Comment faire un épisode 1 parfait ?
Elle aura mise du temps à être produite, presque deux mois entre son écriture et son montage, mais voici enfin la vidéo dédiée à l’art de faire un bon épisode 1 d’anime ! J’ai galéré par manque de temps et d’énergie pendant une grosse partie de mai, et le montage a été complexifié par des soucis d’encodage qui ont fait que le logiciel était… en rade pendant une bonne partie du processus. Ca s’est un peu réglé quand j’ai réencodé toutes les sources mais vu que y’en avait une centaine, ça aussi ça a pris un peu de temps.
Enfin bon, j’arrête de chouiner, voici donc la vidéo, et j’en reste plutôt content malgré les difficultés de la production, c’est bon signe ! Sachant qu’il devrait y’en avoir une nouvelle dans quinze jours puisque ce sera la preview de l’été~
Bon visionnage – ou bonne lecture:
Début de la retranscription:
Eh, ça vous va si je commence la vidéo l’article avec une évidence ? Cool allez écoutez moi bien: quelque soit l’anime, quelque soit la série – son épisode le plus vu sera toujours le premier.
C’est un passage obligé pour tout spectateur et toute spectatrice, encore plus aujourd’hui, où l’on regarde les séries majoritairement via la magie de l’Internet et des plates-formes de streaming. A l’époque de la diffusion télévisée ça pouvait être différent, on se retrouvait parfois à attraper une série en vol ou à subir les choix de la chaîne qui diffuse – je pense avoir vu beaucoup d’épisodes des Simpsons en 30 ans, mais étrangement… jamais avoir vu le premier.
Bref, aujourd’hui plus qu’avant le premier épisode il a un rôle central: présenter la série, attirer un nouveau public… servir de point de départ à un grand voyage tout en essayant de donner suffisament bonne impression pour nous faire revenir pour le second épisode. Et parmi les milliers et milliers d’animés disponibles, une grande question me taraude: lequel a le meilleur épisode 1 Et, en règle général, qu’est-ce qui fait un bon épisode 1 ? Sortez vos loupes et vos tableurs, je vais donc vous emmener dans cette grande quête à la recherche de l’épisode 1 parfait.
C’est quoi un “bon” épisode 1 ?
Bon essayons de pas trop passer la vidéo à dire des évidences – des épisodes 1 j’en ai vu beaucoup, presque un millier en 30 ans si j’en crois mon MyAnimeList, et autour que j’en ai vu des absolument parfaits comme des absolument lamentables, qui m’ont souvent fait rejeter la série parfois en un temps record – si je dois donner un exemple je suis désolé pour cette série mais là je pense à l’isekai de la meuf qui veut aller dans un autre monde pour récupérer de la thune pour sa retraite – honnêtement j’ai lâché après quinze minutes, c’était lent, pas clair, pas intéressant, bon tant pis quoi.
On parle souvent d’une règle des trois épisodes, citée entre autres par Shinichiro Watanabe à la conférence Cowboy Bebop auquel il avait participé à Japan Expo 2018, qui veut que la majorité des gens prennent la décision de continuer à suivre une série après trois épisodes. C’est une analyse qui se tient mais j’ai le sentiment qu’aujourd’hui, avec la pléthore de contenu et de choix, on est de plus en plus à déterminer notre opinion dès le second voire même dès le premier. Ce qui est dommage, parce que des séries qui sont super mais cachées derrière des premiers épisodes difficiles, y’en a quelques unes – l’exemple le plus fameux étant ptet Gintama, qui a des centaines de supers épisodes, mais dont les moins intéressants… sont ceux qui sont tout au début !
C’est pour ça qu’à mon sens, pour mettre toutes ses chances de son côté, un épisode 1 se doit de montrer trois qualités, que je vais vous présenter de manière précise et vous introduire à chaque fois grâce à des titres sobres mais habilement insérés. Il n’est pas forcément nécessaire que ces trois qualités soient présentes, elles ne sont pas absolues, mais on va dire que ça permet de poser les bases. Cela étant dit, on commence avec la première qualité ? Allez hop.
Qualité 1: Présenter l’univers et les personnages
C’est une évidence, non ? L’épisode 1 doit nous dire quels sont les personnages principaux et dans quel type d’univers ils vont évoluer. Et ça doit nous le dire de la manière la plus claire ou la plus intéressante possible, afin de capter notre interêt. Exemple de base: Jujutsu Kaisen !
Yuuji est un lycéen au caractère social mais avec une vie personnelle difficile, il vit dans un Japon contemporain, semblable au notre sauf que son Japon est hanté par des esprits maléfiques nés des sentiments néfastes, mais heureusement dans ce monde y’a des exorcistes présents pour les combattre. Sachant qu’il existe un esprit maléfique ultime… Voilà pour la synthèse – comme vous pouvez le voir, on a des infos claires et une présentation efficace de l’univers.
Pour citer un animé de cette saison, on a Train to the End of the World qui dans son premier épisode nous présente bien ses quatre héroïnes et leur caractère en plus de montrer le côté absurde de l’univers dans lequel elles évoluent, un univers où la 7G a transformé les adultes en animaux ! Ici l’univers est montré sous tous ces aspects: les adultes-animaux ont des discussions débiles assez hilarantes mais on a aussi des parties plus dramatiques comme le montre cette scène mettant en avant une mamy hamster qui pleure en ayant enfin des nouvelles de sa petite-fille qui avait disparu – sans oublier le fait qu’on est toujours au Japon donc eh, comme les combinis, même les convois blindés de secours ils ont un jingle musical qui tourne en boucle.
Sur une autre ambiance, Death Note réussit très bien en un épisode à présenter le fonctionnement du Death Note et le caractère… un peu mégalo de son protagoniste principal. Et sur un aspect plus comique, le premier épisode d’Hinamatsuri est parfait pour présenter ses deux héros et cet univers où le monde des yakuzas rencontre… une certaine dose de débilité.
Bref y’aurait beaucoup d’autres exemples, la plus importante des choses à retenir c’est qu’il faut s’efforcer à présenter tout ça d’une manière qui soit équilibrée: il s’agit de donner suffisamment d’informations sans noyer le public. Par exemple, j’adore 86, super série, ma favorite de 2021, c’est un chef d’oeuvre MAIS le premier épisode fait beaucoup d’exposition, parle BEAUCOUP, le fait certes avec style, mais ça demande beaucoup d’efforts !
Bref une bonne présentation c’est bien, mais il en faut un peu plus ! Et c’est là que le second point débarque !
Qualité 2: Nous donner une idée claire de l’enjeu
Idéalement, tu veux que ton public sorte de l’épisode 1 en sachant plus où moins quoi attendre de la suite. Quelle est l’intrigue ? Quel est le ton ? Quelle est l’ambiance ? On va voir le protagoniste affronter quoi ? Pour qui ? C’est quoi le but des personnages ? A t-on une idée de comment ils vont parvenir à ce but ? En gros on doit comprendre pourquoi on va continuer à suivre.
L’épisode 1 de A Place Further Than A Universe est un bon exemple: comédie dramatique, des héroïnes qui veulent aller en Antarctique, comment y parviendront-elles ? Voilà, hop, en 20mn t’as posé très simplement de quoi donner suffisamment envie aux spectateurs et spectatrices de revenir pour la suite. Assez similaire, cette saison l’épisode 1 de Jellyfish Can’t Swim In The Night pose très bien les enjeux et le ton: ambiance nocturne, ton là aussi mi comique mi dramatique, on a des héroïnes qui font équipe pour devenir les stars de la musique amatrice sur Youtube. Et on leur souhaite bonne chance !
Et puis en terme de séries plus riches en action et en déroulé épique bon bah One Piece est un excellent exemple aussi: ce ptit gars c’est Luffy, il veut récupérer le One Piece qui est un trésor mythique, hop dès l’épisode 1 l’objectif il est clair, il est posé, en plus il se fait déjà une alliée avec Nami et on nous tease déjà son prochain pote, donc allez – partons à l’aventure avec eux !
Sachant que même si ta série a pas forcément une intrigue, tu te dois d’au moins présenter le ton et l’ambiance – le premier épisode de Yurucamp par exemple fonctionne très bien pour illustrer et mettre en place l’ambiance relax et tranquille que le public peut attendre du reste de la série. Yep c’est une série sur le camping, c’est très bienveillant, c’est très mignon, on va même apprendre des ptits conseils – c’est très clair. D’ailleurs quand on parle de comédie, c’est aussi l’épisode 1 qui va montrer le ton et le type d’humour, pour permettre au public de savoir si il est compatible – exemple probant, celui de Bocchi the Rock qui dès son démarrage use des nombreux excès visuels et sonores qui vont très vite être la signature principale de la série.
Il faut donc dire clairement au public ce qu’ils peuvent attendre de ton oeuvre – ainsi j’ai un souvent vivace de la série Gundam G no Reconguista ou vraiment l’univers était rigolo, l’aspect technique et visuel séduisant mais wah impossible de savoir c’était quoi le message, c’était quoi l’intention, du coup j’ai très vite perdu mon interêt, ce qui était d’autant plus dommage venant d’une franchise comme Gundam qui historiquement, dès 1979, a toujours soigné ses épisodes d’introduction.
En gros tu peux avoir des supers persos et un super visuel, si tu nous dis pas dans quoi tu veux nous emmener, tu vas pas motiver grand monde à être là au prochain épisode. Tu dois nous promettre quelque chose, ce qui va m’emmener à la troisième qualité.
Qualité 3: Nous promettre le meilleur
L’épisode 1, c’est celui qui va être le plus vu, le plus au centre de l’attention. Sachant qu’en plus le fonctionnement de l’industrie à base de plannings serrés fait que ça va être celui le plus travaillé car, théoriquement, ce sera celui qui va être le moins impacté par les retards pris sur les épisodes précédents… vu que y’en a pas, d’épisodes précédents. Bref, que des bonnes raisons pour que l’épisode 1 soit le plus parfait possible d’un point de vue technique et mise en scène. Il doit montrer l’oeuvre sous son meilleur. Car les premières impressions c’est important, et tu veux arriver devant ton public avec le meilleur look, tu veux donner confiance.
Si dès le premier épisode, c’est raide, pas trop animé, assez moche ou profondément éclaté au sol en terme de rythme, bon c’est dommage ! Par exemple My Hero Academia je me souviens qu’à l’époque j’avais vraiment été profondément déçu par le premier épisode que je trouvais vraiment planplan, pas à la hauteur du manga – bon par la suite ça s’est pas mal amélioré, surtout sur la seconde saison, et ça n’a pas empêché l’anime de trouver le succès, mais je continue de penser que l’intro aurait pu être encore meilleure.
Alors qu’à l’inverse, y’a des épisodes 1 où juste la qualité technique m’a motivé à jeter un coup d’oeil à la suite: là regardez, rien que cette saison, le premier épisode de Wind Breaker et sa baston super bien chorégraphiée qu’on peut trouver au sein d’un épisode plutôt bien rythmé, ça m’a direct mis en confiance et donné envie de suivre une intrigue et un univers que je trouvais jusque là pas si original que ça.
Au milieu des années 2000, le rythme et la mise en scène super fun et assez créative de Ouran Host Club m’a vraiment donné envie de continuer à regarder, idem avec Lycoris Recoil, où le premier épisode reste certes encore un peu flou sur les enjeux, mais où le soin apporté aux couleurs, aux décors et à la mise en scène des bastons ne peut que faire laisser penser qu’on est sur un récit qui est entre de bonnes mains.
Donc ouais, grosso modo, un épisode 1 doit nous permettre de lier une relation pas uniquement qu’avec la série, mais aussi avec son staff, et nous permettre de savoir si on peut avoir confiance en lui pour raconter l’histoire au mieux.
Donc voilà, je vous ai évoqué les trois qualités qui me paraissent importantes, comme je l’ai dit ce n’est pas forcément des nécessités absolues pour qu’un épisode soit bon, ça peut dépendre du contexte ou de comment tu veux narrer ta série. Du coup on pourrait être tenté de résumer tout ça en se disant qu’il faudrait que l’épisode 1 soit parfait, il faudrait même, en gros, qu’il soit le meilleur de la série” sauf que ohlala non non non c’est un piège de penser ça – et là on arrive au point suivant, hop nouvelle slide !
Le danger de commencer trop bien
To Your Eternity a un épisode 1 incroyable.
Très beau, très bien réalisé, extrêmement émouvant, souvent cité comme un des meilleurs démarrages d’anime. Tant et si bien… que c’est souvent la seule chose qu’on cite de cette série. Oh, elle a des qualités sur les autres épisodes mais aucun n’atteint la force du premier épisode. C’est un peu le même problème qu’a une série comme Akiba Maid War, où le premier épisode se conclut sur une chorégraphie armée absolument folle, où une héroïne massacre des maids au rythme d’une chanson d’idol un peu pétée. Excellent démarrage, le reste de la série reste très sympa… mais rien n’atteindra la puissance de cette scène précise !
Je peux aussi citer Charlotte, mais là on est plus dans un avis personnel – à mons ens la série n’a jamais retrouvé un seul moment le dynamisme, le fun et la qualité de son premier épisode, me donnant l’impression d’une promesse non tenue.
C’est aussi ça le paradoxe d’un épisode 1: il doit être excellent mais si possible il ne doit pas être pour autant le meilleur épisode de la série. Il doit marquer les esprits mais ne pas mettre le reste de la série dans son ombre, élever les attentes sans nous décevoir, ne pas tout donner pour s’essoufler derrière. Les gens n’aiment vraiment pas être déçus, et souvent le font payer encore plus cher dès qu’ils le sont, dès que leurs attentes sont mises à mal – encore une fois, c’est une question d’équilibre qu’il s’agit de trouver, et il est clair ce n’est pas évident.
D’ailleurs tant qu’on est sur le thème des épisodes 1 un peu trop mémorables pour le bien de leur série….
Choquer / troller, une fausse bonne idée ?
Juillet 2004, on lance le premier épisode de la série Elfen Lied.
On est vite introduite à une héroïne un peu maladroite et gauche ET AH NON ARRETEZ TOUT C’EST PAS ELLE L’HEROINE, L’HEROINE C’EST LA MEUF QUI VA LA DECAPITER ET BUTER TOUT LE RESTE DU CENTRE. En démarrant avec une accumulation de scènes chocs, et en désamorçant tout ça avec un totalement changement d’ambiance dans sa seconde moitié, voilà une des raisons qui fait qu’on cite souvent Elfen Lied quand il s’agit des premières épisodes d’anime un peu iconique – car il fait appel au choc et à la surprise.
Cette surprise elle peut aussi être plus méta – Ga-Rei Zero par exemple a été annoncé en 2008 comme une préquelle au manga Ga-Rei mettant en scène des personnages inédits, personnages inédits longuement mis en avant dans les articles, les bandes annonces, bref bien marketés…
sauf que tous ces persos ils meurent dès la fin du premier épisode, pour introduire l’héroïne et l’antagoniste du manga original. C’est un troll un peu similaire à celui de la seconde saison de Black Butler, souvenez-vous, on nous avait promis pendant six mois que Alois et Claude seraient les héros de cette saison… mais alors pourquoi y’a Ciel et Sebastian qui débarquent à la fin ?
Surprendre tout le monde au premier épisode est un jeu risqué, qui paie bien si c’est bien réussi. Après tout, en 2006, quand est arrivé le premier épisode de La Mélancolie de Haruhi Suzumiya et qu’on a eu… ça:
Ouip, tout un épisode des Aventures de Mikuru Asahina, un film amateur mal tourné et mal joué par les personnages de la série, ce qui est un démarrage assez surprenant ! Et en plus la fameuse Haruhi… bah elle n’apparaît qu’à la toute fin, dans un plan extrêmement iconique. Une stratégie assez similaire que va utiliser Dance in the Vampire Bund en 2010, avec une parodie d’un talk-show où des personnages d’animes parlent des vampires, de leur histoire, et leur place dans la société… avant un retournement à la dernière minute qui va introduire les vrais protagonistes de la série. En parlant de retournement à la dernière minute – celui du premier épisode de School Live. Oh une série de filles mignonnes qui font des trucs mignons ! C’est trop choupi ! Oups non y’a un twist très surprenant !
Et puis après on va avoir le cas de Goblin Slayer qui a fait le choix d’élèver immédiatement le niveau de cruauté et de violence dans ses dix premières minutes… cruauté et violence qu’on retrouve JAMAIS à des niveaux semblables par la suite de la série, ce qui rend la séquence assez gratuite. C’était mieux fait la même année avec Devilman Crybaby – qui est une série que je déteste mais ou la violence de l’épisode 1 donne tout de même un vrai et sincère aperçu de ce qu’on va voir par la suite.
Donc ouais, faut faire attention avec les épisodes pilotes chocs, et faut que tu parviennes à faire en sorte que ça colle au reste de la série, que ce choc soit justifié !
Et en parlant d’équilibre…
Plus c’est long, plus c’est bon ?
Tendance qui se multiplie ces derniers temps: les épisodes longs. Pourquoi prendre vingt minutes quand tu peux réserver deux créneaux et plutôt taper les quarante-cinq minutes ? Après tout sur le papier c’est super: tu bénéficies de plus de temps pour présenter l’univers et les enjeux, et ça crée une sorte de mini-évenement qui attire l’attention. Mais là aussi, attention à faire en sorte que ça soit judicieux !
Le premier exemple qui me vient en tête, il nous vient de 2011 et c’était Fate/Zero, à une époque où ça arrivait jamais ce genre de truc.
Gros épisode consacré à nous présenter tous les participants à la Guerre du Graal, le tout avec un aspect technique et visuel plutôt léché, du coup ça se justifie pas mal mais… avec le recul, ça crée quand même un gros bloc de 45mn où tu vois plein de personnages beaucoup parler, lâcher énormément d’informations et de nom, ce qui accentue la surcharge auprès d’un public qui peut sortir de l’épisode avec un léger mal de crâne.
A l’inverse, malgré sa gigantesque heure et demie, je trouve que Oshi no Ko évite les mêmes écueils, pour à la place donner un vrai long-métrage télévisé, qui se suffit presque à lui-même et reste plutôt bien fait pour lancer le reste de la série et poser les bases de la meilleure des manières. C’est bien aidé par le fait que le manga qu’il adapte a déjà un premier tome qui sert vraiment de prologue au reste du récit, donc on va dire que le transformer en film était une idée très pertinente.
Et puis parfois, ces doubles épisodes font juste sens d’un point de vue intrigue et univers – le premier épisode de Re:Zero avec sa durée de 40mn est plutôt bien fait pour montrer le pouvoir de Subaru et raconter sa rencontre avec Emilia de la manière la plus complète possible, ce qui n’aurait ptet pas été possible avec un épisode 1 de durée “normale.” De même, autant Sasaki and Peeps était pas une série très bonne sur la longueur, autant le premier épisode qui prend ses 45mn pour bien illustrer l’énorme mélange des genres qu’est la série entre isekai, tranche de vie et luttre contre le surnaturel dans le Japon contemporain, bon bah c’est peut-être clairement la meilleure idée de la série.
D’ailleurs dans les autres exemples récents – on a Frieren !
Qui a un épisode 1 de 2 heures… au Japon. Nous on a directement eu cet épisode 1 sous la forme des épisodes 1 à 4. Quelque part ça trahi que ces épisodes longs sont pas forcément étudié pour être des vrais longs ou moyens-métrages, et ne sont finalement “que” des épisodes collés les uns aux autres – ce qui est quelque chose que je reprocherais pas mal aux épisodes de début de saison de Demon Slayer, qui sont à mon goût un peu trop longs pour leur bien. Je pense là aussi à la pauvre Warlords of Sigrdrifa qui démarre avec 40mn mais ennuie assez vite… bon pas simple.
A titre personnel, j’avoue que j’aime pas trop quand un épisode est plus long que d’habitude, donc une durée plus longue décuple souvent mes exigences ! Et puis à l’inverse y’a des séries où un double épisode 1 aurait ptet été une bonne idée – Kaiju n°8 par exemple, ou le premier épisode laisse avec un léger goût d’incomplet…
Mais bon tout cela étant dit et posé, on a bien parlé et disserté sur les différents épisodes 1, temps maintenant d’enfin parler de l’épisode 1 parfait…
Enfin, des prétendants au titre, parce qu’il se pourrait que je sois un peu… indécis… Eh, je suis normand après tout !
Les prétendants au titre d’épisode parfait
Je vais évacuer tout de suite Oshi no Ko car on vient tout juste de l’évoquer, et son cas est un peu gris – est-ce un vrai premier épisode ou un téléfilm prologue nommé, par coïncidence, épisode 1 ? Mettons donc ce cas de côté pour aller d’abord dans les années 90 avec bien évidemment Evangelion qui clairement démarre sur les chapeaux de roues – en 20mn on a présentation du personnage principal, exposition de l’univers, séquence d’action riche en enjeux et en gravité, robot géant qui devient fou, séquence mythique à base de retrouvailles entre un père et son fils…
En règle général, le studio Gainax et son héritier, le studio Trigger, ce sont deux studios qui soignent pas mal leurs débuts, que ce soit dès Nadia avec ses cascades sur la Tour Eiffel, Kill la Kill et son action trépidante ou bien plus récemment Cyberpunk Edgerunners, dont le premier épisode nous plongeait de manière violente, viscérale et mémorable dans les tréfonds de Night City.
Cela étant dit, du côté des shonens des années 2000, je trouve que là aussi on a été pas mal gâté en terme d’intros. Comme j’ai dit plus tôt, One Piece démarre très bien, très vite, on a Fullmetal Alchemist, la version de 2003, qui nous offre un vrai bon premier contact avec les frères Elric, dévoilant plutôt bien ses cartes au fur et à mesure de l’épisode. Bleach a une conclusion assez chouette…
Mais celui que je retiendrais le plus de cette période, c’est bien Naruto qui à mon sens est un des meilleurs premiers épisodes de shonen pour ce qui s’agit de présenter son protagoniste.
En 20mn on voit très bien son caractère, ses défauts et ses qualités – c’est un sale gosse, un peu vener envers la manière dont le village le traite, mais qui au fond veut pas les laisser tomber, y compris quand on lui propose de les trahir. Très chouette combat aussi, qui va nous montrer les petits spécificités de la série, avec ces coups ninjas où au bout d’un moment on sait plus qui est qui, tout le monde se transformant en tout le monde. Très chouette démarrage !
D’ailleurs la même semaine que ce premier épisode de Naruto était diffusé un autre de mes épisodes 1 favoris, cette fois-ci un animé un peu plus nichés, et un de mes animés favoris – Haibane Renmei !
Ici c’est l’univers qui est parfaitement mis à place, avec une héroïne amnésique qui va découvrir en même temps que nous l’étrange monde des Haibane, avant d’elle même en devenir une de façon à la fois très drôle, genre regardez la son auréole elle tient pas il lui faut du fil de fer pour l’accrocher la nullos, mais aussi de manière très drôle avec la séquence de la poussée des ailes qui va rapidement aider le spectateur à se rendre compte qu’il entre dans un univers… doux-amer. Beaucoup de mystères, des personnages intrigants – je me souviens avoir été projeté immédiatement dans cet univers, et faudra vraiment que je vous parle en longueur de Haibane Renmei un de ces quatre !
Tiens, temps que je suis dans mes animés favoris, je vais vous prendre la tête vite fait avec Symphogear !
La série a cinq saisons, et à chaque fois des premiers épisodes forts, avec pas mal de séquences mythiques – que ça soit la mort d’une héroïne dans les dix premières minutes de la première saison ou bien le suplex d’une navette spatiale dans la saison 3. En gros Symphogear c’est un animé qui cultive une certaine spécificité des démarrages de saison qui en envoient plein la tronche et posent avec style à la fois les retrouvailles, mais aussi les enjeux des treize prochains épisodes.
Tant qu’on est sur les premiers épisodes où il se passe beaucoup de choses, avec beaucoup d’intensité et de rebondissement, j’aimerais aussi nommer Code Geass qui met directement dans le bain !
C’est d’ailleurs assez marrant que l’épisode 1 a été diffusé la même semaine que celui de Death Note, et les deux partagent beaucoup de qualités communes – mise en place d’un protagoniste aux intentions morales discutables avec présentation d’un pouvoir ultime aux conséquences assez claires, que ce soit le cahier de la mort pour l’un, ou bien la possibilité de donner un ordre absolu pour l’autre. Les deux nous font terminer le premier épisode avec la promesse de jeux d’esprits assez dingues, et on a hâte de voir la suite pour voir jusqu’où ils vont aller avec leurs pouvoirs – ce qu’on ne sait pas encore c’est que dans les deux cas on va finir assez addict à ces deux séries. A mon sens Code Geass lance son intrigue encore mieux que Death Note, avec des enjeux plus clairs, un univedes chouettes séquences d’action et un plan final assez incroyable – ok top on s’en fout qu’il s’appelle Lelouch, on a hâte de voir jusqu’où il va péter un câble.
Pour rester dans les méchas, mais en étant un poil plus rétro, je voulais aussi citer la première série Macross !
Les animés des années 80 c’est assez particulier parce qu’ils avaient tendance à miser sur la longueur, donc souvent on a des premiers épisodes qui peuvent être assez simples, pas spécialement ambitieux… C’est même rarement les moments les plus intéressants de la série – genre Saint Seiya ou Dragon Ball, c’est pas vraiment du début dont on se souvient le mieux, si l’on doit être honnête. Mais du coup Macross évite pas mal cet écueil là en proposant à la fois des séquences d’action assez impressionnantes pour l’époque, une mise en place très propre des personnages et même un bâtiment au nom du studio qui explose…
…comme si les animateurs savaient déjà qu’ils partaient sur une série de 36 épisodes à la production très compliquée et très très folklorique !
Bon cela étant dit grand écart pour la suite on va passer de 1983 à 2021 parce que évidemment je voulais évoquer Wonder Egg Priority dont, encore aujourd’hui, le premier épisode m’apparaît être un véritable et authentique chef d’oeuvre.
Peut-être le plus proche de la définition d’un épisode 1 réellement parfait, avec sa qualité technique et visuelle époustouflante, son jeu permanent entre la réalité et les rêves que l’héroïne traverse, les nombreux mystères qu’il soulève, et cette ambiance vraiment étouffante malgré des décors et des personnages plutôt colorés et soignés. Le rythme est parfait, l’introduction incroyable… du coup quand dans les derniers épisodes la série s’effondre totalement, bon bah ça fait encore plus mal quand on revoit ce démarrage de série qui était, pour le coup, vraiment ahurissant. Et le pire c’est que c’était même pas le meilleur épisode de la série à mon sens – genre l’épisode 4, je le trouve même encore meilleur.
Mais bon, allez, je vais pas déprimer en repensant à la fin de Wonder Egg Priority, repartons vers du positif avec un autre épisode 1 parfait, qui a lui vu sa série vraiment bien tenir la longueur – c’est l’Attaque des Titans !
Comme dans le manga, le démarrage compile en vingt minutes plein d’éléments qui attisent l’intérêt, et en fait ça commence même dès les deux premières minutes avec le prologue ! Première minute: grosse tension dramatique d’emblée avec un teasing de ce qui va se passer plus tard dans l’épisode, l’entrée en scène du Titan Colossal devant un parterre de villageois médusé, et dans la seconde minute on nous montre les troupes du Bataillon d’Exploration en action, ce qui est surtout une bonne excuse pour nous montrer dès le premier épisode les fameuses méthodes de combat tri-dimensionnel, qu’on ne verra pas réellement dans la série avant encore quelques épisodes. Bon puis y’a l’opening dès le début, et lui aussi il met l’ambiance très très vite.
Pour le reste, ça se déroule comme un plan bien huilé: présentation du trio de héros, leur ptite vie de famille, quotidien paisible mais brisé par un mur brisé, Titan Colossal, Titan Armure, mmm manger la maman d’Eren comme si c’était un Twix, il est très choqué le petiot, j’espère que sa vengeance va pas lui donner envie de massacrer des milliards des personnes, ça serait un peu exagéré ! Bref, vous l’aurez compris en vingt minutes les promesses sont là, l’ambiance dramatique est à son maximum, les personnages sont posés, c’est juste parfait et c’est cet épisode 1 coup de poing qui a sans doute pas mal contribué à faire de l’Attaque des Titans le monument qu’il est…
Là dans la vidéo on passe à l’outro classique, pas très pertinente ici !
Voilà donc pour un petit listing des épisodes 1 parfaits, j’espère que vous avez apprécié ! Peut-être une des vidéos qui se porte le mieux à un format écrit, même si je pense que dans le cas d’un « vrai » article, j’aurais développé beaucoup plus de choses – je me rends compte que le format vidéo me force pas mal à la synthèse, principalement par grosse flemme, chaque phrase étant 30s de vidéo de plus à monter à chaque fois 😭. J’ai par exemple coupé environ 3mn de speak que j’avais enregistré mais en l’écoutant sur le banc de montage j’étais en mode « non allez, ça saute, au revoir. » Je commence à comprendre la réflexion des réalisateurs qui tournent des trucs pour les virer au montage.
Dans tous les cas, le banc de montage j’y retourne vite – preview très bientôt, allez hop à la prochaine ♪.