Mangas & Animes

Epitanime 2024 – Color Your Night

Néant Vert est un blog qui a ses traditions, ses habitudes annuelles – on a les ptits bilans annuels JV et anime en septembre et décembre, on a l’article anniversaire chaque 29 juin, on a le compte-rendu de chaque Japan Expo la semaine qui suit l’évenement, on a même l’article du 31 décembre… Et puis il y’a longtemps eu le compte-rendu de la convention Epitanime annuelle ! Chaque mois de mai j’allais à la convention, je faisais mes 48 heures de folie, et après je tapais mon ptit bilan / ressenti. Sauf que problème: Epitanime a disparu, donc cette tradition également 😔 ! Mais heureusement chaque problème a une solution: et comme Epitanime est revenu cette année, la tradition peut être rétablie ! Et ça ça fait plaisir !

Donc oui, retour de la convention Epitanime après une très longue absence puisque la dernière édition datait de 2018, soit il y’a six ans ! Elle aurait dû revenir en 2020, s’est pris le COVID dans la tronche, et a mis un peu de temps avant d’être remise sur pied. On a continué d’avoir, depuis 2022, quelques bonnes vieilles Nocturnes, donc l’association était toujours sur pied, mais le gros projet annuel habituel semblait être mis de côté. Ce qui est dommage car historiquement c’est une convention importante ! Organisée par des étudiants d’une des plus importantes écoles d’informatique de France, elle peut se targuer d’être la plus ancienne convention japanime de France et d’avoir une identité propre qui la rendait réellement unique au sein du paysage, avec son cadre scolaire et ses multiples salles de classe devenant sources d’activités extrêmement diverses.

Activités que, d’ailleurs, on peut pratiquer de jour comme de nuit puisque Epitanime est l’une des seules conventions restant ouverte de 20h à 7h, ne déroulant pas ses activités qu’en journée. L’Epitanime actuelle repose sur une ouverture le samedi matin pour une fermeture le dimanche soir, mais par le passé elle était connue pour être ouverte 48h non stop, du vendredi soir au dimanche soir. Faire les 48h d’affilée a longtemps été un truc fort de mon année – jusqu’au moment où en 2015 j’ai juste découvert que le déficit de sommeil te faisait halluciner et te rendait socialement inapte, donc oups j’ai compris que dormir c’était pas mourir, justement.

Donc bref – très content de revoir Epitanime, c’est toujours un événement qui me tient à cœur !

Du coup je vous remet une photo en 240p de l’édition de 2009, qui était ma première ☝️🤓

Du coup, compte-rendu de cette édition 2024. Deux particularités personnelles à noter dès maintenant:

  • J’y étais avec un statut particulier puisque j’étais un 😎 invité officiel 😎. Dis comme ça vous allez croire que je me la pète – c’est pas tout à fait faux puisque effectivement je me la pète. En réalité, j’organisais juste une conférence sur l’histoire des génériques d’anime le samedi soir, et j’étais donc invité dans ce cadre-là.
  • Je… n’ai pas fait cette Epitanime en entier ! Et ça me rend triste ! J’y étais du samedi 14h au dimanche 8h, j’ai totalement fait l’impasse sur la journée du dimanche. Rassurez-vous c’est pas la faute de la convention, c’est la faute… à ma santé. J’avais vraiment prévu à la base de faire presque 30h de convention d’affilée mais étant actuellement, depuis plusieurs semaines, dans un état de fatigue avancé, j’ai préféré ne pas prendre de risque quand j’ai senti le dimanche matin que j’allais pas très bien. Vous allez me répondre « donc du coup tu as pris ta journée, tu as dormi 3h et derrière t’as tapé un article pour te reposer ? » Euuuh oui c’est vrai que vu comme ça…

Bref, retenez que mes impressions se basent sur une vision partielle du salon – finalement je n’en ai vu que la moitié.

Cela étant dit, commençons !

Bon, première chose à dire: le contenu proposé était, encore une fois, faramineux et de qualité. Ca a toujours pour moi été le charme et la force d’Epitanime, dès ma première expérience y’a quinze ans: proposer beaucoup de choses variées et différentes, d’une manière qui met en avant aussi bien les sections culturelles de l’association Epitanime qu’un large panel d’intervenants associatifs externes. Go, shogi, mahjong, dessin, jeux vidéo contemporains, jeux vidéo amateurs, jeux vidéo rétro, jeux vidéo musicaux, jeux vidéo compétitifs, quizz, conférences, modélisme, jeux de cartes, fanzines, origamis, concerts, cosplay, karaoké: on retrouve regroupé dans l’école tout le all-stars des bénévoles passionnés dans chaque aspect précis de la culture japonaise. Il y’a toujours quelque chose à faire, et chaque déambulation dans l’école amène sa dose de récompenses. C’est un aspect que cette édition 2024 d’Epitanime a su totalement conserver des événements précédents, et ça fait vraiment plaisir.

Je met d’emblée l’emphase sur cet aspect « mise en avant des bénévoles et associatifs passionnés » parce que vraiment c’est un truc d’autant plus nécessaire à une période où les salons plus « professionnels » en ont de moins en moins quelque chose à foutre de ces gens-là. Vu comme des occupations non rentables d’espaces qui pourraient être monétisés en étant refilés à des stands professionnels ou payants, les associatifs peinent de plus en plus à trouver une place et une visibilité au sein des milliards d’événements aujourd’hui organisés en France par des entreprises qui se contentent de copier/coller le même salon d’une ville de Province à l’autre, sans réel respect pour la culture japonaise. Même Japan Expo est coupable de ça: la SEFA aura beau se défendre et dire qu’ils laissent toujours plein de place aux bénévoles et aux associations – ce qui n’est pas fondamentalement faux -, mais on voit clairement le déclin qui est amorcé depuis presque une décennie sur cet aspect-là, avec à chaque édition toujours un tout petit peu moins.

Et c’est rageant parce que pour moi ces salons ont besoin des associatifs, des bénévoles, des passionnés – ce sont souvent eux qui vont être les plus à même d’inciter toute une nouvelle génération et tout un nouveau public à eux aussi s’engager au sein de leur passion et à tâcher de la partager de manière saine autour d’eux. C’est des maillons importants dans la chaîne de la transmission d’une passion, car c’est eux qui servent à l’humaniser et à offrir à la culture japonaise une incarnation alternative aux entreprises ou aux organismes officiels, qui vont souvent agir de manière bien plus intéressée. Sans cette chaîne, on court le risque de créer une génération de fans qui ne vont pas voir l’interêt de s’investir au sein de leur passion, quelque part de les habituer à être « passif » par rapport à ce qu’ils aiment, sans même se poser la question qu’il est possible d’avoir un rôle dynamique et proactif dans le partage de ses passions. Au risque, à moyen ou long terme, d’avoir une périclitation et un déclin de la popularité de la culture japonaise faute de relais humain pour communiquer autour de ces passions.

C’est pour ça que c’est important d’avoir des salons organisés par des associations, pour à la fois organiser des événements différents et offrir une alternative au monopole froid à ces milliards de salons professionnels qui essaient d’être des Japan Expo en moins bien, mais aussi pour essayer d’encourager la jeunesse actuelle à s’investir dans ce genre d’événements et eux aussi prendre une place plus proactive dans la manière dont la culture japonaise vit au sein de leur pays.

Illustration avec Epitanime: la majorité des staffs de cette édition… sont des anciens, qui étaient déjà là lors des salons des années 2010. Est-ce parce qu’ils ne veulent pas laisser la place aux plus jeunes ? Bah non – c’est tout simplement parce que les plus jeunes ne s’inscrivent même plus vraiment au sein de l’association Epitanime, donc les anciens doivent se ramener pour organiser le truc ! C’est un problème similaire que connaît Japanantes, autre convention organisée par une association étudiante, qui a ce paradoxe… de ne plus trop attirer les étudiants de leur école. Manifestement c’est une conséquence surprise de la période COVID avec des élèves qui sont de moins en moins présents physiquement au sein de leurs écoles donc qui ne voient plus forcément l’interêt de s’engager ou de s’intéresser à leur vie scolaire et aux associations étudiantes.

Puis c’est vrai que dans une période où le lien humain s’est quand même énormément détérioré, ça paraît logique que le monde associatif souffre à se renouveler – mais si seulement il n’y avait que les associations étudiantes qui peinaient à recruter au sein des nouvelles générations… Hélàs c’est un constat assez global…

Bref, j’ai déjà divagué après 3mn d’article mais ouais, retenez qu’un évènement associatif avec un fort contenu associatif c’est putain d’important. Encore plus en ce moment. Parce que à ce rythme, dans cinq ans, restera trois assos et demi.

Le plan de l’événement – bon si vous êtes jamais allé à Epita ça va vous permettre dur à comprendre, tenez bon pour la suite de l’article.

Bref beaucoup de contenu et de choses à faire MAIS, comme en 2018, toujours ce petit défaut… d’avoir une convention très éparpillée. La majorité des activités sont désormais dans le bâtiment d’entrée, le KB1, ce qui signifie que les espaces sont dilapidés sur quatre étages différents, donc ça implique beaucoup d’ascenseurs, beaucoup de couloirs et beaucoup de marche dans le bâtiment pour aller d’un espace à l’autre. La progression entre chaque activité se fait donc globalement avec un peu moins de naturel d’une salle à l’autre, même si il faut célébrer une amélioration totale de la signalétique par rapport à 2018. Tout est bien fléché, bien indiqué, les plans fréquemment collés aux murs. Et plus généralement, la disposition des étages fait beaucoup plus de sens – les activités nécessitant beaucoup de calme comme les jeux traditionnels se retrouvent isolés tout en haut, alors que les activités sonores ou qui vont bien ensemble comme les jeux vidéo et les quizz/blind-tests ont été regroupés au second étage, plus facile d’accès.

Comme depuis quelques Nocturnes maintenant, le karaoké a donc définitivement déménagé dans un nouvel amphi, bien plus grand et bien plus large, qui occupe simultanément deux étages et fait un peu office de noyau central du grand bâtiment K1. Il est bien plus confortable et est, il est vrai, une nette amélioration par rapport à l’amphithéâtre traditionnel qui, de toute manière, n’existe aujourd’hui plus – ayant été rasé pour une salle plus traditionnelle. Si vous n’aviez pas été à Epitanime depuis le COVID ça pouvait d’ailleurs être très surprenant de constater la transformation totale du grand bâtiment K2 autour de la cour: plus de murs, plus de salles de classe, juste un grand espace ouvert divisé en deux étages. C’est assez ouf parce que du coup, en supprimant les murs, le bâtiment paraît avoir un espace beaucoup plus petit alors qu’en 2009 on y casait quand même une quantité ahurissante de choses dans la dizaine de salles. En tout cas le bâtiment hébergeait cette année l’espace cosplay et un espace jeu vidéo compétitif, avec tous les tournois de jeux de baston habituels.

Et si vous vous demandez à quoi ressemble l’ancien amphi karaoké d’Epita maintenant, bon bah il ressemble à ça, surprise !

Pour le reste, on est sur des bases bien connues des anciennes éditions: la scène extérieure toujours là fidèle au poste, avec une quarantaine de chaises et une programmation qui allait jusqu’à 0h le samedi et de 10h à 19h le dimanche. Le sous-sol était destiné aux amateurs, avec là aussi une large quantité de stands – on sent qu’il y’a encore pas mal d’espace disponible dans cette zone-là, donc on espère qu’au fil des années on continuera de la voir se remplir.

Donc ouais, beaucoup d’espace, et une école utilisée de manière la plus optimale possible, vous l’aurez compris. Ce qui est quelque part un avantage car ça permet de disposer les activités et le contenu de manière confortable – rien ne se piétine, rien ne se gène mutuellement et chaque activité a vraiment pas mal de place à sa disposition, ce qui lui permet d’accueillir les visiteurs de manière saine. Bon, après ça amène le même défaut qu’en 2018: ça peut créer la flemme de se déplacer d’une zone à l’autre tant elles peuvent être éloignées, certains espaces plus isolés vont vraiment peiner à rencontrer du public (genre les jeux traditionnels ou les jeux de cartes, je pense que t’y arrivais pas par hasard !) et les visiteurs sont du coup très dispersés dans l’ensemble du salon, ce qui peut créer la perception que y’a pas grand monde dans la convention.

Quelque part ça donne une expérience qui est, comme je l’ai dit, confortable – on se marche pas dessus à Epitanime, contrairement à beaucoup d’autres salons ! On croise quasiment jamais de foules, on piétine rarement, on marche constamment à bon rythme. Ouais allez le plus chiant étant sans doute la nécessité de devoir régulièrement monter des escaliers quand on se balade mais bon je préfère monter des escaliers qu’être stoppé ou devoir marcher au ralenti parce que y’a 3 milliards de personnes dans un espace large de 3m entre deux stands. Mais ouais, à ce confort s’ajoute quand même parfois un léger sentiment – assez étrange -… d’isolation ? De solitude ? On a parfois pas conscience qu’on est dans un événement avec d’autres visiteurs ? C’est très bizarre à exprimer psychologiquement.

D’ailleurs pour la nuit, un point que j’ai pas forcément compris: le fait que la zone avec la cour restait ouverte durant cette période. Comme le sous-sol était fermé de nuit, c’était une zone qui devenait très isolée une fois le programme de la scène terminée donc après 23h les seules raisons de traverser la rue, faire contrôler son sac et aller dans ce bâtiment là était soit les zones jeux de cartes, soit les zones jeux de baston ce qui paraît… assez peu. Y’a un vrai déséquilibre entre les deux bâtiments, avec 90% du contenu nocturne foutu dans le KB1, du coup c’était vraiment déserté de l’autre côté pendant toute la nuit. Sauf par les staffs, évidemment, puisque leur QG était situé de ce côté-ci1.

Donc ouais dans tous les cas la Nocturne a semblé plus animée que le samedi jour en terme de visiteurs: déjà parce que à priori il y’avait factuellement plus de visiteurs sur le créneau soirée, mais aussi parce que au final tout le monde a fini dans le KB1 donc ça donnait des zones bien remplies, où on avait pas mal de gens – particulièrement au 3e et 4e étage, c’est à dire autour de l’amphi karaoké. L’occasion d’ailleurs de faire un big up à la Terrasse, qui sert de nouveau lieu central pour les rencontres sociales et les échanges, remplaçant la cour autour de la scène dans ce rôle. Dommage que la méteo était fraîche, quelques degrés en plus ça aurait été absolument parfait.

Ah oui la méteo: bah oui c’est Epitanime, donc il a plu, ptdr.

Enfin, très spécifiquement, pendant que j’y étais, il a plu à un seul moment et c’était à des horaires très spécifiques: à partir de 17h50 et jusqu’à pile 18h40. Et là vous vous dites « wah Amo, quel gros nerd, tu te souviens de l’heure exacte de la météo à Epitanime », et du coup soit vous êtes un peu épaté soit vous me trouvez un poil pathéthique mais vous voulez savoir pourquoi j’ai retenu ces deux horaires ?

PARCE QUE C’ETAIT L’HEURE DE DEBUT ET L’HEURE DE FIN DE MA CONFERENCE SUR SCENE 😭😭😭.

Je vous jure, je déconne pas – je la commence il commence à vraiment pleuvoir, pluie qui va durer (et même parfois s’intensifier) jusqu’à la minute près où je la termine. Heureusement Epitanime a vite réagi et a mis le public sous des tonnelles, moi-même j’étais protégé sous une bâche au sec depuis ma petite scène donc tout a pu se dérouler de manière plus ou moins saine mais ça me rend ouf comme vraiment une certaine forme de poisse m’a poursuivi toute la semaine, sur plein de petits trucs, jusqu’à cette conférence. Je retiens au maximum mon seum mais croyez bien que je le ressens jusqu’au fin fond de mon urêtre et que je suis à deux doigts de me lancer dans la poésie émo parce que là vraiment je me sens injustement victime d’un complot zarbi.

Du coup deg qu’il ait plu parce que du coup personne circulait dans la cour pendant cette heure là, personne s’arrêtait pour écouter la conférence et la prendre en cours de route… mais heureusement, le public arrivé au début était au top, il a rempli les chaises, est resté jusqu’au bout, a été très réceptif et j’ai reçu des très chouettes retours tout le long du reste de la convention 🙏. Malgré ces déboires météorologiques, je garderais un excellent souvenir de ce moment. J’avais honnêtement un peu peur de me lancer en « solo » sur des conférences – je faisais ça dans le cadre de Thalie jusqu’ici -, surtout qu’ici j’avais pas fait de conférence en solo depuis un bail (Chibi Rouen 2021, une éternité !) mais ça a été ici une expérience motivante, assez nécessaire après une petite période de doutes et de démotivation. Donc pas exclu que cette conférence sur les génériques j’essaie de la refaire dans d’autres salons en France…

Dans tous les cas, merci à toi, public, encore une fois 😎👍 !

(Et puis en vrai, niveau météo j’ai été un peu ambitieux d’y aller en short et chemisette: je me caillais vraiment le matin. Je me souviens que j’avais déjà fait une erreur similaire à ma première Epitanime, en 2009. Donc est-ce que j’ai vraiment grandi en 15 ans ? Pas sûr… )

Allez, points éclairs pour finir:

  • J’ai beaucoup aimé l’espace modélisme / Gunpla, tenu par Gunpla Colony ! Possibilité d’acheter des gunpla à prix réduit et de les monter sur place en compagnie d’autre fans. Je serais resté le dimanche jour j’aurais sans doute pris deux heures pour y faire un ptit mécha, mais dans tous le cas je pense que pour quelqu’un qui souhaite découvrir l’art du montage de robot Gundam ça doit être un contexte super chouette pour s’y lancer.
  • La zone jeux vidéo étant encore une fois très variée, même si je reste toujours un peu confus quant à la présence de jeux solos genre JRPG super pointus. Genre une Playstation 2 nous proposait de jouer à Alundra ou une Playstation 5 tournait avec FF7 Remake. C’est sympa mais… du coup… pourquoi ? Quel est le profil de personnes qui débarque et se lance sur un jeu de plusieurs dizaines d’heures sur une convention ? Qui débarque et reprend une partie commencée par quelqu’un d’autre ?
  • A l’inverse d’autres jeux se prêtent mieux à des expériences solos « courtes » et là par contre la sélection est top: Time Crisis, Typing of the Dead (sur un QWERTY, logiquement T__T), Jet Set Radio Future, les Densha de Go… Ca par contre, ça défonce. Et puis évidemment, les habituelles installations multi: le Bomberman à 10 (où j’ai rarement vu 10 personnes dessus 😭) et, top du top, les LAN Mario Kart Double Dash à 16.

  • Touhou Online a débarqué de Belgique avec des trucs super nichés mais super cools – deux PC-98 pour jouer aux premiers Touhou en condition d’époque, franchement c’est une expérience qui fait plaisir.
  • J’ai passé la majorité de la nuit chez Thalie, à participer aux jeux ou à donner un coup de main sur les corrections. Public au rendez-vous pendant une grande partie de la nuit, avec un mélange sympa de visages connus et de petits nouveaux, dans une chouette ambiance. D’un point de vue perso – je suis un peu soulagé de voir l’association continuer à vivre, et de constater pas mal de petits signes positifs pour l’avenir. Là aussi c’était quelque chose qui me pesait un peu depuis quelques temps et j’ai l’impression que cette convention m’a permis de voir un poids enfin s’envoler.
  • La super cafétéria de la cour n’existe plus 😭😭. Et les seuls options de bouffe étaient pas ouf ouf… Le food truck n’était là qu’en journée, et la petite zone de nourriture au rez-de-chaussée vendait des trucs pas incroyables à des prix assez excessifs par rapport à l’histoire passée d’Epitanime. A 9 balles le sandwich à la croute un peu rassis et le cookie au macha, ça devenait vite moins cher et plus rassasiant de sortir et d’aller se faire un menu kébab sur l’avenue à côté. Pour moi la restauration c’est peut-être le point à améliorer le plus pour les éditions suivantes.
  • Mais en règle générale: pourquoi s’acheter du sucre et des sodas quand y’a plein de petites fontaines à eau dilapidées dans le bâtiment principal ? Fontaines à eau qui distribuent DE L’EAU FRAÎCHE ? Autant vous dire que j’ai rempli ma gourde un nombre incalculable de fois tout le long de la nuit, ça a été un vrai plaisir.

Pas fan du chant au micro en zone karaoké, comme ça a été mis en place à cette édition. Pour plein de raisons !

  • Primo Levy: parce que j’ai une vision ultra conservatrice et traditionnaliste du karaoké en amphithéâtre où ça doit être une expérience avant tout collective, et le chant au micro ajoute automatiquement une part d’individualité qui n’a pas sa place dans ce genre de contexte.
  • Deuzio-dyne: parce que même si la majorité des gens s’en sortent pas trop mal, y’a quand même eu deux ou trois génériques terriblement massacrés et ça ajoute une légère dose de cringe à l’expérience karaoké dont on se passerait bien.
  • Terzio Auditore: parce que manifestement des gens monopolisaient le micro au détriment des autres, créant une légère source de tension et de drama qui est ptet pas à sa place dans un espace karaoké qui a déjà eu sa razzia de tensions par le passé. Déjà que des gens se plaignent de jamais avoir assez la fiche de passage (alors qu’ils l’ont autant que les autres), imaginez qu’en plus maintenant des gens se plaignent de jamais avoir le micro (alors qu’ils l’ont autant que les autres.) Tu doubles les sources de problèmes !
  • Quattro Bajeena: parce que de toute façon le mixage compliqué à gérer fait que sur pas mal de génériques, tu entendais même pas les gens chanter. Dans ce cas là… à quoi bon ?

Alors attention, le karaoké au micro par Epitanime je chie pas dessus – ils font ça à Japanantes, et ils le font très très bien là bas ! C’est organisé dans un espace d’une vingtaine de personnes, et où tout le monde peut facilement passer, avec une source limitée de frustrations, ce qui permet une ambiance quand même beaucoup plus cool. Mais en amphi ? Je sais pas, ça me paraît compliqué et je peine à voir la valeur ajoutée…

On s’approche de la fin de ce p’tit compte-rendu et ce que je vais retenir surtout de cet Epitanime 2024 c’est un sentiment assez ambivalent, où j’ai deux choses qui s’opposent.

La première c’est une forme de déception. Pas sur la convention en elle-même, mais plus sur son absence de succès. C’est un sentiment évidemment très subjectif parce que j’ai pas de chiffres, j’ai simplement un ressenti basé sur une présence limitée à la moitié du salon. Le dimanche a ptet eu beaucoup plus de monde en journée par rapport au samedi, d’ailleurs je l’espère ! Mais dans tous les cas j’ai été un peu triste de voir la convention être… assez vide en terme de public, surtout en début d’après-midi du samedi. Le samedi aprem c’était l’heure de pointe y’a une dizaine d’années, et là cette année on pouvait limite respecter la zone de distanciation sanitaire de l’époque COVID dans pas mal d’endroits. A une époque où les salons autour de la culture japonaise font carton plein partout, voir Epitanime ne pas avoir le même succès que les autres m’a un peu attristé.

En même temps, les explications sont nombreuses. Par exemple la convention a quand même subi une longue pause de six ans. Déjà que la « pause » d’un an, en 2014, avait créée une chute de la fréquentation, alors sur six ans c’est compliqué – surtout sur un événement comme Epitanime qui a longtemps fonctionné au bouche à oreille et aux groupes de potes qui ramenaient des potes, et caetera…. Y’a tout un public à reconstruire pour Epitanime, et quelque part j’ai le sentiment qu’ils ont réussis à le faire pour les événements Nocturnes – celle que j’avais faite en juin 2023, y’a un an, avait vraiment beaucoup de public, beaucoup plus jeune, donc j’étais heureux de voir que le renouvellement des visiteurs avait l’air de commencer à se faire. Mais du coup ce public là il ne connaît Epitanime que pour les Nocturnes… et il ne vient donc que la nuit. Ce qui explique peut-être pourquoi cette année, il semblait y’avoir bien plus de monde en nocturne qu’en journée !

Ce shift journée/nocturne en terme de popularité c’est clairement une évolution majeure par rapport aux éditions des années 2010 – où les journées restaient les moments les plus fréquentés du salon, et les nocturnes des gros bonus pour les visiteurs les plus hardcores. Mais aujourd’hui, la tendance s’est inversée ! Ce qui peut peut-être s’expliquer par le fait que le public « familial » semble avoir complétement disparu de l’événement. Il n’était pas forcément le cœur de cible d’Epitanime, mais il m’arrivait auparavant de croiser des familles en journée – là, non, plus du tout.

Donc là un des plus gros défis d’Epitanime à l’avenir pourrait être de devoir faire cohabiter deux types de public: ceux qui viennent en journée et ceux qui viennent en Nocturne, car clairement c’est deux profils très différents qui font l’un sans faire l’autre, et qui ont du coup des besoins et des désirs assez différents. C’est un vrai casse-tête en perspective !

La seconde forme, c’est cependant un espoir et de l’optimisme pour l’avenir. J’ai envie de croire que ce retour d’Epitanime fondera les bases pour une nouvelle histoire. C’est une convention qui est, comme je l’ai dit, nécessaire dans le paysage actuel, mais c’est surtout une convention qui conserve un potentiel incroyable. Elle a beaucoup d’espace à offrir, elle porte une identité forte, elle a un concept unique, elle a un public fidèle qui ne demande qu’à continuer de grossir et d’évoluer, elle a des associations partenaires qui sont elles aussi mine de rien plutôt fidèles et qui peuvent contribuer considérablement au contenu de l’événement…

Ça pourrait être facile de désespérer en se disant qu’Epitanime c’était mieux avant car hélàs c’est un fait – Epitanime était effectivement « mieux avant. » Les visiteurs venaient de toute la France, il y’avait des invités japonais certes nichés (Ryukishi07, Yoshitashi Abe, Range Murata, Gen Urobuchi…) mais totalement adaptés au public du salon, le sous-sol était plein à craquer entre le dépot vente gorgé de trésors, les cercles amateurs et les stands professionnels avec des éditeurs, la rue entre les deux bâtiments était régulièrement noire de monde, la scène avait un écran géant assez impressionnant, le monde entier venait gueuler X le dimanche soir, le Bomberman Saturn était constamment blindé de monde…

Mais ce que je veux dire par là c’est que certes Epitanime était mieux avant mais que ça ne veut pas dire pour autant que tout était mieux avant. En réalité il y’a même beaucoup d’améliorations aujourd’hui – y’a quand même beaucoup plus d’espace, l’amphi karaoké est quand même bien meilleur, le mobilier des salles est bien plus agréable et bien plus solide, y’a de l’eau facile d’accès, les toilettes sont beaucoup moins dégueulasses… je vais pas forcément tout citer mais globalement, c’est une convention qui est bien plus confortable aujourd’hui !

Ma théorie c’est que tu prends Epitanime 2024, tu y mets autant de visiteurs qu’en 2008/2009, tu parviens magiquement à trouver un invité japonais niché mais cool pour le prestige, t’attires quelques stands éditeurs/professionnels, tu améliores l’espace de restauration pour compenser la disparition de la cafétaria et… bah tu retrouves l’âge d’or de la seconde moitié des années 2000. Et comme les locaux sont aujourd’hui meilleurs et mieux adaptés, y’a des fortes chances que ça soit même mieux que cet âge d’or ! Car ce qui a fait le charme d’Epitanime ça a toujours été une vraie générosité de contenu couplée à un public passionné, qui se retrouve, se rencontre, et échange constamment autour des jeux, autour du kara, des quiz, etc. Et bonne nouvelle: le contenu est toujours là, aussi bien voire mieux qu’à l’époque… manque donc ce public !

Donc mine de rien c’est une situation difficile dans lequel la convention se met – si elle attire pas assez de visiteurs, elle a l’air morne et triste parce que le grand espace et la dispersion du contenu fait qu’en tant que visiteur tu croises pas grand monde et t’as l’impression que, comme dirait le meme, eh bande de batards on est que 2 dans la conv. Ce qui est assez démoralisant, et peut assez rapidement entraîner l’ensemble du salon dans une spirale négative. A l’inverse, plus il y’aura de monde dans les couloirs et dans les salles, plus l’ambiance est susceptible de trouver la chaleur et la passion qui est littéralement la marque d’Epitanime, la chose que peu d’autres salons sont parvenus à avoir dans leurs histoires.

Du coup la priorité d’Epitanime pour les éditions suivantes, à mon sens, va être de cravacher pour faire connaître leur événement au maximum et continuer à agrandir son public, recruter au maximum. Entrer et étudier les arcanes de cet arc incompréhensible et aléatoire qu’est celui de la communication. L’événement doit retrouver sa popularité d’antan, parler à tous les fans franciliens mais aussi essayer de convaincre des provinciaux de donner sa chance à l’événement. Peut-être même parvenir à convaincre les anciens visiteurs de revenir faire un tour comme à l’époque, mais ça c’est du bonus et ça doit pas être une priorité.

C’est évidemment pas facile mais je pense que y’a pas mal de bons signaux ces dernières années: déjà ils sont parvenus à trouver un nouveau public pour les Nocturnes donc c’est cool, ils ont une bonne base à développer. Et puis en vrai ils ont déjà fait à mon sens ce qui était peut-être le plus nécessaire mais aussi le plus difficile: relancer l’événement ! Et je trouve que ça c’est à applaudir, pas évident de repartir après six ans d’absence, dans un contexte différent, avec un staff plus aussi étendu qu’à l’époque et dans un monde profondément modifié depuis la pandémie. Les responsables peuvent être fiers du taf fait, j’ai eu le sentiment que la convention roulait vraiment bien et était plutôt bien organisée, donc bravo pour ce reboot !

Donc ouais, voilà pour ce compte-rendu d’Epitanime 2024. Compte-rendu chelou parce qu’au final j’ai moins parlé de la convention que de son potentiel. J’aurais pu parler longuement du fait que c’est une convention qui m’a beaucoup trop fait ressentir mon âge et le fait que j’ai plus 20 ans mais comme c’est une thématique que je ressasse tous les deux articles parce que putain je suis obsédé par ma vieillesse (alors que j’ai que 35 ans !) ces derniers temps, je vous épargne ça.

Le plus important à retirer c’est que j’y suis resté que 18 heures mais que c’était 18 super heure. Maintenant j’espère vraiment que l’association Epitanime continuera ses efforts pour retrouver un succès qui lui permettra de retrouver sa place sur le trône ! Donc vas-y Epitanime, pars récupérer ta couronne, tu la mérites 👑 !

PS: Pardonnez les coquilles car j’ai dormi 3h ce matin et basta.

PS 2: J’espère dormir douze heures cette nuit, c’est mon ptit objectif perso !!!

  1. Je viens de me rendre compte que je suis d’ailleurs pas allé dans le KB1 après 1h du mat donc je sais même pas si factuellement il y’avait encore des trucs d’ouvert / en activité durant la nuit, ça se trouve je dis nawak 😭.
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3 commentaires

  • Iznogoud

    Salut, alors pour le problème de transmission, c’est inhérent aux associations étudiantes, et le COVID a causé un tort irrémédiable.
    Parce que les étudiants se renouvellent tous les ans, et si une année saute, c’est une transmission qui est cassée (pour 5 ans, autant dire que tout s’est perdu, et que seuls des anciens élèves peuvent faire le job).
    Le Dijon//saiten est mort pour la même raison (dépendant d’un IUT, c’était encore pire pour la transmission).
    Maintenant que l’epitanime a eu lieu, le plus dur est fait. Si des étudiants actuels ont été impliqués, ça devrait être beaucoup plus facile pour le prochain.

  • Elsental

    Je me chauffe à me mettre sérieusement aux conventions alors peut-être que je serais là l’année prochaine ? Toi et d’autres sur le net m’ont toujours bien vendu celle-ci.

  • Nemo

    Pour être honnête, je ne savais même pas qu’Epitanime se relançait cette année comme à l’ancienne (pour moi c’était juste une nocturne) et je suis un peu deg d’avoir loupé ça franchement. Si la convention se maintient dans ce format, j’irais y faire un tour ne serait-ce qu’en hommage à tous les grands moments que j’ai vécu là bas.

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