mon petit royaume de Bretagne, j’engage des milliards de mercenaires, j’attaque le royaume de France, je prends les régions les plus intéressantes, je vire les mercenaires, je fais quelques petites manipulations pour remettre mon trésor à sec et là mentalement je m’imagine ma propre vision de l’Histoire, ou Amo III de Bretagne entre victorieux dans les murs de la cité de Falaise, en promettant aux Normands gloire et prospérité si ils acceptent son règne. Tout ça avant que Amo III meure six jours plus tard d’un terrible accident de machine volante car c’est Crusaders Kings II et les événements aléatoires sont parfois hilarants.
Je jouerais plus ou moins de la même façon à Europa Universalis IV. Bref, je triche à fond mais je compense en faisant carburer mon cerveau, en imaginant. Je vois moins ces jeux comme des jeux de gestion que comme une grande boîte de Légo pour l’enfant trop imaginatif et égocentrique qui est encore au fond de moi.
Rien qu’en parler, là, j’ai envie de le réinstaller mais vu que mon débit dépasse pas les 90 Ko/s en ce moment, j’aurais pas le jeu avant demain soir et d’ici demain soir je serais déjà passé à d’autres envies comme, par exemple, me questionner sur la nécessité ou pas de réinstaller Tropico 1 pour la 40e fois.
2013
Hiver
Bon le temps est passé, je pense que je peux maintent révéler que je suis allé en février 2013 faire un playtest chez Ubi Montreuil pour jouer à Splinter Cell Blacklist pendant trois jours. Si vous êtes chômeurs et dans la région parisienne, je vous conseille vraiment l’expérience, jouer à un jeu en cours de développement c’est accessible à tous, assez intéressant et, pour le coup, les mecs ont pu voir ce que ça donnait un joueur qui passait son temps à reloader la save quand il était découvert par des ennemis parce que je suis ce genre de relou. L’expérience n’est pas payée en euros mais en jeux et, pour le coup, j’étais reparti avec Zombi U (lol), Assassin’s Creed III (toujours blisterisé) et, surtout, ce Far Cry 3 dont beaucoup parlaient à l’époque.
Et, pour le coup, je fais vraiment partie des gens qui avaient été hypés par le titre, qui m’avait instantanément happé. Sans doute encore aujourd’hui le seul open-world à la Ubi Soft a m’avoir vraiment intéressé (mes expériences avec les Assassin’s Creed furent… compliquées, quant à Watch_Dogs je hais ce jeu de tout mon corps) (et non, y’a pas « et je t’adore » derrière) (je cite pas Kyo en permanence)), ce qui est un début de performance. Si j’ai autant accroché, je pense pouvoir dire que c’est grâce au monde à parcourir, tropical et dépaysant, qui cache toujours pas mal de bonnes surprises, surtout grâce à sa faune toujours prompte à te filer des mauvaises surprises. Avant Far Cry 3 je trouvais les dragons de Komodo rigolos et moches, depuis Far Cry 3 je les trouve surtout moches mais j’en rigole plus beaucoup. Et puis, oui, même si l’histoire n’est pas totalement originale, le trip de Far Cry 3 autour du rapport à la violence et de l’incapacité de savoir si la réalité qu’on voit elle est réelle ça fonctionne vraiment pas mal.
J’ai pas touché au 4, mais le 5 chez les rednecks ça me remotive soudainement pas mal. Bref, pour une fois que je peux dire du bien d’un jeu Ubi, je vais pas me gêner.
Printemps
En juin 2013, mon déménagement sur Paris avait presque réussi: j’avais trouvé une coloc et un job à temps partiel. Pas mal ! Petit souci: j’avais pas assez pour vivre, oups. Avec 500€ par mois pour vivre en Ile de France, quand ton loyer prenait 300 et ta carte Navigo 110, il te restait peu de choses pour tenir les 30 jours qui restent. Heureusement, le garçon que j’étais connaissait ses priorités, savait comment éviter les bêtises et c’est pour ça que dès le jour de sortie de Animal Crossing New Leaf je l’ai acheté neuf plein pot à la fnac et hein quoi.
C’est encore aujourd’hui le jeu 3DS sur lequel j’ai passé le plus de temps, avec environ 110h au compteur. C’est aussi la première fois que je retouchais à Animal Crossing depuis l’épisode Gamecube et non seulement je constatais bien toutes les améliorations de la franchise, mais j’y suis tombé dedans bien plus que à l’époque. Est-ce car le format portable s’adapte beaucoup mieux à ce jeu ? Est-ce car autour de moi, tout le monde y jouait, ce qui m’encourageait à y passer du temps ? Est-ce l’appareil photo inclus dans le jeu, qui rendait aisé la possibilité de partager ses expériences de jeu sur Twitter ? Est-ce les possibilités online ? Est-ce juste parce que, pauvre comme j’étais, je n’avais que ce jeu à parcourir ? Mystère ! En tout cas, ça fait 3 ans que j’ai pas relancé le jeu, et j’ai peur de le relancer… Et si Marie ne m’aimait plus ? Et si j’allais devoir virer toutes ces mauvaises herbes ? Brrr…
Été
Mon opinion sur ce jeu est, vous vous en doutez, très originale: c’est une tuerie. Je vais pas vous faire genre « tu crois commencer un Call of Duty et t’es surpris de voir que c’est en fait Apocalypse Now en jeu vidéo » parce que aujourd’hui tout le monde le sait. C’est un fait connu que Spec Ops The Line est un jeu qui dénonce la guerre, qui dissecte la folie d’humains perdus loin de tout, qui prend place dans un Dubai dévasté qui n’est là que pour exposer l’aspect le plus sombre de héros qu’on croit du « bon côté » mais qui sont foutrement incapables de savoir ne serait-ce décéler qu’est-ce que la réalité. Le jeu est pas non plus ultra subtil avec son message mais, ok, encore aujourd’hui je regrette d’avoir bombardé du napalm n’importe où.
Si vous ne l’avez pas encore fait, well, il vous reste encore du temps pour y jouer. Mais plus ça va aller, plus il va mal vieillir techniquement donc je serais vous, j’attendrais pas trop non plus.
Automne
GTA IV avait été une mini déception pour moi: l’intrigue était certes excellente mais me promener dans Liberty City n’est jamais parvenu à me donner le moindre plaisir. La ville était froide, pas toujours bien pensée et jamais juste se balader était fun. GTA V règle directement ce souci: la carte est immense, vous propose une variété ahurissante de décors et de possibilités, et entre deux missions vous pouvez juste vous éclater à faire n’importe quoi, merci d’y avoir pensé !
De loin un des open worlds les mieux pensés et les mieux réfléchis, on en oublierait presque que l’histoire solo est un peu décevante, racontant pas grand chose et se révélant tristement avare en matière de braquages, pourtant la feature la plus mise en avant dans la com du jeu. Alors, certes, aujourd’hui tout ça est sur GTA Online mais vu que j’y ai très très peu touché au final, je ne saurais pas dire. En tout cas, j’ai passé deux mois entier sur le jeu, à le parcourir à 100%, donc pour le coup je peux clairement pas nier mon plaisir. Puis bon, la crise de quarantaine de Michael = meilleur perso.
2014
Hiver
Le jeu est annoncé = Je m’en fous
Le jeu sort = Je m’en fous
Le jeu est soudainement en rupture de stock partout = WOW UN JRPG JOLI SUR 3DS FAUDRAIT QUE J’Y JOUE
Je commence le jeu = Eh c’est pas mal
Je découvre le système de jobs = Eh y’a de quoi s’amuser
Je me fais latter par des boss donc je dois repenser toute ma stratégie = Le jeu est challengeant mais offre suffisamment de possibilités pour s’en sortir, c’est malin
Défoncer un boss me permet de récuperer des nouveaux jobs donc me force à remettre en question toute la stratégie que j’avais imaginé si dur et si fort = Eh c’est enrichissant intellectuellement
J’en suis à 40h de jeu = Pas mal l’addiction, où est-ce que je peux trouver l’OST sur Internet au cas où je suis en manque et sans 3DS sous la main ?
Le jeu me redemande de faire tous les boss = Argh c’est un peu relou, mais c’est amusant de voir à quel point je roule dessus par rapport au début
Le jeu me redemande encore de faire tous les boss = Hein ? Bon, euh je le refais mais c’est bizarre…
Le jeu me redemande une nouvelle fois de faire tous les boss = Tu es sûr… ?
Le jeu me redemande à nouveau de faire tous les boss = * en train de chercher « fin bravely default » sur Youtube *
« Une seule idée de merde, et tout est depeuplé » disait Lamartine, et je suis à peu près certain que même se présenter à l’élection présidentielle contre son gré pour se manger 0,3% était une meilleure idée que celle des loops narratifs dans Bravely Default.
Printemps
Le meilleur Mario Kart jamais fait.
Les seuls deux vrais défauts du jeu c’est 1/ d’avoir une mode bataille pourrave (que Deluxe a rajouté, ouf) et 2/ de mettre la version 64 de la Rainbow Road mais de limiter le circuit à un seul tour parce que ok les mecs ont pas compris c’était quoi le seul interêt de la Rainbow Road 64. Mais à part ça ? Tout bute. Le jeu est superbe, les circuits sont ingénieux, les items sont équilibrés, le online fonctionne parfaitement, la bande originale est une des meilleures de l’histoire des jeux Nintendo, le jeu trouve toujours le bon mélange entre chance et technique. C’est du fun immédiat, ça éclate les rétines, c’est le jeu de kart ultime. Quoique attendez je viens de me rappeller d’un troisième défaut: les personnages à débloquer puent du cul. Peach en Or Rosé ? Pourquoi tu nous fous ça et pas LE FOUTU ROI BOO ? T’es fou, Nintendo ?
Ah, et tant que j’y suis, bon point: les DLC étaient vraiment bons. Le prix était pile poil ce qu’il fallait, les circuits et persos rajoutés étaient tops, bref on se foutait pas de notre gueule.
Et, allez, mon meilleur souvenir de jeu: vous vous souvenez quand en juin 2014 une tempête de grèle avait pas mal fait du bruit (lol) en Île de France ? Genre toitures détruites, fenêtres démolies, catastrophe naturelle déclarée de ci de là ? Bah pendant que cette tempête DEFONCAIT MON TOIT j’étais en train de jouer à Mario Kart 8 sur le gamepad, en train de surveiller de mon autre oeil ma fenêtre qui se mangeait des grelons de ouf, et prêt à sortir torchons et seaux si jamais elle explosait. Vu que je venais tout juste d’arriver dans l’appart, j’étais en stress.
J’ai quand même fini second.
Rep à sa.
(Oui, Mario Kart est un des seuls jeux multi sur lequel je suis bon donc j’hésite pas à me la péter.)
Été
999
Je voulais me faire Virtue’s Last Reward qui était en promo à pas trop cher, j’ai dit sur Twitter « je vais ptet me prendre Virtue’s Last Reward qui est en promo à pas trop cher » et là tout le monde m’a fait « hola Amo avant de te prendre ce Virtue’s Last Reward en promo à pas trop cher, que dirais-tu de te faire 999 ? Il est à 25€ sur amazon. » Du coup j’ai écouté ces gens là, commandé le jeu, acheté Virtue’s Last Reward cinq mois plus tard quand je me suis acheté une Vita et j’ai… euh… fait la première énigme et depuis je… n’avance… pas très vite… oui.
Mais par contre j’ai fini 999, rassurez-vous ! J’ai même fait le SUDOKU DE L’ENFER ! Et c’était super !
999 c’est un jeu qui a eu le mérite de me happer directement grâce à son univers: l’idée d’enfermer dix gus dans une réplique du Titanic m’a déjà rendu tout chaud à l’intérieur mais rajouter derrière ça un jeu de survie aux règles précises et cruelles, ça m’a enthousiasmé d’autant plus. J’ai vite été pris d’affection pour tous les membres du casting, et j’y retrouvais pas mal de bons feelings: de la peur pour la vie des autres protagonistes, l’aspect fun de prendre des décisions et découvrir quelle fin on allait avoir, la surprise devant pas mal de twists… Après, comme tout le monde, j’ai ragé quand le jeu m’a redemandé pour la 3e fois de refaire une foutue énigme, et, oui, le chemin à suivre pour débloquer certaines fins est pas forcément très logique, du coup faut jouer avec une soluce passé la 3e ou 4e fin débloquée mais, eh, ça n’a pas gaché mon plaisir et quand j’ai terminé le jeu, quelque part autour de 5h du matin, pendant que des gens à côté de moi faisaient du mah-jong, j’étais fier et heureux.
Plus qu’à se mettre définitivement à Virtue’s Last Reward, maintenant même si je vous le dis: une des raisons pour laquelle j’accroche moins c’est que je trouve le jeu pas joli et que je regrette pas mal les sprites en pixel de la version DS de 999. Et y’a pas de paquebot :(. Donc… c’est dur.
Automne
Je pense que sur les 500 personnes qui liront cet article, y’aura genre 6 ou 7 personnes qui pourraient être intéressées pour y jouer. Car ce jeu touche deux niches, souvent très opposées: 1/ les fans de catch ; 2/ les fans de jeux de simulation super cheap graphiquement. Car Total Extreme Warfare 2013 vous propose de gérer votre propre fédération de catch ! A vous la joie de naviguer dans des tableaux, de recruter des nouveaux talents pour votre petite fédération, gérer le budget et les caractères souvent auto-destructeurs de vos employés, mettre en place des shows qui vont vous ramener public et popularité et plus vous êtes populaires plus les possibilités sont grandes: signature de shows tv, mise en place de pay per views, donc plus de gens qui vous connaissent, donc plus d’argent grâce aux tickets et au merchandising, donc possibilité d’engager des catcheurs de plus en plus connus et talentueux, et à vous le cercle vertueux du monde du spectacle !
C’est un jeu ultra chronophage car vous devez tout faire au détail prêt: chaque match, chaque angle, vous demande des précisions, vous pouvez rien automatiser et pour peu que votre fédération doit gérer un show hebdomadaire + un ppv mensuel, un mois dans le jeu c’est facilement deux ou trois heures sur votre pc. Maintenant que vous savez ça, dites vous que j’ai géré la même fédération sur onze ans de jeu, donc calculez le temps passé là dessus. Pour qu’au final ma sauvegarde meurt quand un de mes disque dur s’est auto-formaté…
J’ai chopé la version 2016 mais j’ose pas m’y mettre. Déjà parce que les mods qui m’intéressent sont pas encore sorti – j’aime surtout les mods qui me projettent dans la Reckless Agression Era, cad 2003/2004 – mais surtout que ma partie dans TEW 2013 était si ouf que jamais je ferais aussi bien.
RIP en paix petite partie.
2015
Hiver
Le premier Danganronpa était un bon moment. Des bonnes idées, des bons personnages, des bons moments. C’était un bon jeu.
Super Danganronpa 2, par contre ? Des EXCELLENTES idées, des EXCELLENTS personnages, des EXCELLENTS moments. Soyons clair: j’ai jamais vu une telle amélioration entre un premier et un second opus de toute ma vie. Pour moi, dans ma tête, dans le monde du jeu vidéo, les deux c’est toujours des 1,5 vaguement décevants tandis que c’est les trois qui viennent tout défoncer et tout vraiment améliorer. Mais les mecs de Danganronpa 2 ils en ont eu rien à foutre de cette règle implicite du monde du jeu vidéo et ils ont direct sorti la grosse artillerie. Le jeu est fun, le jeu est drôle, le jeu change constamment d’ambiance à chaque nouveau chapitre, on a jamais le temps de s’ennuyer, tout est une redécouverte permanente et, oh mon dieu, la conclusion de certains meurtres t’es sec comme le sachet de thé que j’ai laissé pendre à ma fenêtre en ces jours de canicule-et-je-sais-toujours-pas-pourquoi-j’ai-fait-ça.
Si vous n’aviez à faire qu’un seul jeu Vita ça serait celui-ci. Quoique, ok, il est sorti sur PC donc vous avez même pas à acheter une Vita. Mais si vous cherchez un jeu vidéo où l’un des personnages est la princesse d’un royaume nommé selon le batteur de Nirvana et qui a appris à conduire un tank quand elle avait 7 ans, il n’y a que Super Danganronpa 2 qui trouvera grâce à vos yeux. Garanti.
Printemps
Les SimCity sont parmi ma franchise préférée. Je me souviens avec bonheur de cette semaine de 2001 où j’avais chopé une méga grippe et où j’avais passé la semaine sur SimCity 3000 ; quant à SimCity 4 ça a été tout mon lycée et la première chose que j’ai fait quand j’ai eu « mon » pc portable à moi, c’est installer le jeu dessus. Construire des villes, gérer des réseaux de transports, c’est mon méga dada et, évidemment, ce n’est ni SimCity 2013 ni Cities XL qui m’ont permis de retrouver le feeling d’antan. Par contre, Cities Skylines ? On y arrive !
Mais là je vous en parle, pendant deux ans j’ai pas pu y jouer convenablement à cause d’un pc vieillissant. Du coup je m’y suis vraiment remis que y’a quinze jours et je peux confirmer l’aspect méchamment chronophage du jeu ainsi que ses mécaniques certes simples et totalement héritées de SimCity 4 mais qui fonctionnent à fond, avec un vrai bon moteur et pas mal de libertés laissées au joueur.
Par contre ma petite déception c’est que si le jeu possède une armée de modders vraiment au taquet, je trouve le contenu officiel vraiment radin. Au délà des maj gratuites et bienvenues qui ont amenés des concepts cools comme la météo ou la création de tunnels, les extensions officielles rajoutent vraiment peu de nouveaux bâtiments et de vrais gros concepts pour mériter leurs prix de 15€, amha. J’ai eu Afterdark et Snowfall à prix très réduit pendant les soldes Steam et encore heureux vu leur contenu finalement assez bas. Mass Transit amène des choses intéressantes mais pas suffisant pour le prix.
Enfin, c’est qu’un truc mineur. Le jeu continue d’être alimenté en contenu gratuit et intéressant grâce au modding, et ça reste le city builder le mieux branlé en dix ans.
Été
Asura’s Wrath
Si vous trouvez que les jeux vidéo manquent d’esprit shonen nekketsu, bah sautez sur Asura’s Wrath. Je vous avoue le jeu j’en avais un a priori assez négatif et il aura fallu que je trouve le jeu à 5€, que je le laisse pourrir un an dans mon backlog et que j’aille rien de mieux à faire de mon été pour m’y mettre mais dès que je me suis lancé, j’ai pas lâché le jeu d’une semelle, au point de l’avoir quasiment fini d’une traite. Alors certes il est court (en dix heures c’est plié), mais il mène constamment dans la bonne direction son intrigue, propose un personnage principal très attachant et, surtout, possède une vraie folie maîtrisée tout le long de l’aventure. L’univers de Asura’s Wrath il part dans tous les sens mais toujours il retombe sur ses pattes: que ce soit dans l’affrontement d’un géant ou dans un duel qui COUPE LA LUNE EN DEUX, on est toujours ébahi par l’extravagance des cinématiques et des combats qui nous sont proposés.
Alors tant pis si c’est court, tant pis si le gameplay est simplissime, on prend grave son pied non-stop pendant dix heures et ça c’est pas tous les jeux qui peuvent s’en targuer.
Automne
Undertale
Le mythe, la légende, yadda yadda. J’ai bien aimé Undertale. J’ai trouvé la fin maligne, j’ai bien aimé la majorité des personnages rencontré et, évidemment, je suis moi aussi tombé très vite amoureux de la bande originale. C’est une relativement bonne expérience dans laquelle, néanmoins, j’ai mis beaucoup de temps à rentrer, tant le début du jeu n’est pas si engageant, la seule chose qui m’accrochait alors étant le très inventif système de combat.
Je le met dans ce bilan un peu par défaut tant mon automne 2015 n’a pas été spécialement flamboyant en terme de jeu vidéo. A part Undertale, je ne pourrais vous citer que The Witcher II (auquel là aussi j’ai mis énormément de temps pour m’y immerger) et A-Train HX. Mais bon, ce 12 novembre 2015, il me fallait absolument un nouveau jeu pour me changer les idées, ça a été alors Undertale, ça m’a effectivement changé les idées, bon, bien.
2016
Hiver
Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
Mi décembre 2015 je commence enfin Metal Gear Solid IV sur ma Playstation 3 qui commençait à devenir dangereusement poussérieuse. Je peste un peu contre le gameplay, lâche au milieu du premier chapitre en me faisant cette promesse « je prendrais le temps de m’y plonger pendant mes vacances d’hiver » sauf que non, alerte spoiler, entre temps je chope des chèques cadeaux et une prime de 13e mois, je m’offre une Xbox One avec MGSV donc MGS IV est violemment mis sur le banc de touche.
Metal Gear Solid V c’est un jeu que je porte vraiment aux nues, clairement un de mes jeux favoris de la décennie, carrément. On parle d’un jeu qui, déjà, à le bon goût de te plonger dans la Guerre Froide du milieu des années 80, ce qui est un contexte historique que j’ai toujours trouvé passionnant et derrière tout est fait pour ne jamais te faire lâcher la manette. Ce que j’aime dans MGS V c’est surtout qu’il retrouve ce feeling que j’avais perdu dans beaucoup de jeux open world que je vénérais dans mon absence, c’est à dire que chaque « balade » ne se déroule jamais vraiment comme prévu. Combien de fois dans une mission je croise un camp soviétique que je pourrais facilement esquiver mais dans lequel j’identifie un soldat de rang S qu’il va falloir que j’aille capturer asap ?
Et le mieux c’est que MGS V est aussi un jeu où tu te sens et où tu te vois évoluer: plus tu débloques d’items, plus le jeu devient aisé et on passe de la grosse galère en début de partie, où on était incapable de visualiser la localisation des ennemis et où on explorait chaque camp dans une sorte de peur et de tension, à tout simplement devenir Rambo et posséder un équipement si pété que le moindre camp est résolu en moins de deux. D’ailleurs le jeu est aussi très malin dans sa manière de te forcer à changer régulièrement de manière de jouer puisqu’il identifie vos habitudes et offre aux ennemis des contre-mesures efficaces: quand le jeu a vu que je passais beaucoup trop de temps à endormir et headshoter des soviétiques avec mes fusils tranquilisants, les voir soudainement débarquer casqués ça m’a pas fait plaisir et ça m’a forcé à changer mon style.
Le jeu est beau, le jeu est maniable, le jeu ne s’enferme pas dans des cinématiques interminables, l’intrigue est ouffisime… Un excellent jeu, sur lequel j’ai passé 100h, dont le seul problème est qu’il est… incomplet. Allez Konami, fais pas ta pute, file nous le chapitre 3 sous formes de cinématiques.
Printemps
Fire Emblem: Fates
J’ai fait tout Héritage et le quart de Conquête. Je vais pas me prétendre expert en Fire Emblem vu que, comme beaucoup, j’ai découvert et kiffé la franchise avec Awakening parce que, écoutez, du tactical RPG fusionné au plaisir de maquer ses unités ensemble pour qu’elles fassent des gosses, pas de raison qu’en bon weeb je crache dessus. Du coup j’avais beaucoup d’attentes sur Fates, voir le jeu être divisé en deux parties me dérangeait même pas spécialement vu que je sentais que chaque « partie » allait déjà être énorme en terme de contenu. Et, yep, quand je vois mon compteur 3DS m’indiquer 70h rien que sur Héritage, j’avais raison.
Mais en vrai, après 70h de Héritage, me mettre à Conquête m’a rapidement donné une impression de gavage. Pour moi, Fates a deux soucis clairs: le premier c’est que l’intrigue est incroyablement indigente et le second c’est qu’il en fait trop. J’imagine que Conquête me refera passer 70h dessus, et si je compte une cinquantaine d’heures en plus pour Revolutions, ça veut donc dire que pour faire tout Fates, il me faudra y dédier, quoi, presque 200h ? C’est beaucoup trop ! Et l’intrigue n’est pas suffisamment bonne pour me motiver !
Heureusement il reste les qualités que je retrouvais dans Awakening: les personnages sont super et, bon, ça reste du gameplay de tactical RPG à la dure, où chaque mouvement doit être pensé, où le jeu prend un malin plaisir à te foutre un sacré challenge et où on attend du joueur qu’il se creuse la tête. Je vous avoue que j’avais bien maîtrisé Awakening en Difficile Classique donc je me sentais chaud et intouchable alors refaire du Difficile Classique dans Fates Héritage, où la difficulté est bien rehaussée comme il faut, ça m’a bien appris l’humilité. Je vous parle même pas de Conquête, j’ai tellement morflé rien que dans la première mission dans la forêt, que je suis passé en Normal :’D.
BREF. Je finirais jamais Fates, j’en suis convaincu. C’est dommage !
Été
Football Manager 2016
J’avais plus internet, j’avais pas le courage de brancher les consoles donc, oh puis merde, autant passer littéralement TOUT l’été sur ce foutu jeu.
Ce qui est ouf c’est que autant j’ai vraiment passé trop de temps sur ce jeu pendant trois mois, autant dès que j’ai stoppé d’y jouer quotidiennement, le délire m’est vite passé. Quand mon disque dur s’est formaté, tout va bien, la sauvegarde était dans le Cloud™ mais par contre j’ai pas réinstallé le jeu. Ma fascination estivale a été aussi vite oubliée. Bref, Football Manager 2016 et ma longue partie avec l’US Boulogne Côte d’Opale c’est comme cet amour de camping, qui te passionne et te chauffe pendant deux semaines, avec qui tu rêves du meilleur, mais qui dès qu’il est loin des yeux devient également loin du coeur.
Et dire que je venais d’engager Hugo Lloris pour préparer ma seconde saison en Ligue 1…
… Je devrais m’y remettre à l’occasion…
… quand j’aurais été gavé par Cities Skyline…
… en attendant j’imagine cet univers parallèle ou au lieu de passer l’été sur Football Manager, je l’aurais passé sur Tokyo Mirage Sessions #FE…
… Non je ne pleure pas j’ai juste des regrets…
Automne
Pokémon Lune
Bon attention, on va arriver au moment du bilan où on va commencer à conclure… avec des licences qu’on avait déjà abordé au moment de débuter le bilan. Soit la vie est un cercle, soit ça confirme juste que quand on s’approche de la trentaine, on se contente de ce qu’on connaît jamais sans jamais plus rien découvrir. WAH SOMBRE.
Bref, souvenez-vous, au début de cet interminable bilan – heureusement qu’il est en deux parties – je parlais de Perle et du dédain que j’avais pour la 4G. Entre temps le temps a fait son temps, j’ai grandi, et je peux donc pouvoir l’affirmer avec sérieux, en le disant droit dans les yeux: la 7e Generation pourrait être ma favorite après les deux premières. Il y’a dans Pokémon Soleil & Lune un aspect feel good indéniable qui fonctionne magnifiquement bien avec la franchise Pokémon qui avait essayé, avec plus ou moins de maladresse, de s’assombrir à partir à de la 5e génération. Jamais la franchise n’a été aussi colorée, et c’est adorable.
Après ça reste un Pokémon dans ce qu’il y’a de plus addictif: on continue à avoir envie de tous les attraper, d’autant qu’un Pokédex plus réduit que d’habitude rend l’objectif pas décourageant. J’y ai joué non stop pendant un mois entier et là, pour le coup, j’ai zéro regrets. La fin du jeu m’a même pas mal attristé parce que, franchement, j’aurais pu continuer à explorer Alola pendant encore longtemps tant tout y est fun, attirant et plaisant. Comme quoi, parfois, pour faire passer un bon moment aux joueurs, suffit de les mettre à l’aise et de pas avoir peur d’être gentil.
2017
Hiver
Zelda: Breath of the Wild
Quand tout le monde après l’E3 2016 était en mode « holala il a l’air moche et vide ce Zelda holala », j’étais encore un de ceux qui y croyaient très fort. Quand le trailer de janvier a déboulé, sexy comme tout, je regardais les gens retrouver le feu de l’enthousiasme, confortablement assis en haut de ma tour d’ivoire, en train de dire, en soupirant « haha, pauvres fous, ce feu, moi, je ne l’ai jamais perdu, il est pur comme au premier jour. »
Bon après le problème c’est que j’avais certainement pas envie de choper une Switch juste pour le jeu, donc j’ai galéré à trouver une version Wii U. Mais une fois le précieux disque trouvé, ohlalalala. C’est encore tout chaud dans l’esprit de tout le monde donc je vais certainement pas dire des choses originales ou révolutionnaires mais voir Nintendo se réessayer à l’open-world, assimiler tout ce que le genre a fait en quinze ans et dégraisser le tout pour que chaque mécanique, chaque décor, chaque objet soit un émerveillement perpétuel, c’est du très très grand art. La narration est limitée à son strict minimum et le joueur a les mains libres pour explorer comme il veut.
En tout cas j’adore le concept de sanctuaires, suffisamment fort pour me faire avaler la très grosse pilule de la disparition des « vrais » donjons, et j’adore encore plus comment tout dans le jeu t’encourage à te saisir de la carte et à en faire ce que tu veux. Chaque escalade, chaque camp détruit, chaque challenge battu amène un petit quelque chose, et on est jamais lassé d’escalader des falaises.
C’est un jeu enivrant, qui a compris le plaisir que le joueur tirait des open-worlds et lui en donne vraiment pour son argent. Un jeu monumental, donc, qui va ringardiser pas mal les open worlds à l’américaine qu’on nous a proposé ces dernières années. Comme quoi, au final, les mecs peuvent créer tous les mondes qu’ils veulent nous faire explorer, à la fin ça sera toujours Zelda et GTA qui viendront leur réapprendre les bases.
Printemps
Persona 5
Woooow, très longue attente, non ? Inutile de vous dire que j’ai passé tout avril dessus, il fallait bien rattraper le temps perdu, et je suis le premier ébahi du fait que j’ai réussi à caser 100h dessus en un si court mois.
Bref, que dire ? C’est la formule Persona à son apogée ! Tout est amélioré, retravaillé, repensé. Le scénario est beaucoup plus ambitieux dans les thèmes traités, le système de combat toujours plus smooth, les donjons ont une vraie patte graphique, le contenu proposé est d’une énorme générosité, les S Link amènent des bonus indispensables, visuellement ça éclate la rétine… C’est un jeu qui s’est voulu ambitieux, qui a eu les moyens de se permettre de l’être, et ça a payé à la fin: c’est tout simplement le meilleur jeu d’une franchise qui ne comptait jusque là que des gros hits (sauf le premier Persona) (quand même.)
Une fois le jeu fini, on s’est tellement investi dedans qu’on est, comment dire ? Rapidement en manque ? Ouais, voilà. On aurait aimé passer plus de temps encore avec Ryuji, Ann, Haru (la best), Makoto ou Futaba. On aurait aimé continuer à passer nos journées entre l’école, le Mementos et les rues de Tokyo. On aurait aimé débloquer toujours plus de figures légendaires dans notre compendium de Personaes. Et dieu sait que le jeu est déjà bien long et bien bourré en contenu ! Un palais en plus aurait été un joli geste, certainement.
Bon après le jeu n’est pas dépourvu de petits défauts – il s’amuse à traiter tellement de thèmes qu’il n’en traite jamais vraiment un seul en profondeur et, globalement, le jeu est beaucoup trop bavard, parfois pour rien- mais sa générosité, sa qualité technique et musicale et ses mécaniques addictives en font un must, clairement la quintessence de ce que j’attendais en matière de jeu vidéo.
Mon enthousiasme n’est évidemment pas objectif mais, eh, c’est Persona, vous vous attendiez à quoi ?
Merci à tous les lecteurs de cet immense bilan vidéoludique pour la décennie. On se retrouve lundi prochain pour la suite des articles-anniversaires avec, rien que pour vos yeux, une vingtaine de personnes de qualitäy qui répondront pour vous à une grande question: « c’est quoi l’oeuvre japonaise la plus sous-estimée. »