Mangas & Animes

Je rêvais d’un autre monde (le mien)

LE GENRE ISEKAI.

Bon je vous ferais pas un pavé énorme pour vous présenter le genre puisque, en somme, « isekai » est un terme qui regroupe aujourd’hui toutes les histoires de personnages qui se retrouvent projetés dans un monde différent du leur. On avait pas de terme précis pour désigner ça jusqu’à environ l’année 2015/2016 où soudainement on s’est dit que ouais, on pourrait appeler ça des « isekai », isekai étant le mot japonais pour désigner un « autre monde. » Ce n’est donc pas né récemment et il suffit de jeter un oeil à l’histoire de l’animation japonaise pour voir des Escaflowne, des Magic Knight Rayearth, des Voyage de Chihiro, des Now and Then Here and There ou même des Haibane Renmei. C’est juste que maintenant ça a un « nom » et que, oui, on en a maintenant plusieurs par saison donc la tendance se remarque.

Cette saison, on avait donc une nouvelle fois trois séries « isekai » à notre disposition: Hachi-nan tte, l’histoire d’un japonais de 25 ans qui se réveille dans le corps d’un gamin de 6 ans pauvre comme Job dans un univers d’heroic-fantasy ; la seconde saison de Ascendance of a Bookworm qui continue à suivre cette japonaise passionnée de bouquins qui se retrouve dans le corps d’une gamine de 6 ans pauvre comme Job dans un univers d’heroic-fantasy ; et puis My Next Life as a Villainess qui suivait une lycéenne japonaise passionnée de jeux de drague qui se retrouvait reincarnée dans le corps d’une gamine de 6 ans provenant d’une famille méga riche (ouf !) sachant qu’en vrai, le corps dans lequel elle se retrouve est celui de Catarina Claes, méchante d’un de ses jeux de dragues favoris, Fortune Lover !

Catarina, qui a faim (comme souvent)

Je pourrais vous refaire un laïus sur cette fusion toujours un peu étrange entre genre « isekai » et genre « perso enfermé dans un jeu vidéo », un laius que j’avais déjà fait il y’a dix-huit mois, mais en vrai j’aimerais surtout mettre l’emphase sur le fait que My Next Life As A Villainess vient de se terminer et que c’était vraiment sympa ! Je connaissais déjà l’œuvre de base via son adaptation manga, que j’ai toujours pris un vrai plaisir à lire, et l’animé était dans la même mouvance, compensant peut-être son animation relativement absente avec des jolis décors et un chara-design très charmant dans son aspect épuré. Et puis surtout: un très chouette ton, souvent humoristique, avec des chouettes personnages assez simples dans leur écriture mais qui ont une bonne dynamique entre eux, supportant comme il se doit l’héroïne de la série, Catarina, qui est un personnage qu’on pourrait qualifier comme adorable d’idiotie. Pleine de bonne volonté, et désireuse d’échapper à tout prix au destin mortel que connaît le personnage dans le jeu vidéo, elle va prendre tout le long de la série des décisions radicales, bien réfléchies mais… totalement absurdes. Rajoutez à cela le fait qu’elle semble involontairement (?) aromantique au dernier degré, et ça donne rapidement un personnage fun, attachant, et qui dispose de l’un des harems les plus paritaires et les plus craqués de l’industrie. Fun fun fun.

Donc oui, la série elle-même, bah je vous la recommande si vous cherchez une bonne comédie remplie de bons sentiments avec deux-trois pointes d’émotion bien senties. Dans un sens elle me plaît également parce que, avec Ascendance of a Bookworm et, dans une moindre mesure, Bofuri, ça ouvre un peu plus la porte à tous ses « isekai » qui proposent un protag féminin et ça apporte un vent de nouveauté au genre qui est bien réel, souvent en rajoutant enfin un aspect « bienveillant » bienvenu.

Catarina a son propre conseil municipal de neurones dans son cerveau, qui fait environ 3 réunions par jour, aucune n’est très productive, comme les vraies réunions. C’est réaliste !

Je veux dire, après une ribambelle d’oeuvres qui voient des jeunes japonais débarquer dans un monde d’heroic-fantasy pour sauver l’orphelin et se faire un harem avec les veuves grâce à leurs pouvoirs ultra-pétés, avoir une oeuvre comme Next Life As A Villainess ou une héroïne se crée totalement involontairement un « harem » en se montrant gentille, attentive, en influençant positivement la vie des gens autour d’elle, bah c’est une autre sorte de grand fantasme mais c’en est un avec lequel j’ai plus d’affect, haha.

Bref y’a pas que sur cet aspect là que Hamefura (c’est le terme officiel « raccourci » de My Next Life que je vais utiliser à partir de maintenant) m’a plu, puisque dans la seconde moitié de la série, celle-ci va commencer à « rappeler » à l’héroïne qu’elle a un monde d’origine. Et c’est ce point qui me plaît, et qui va être le centre de cet article.

Donc voilà, à partir de maintenant on parle en profondeur de Hamefura et des « vies antérieures » dans les isekai, donc il peut y’avoir quelques spoilers !

En attendant, prenez ce petit sourire maléfique

Donc oui, pour résumer la situation si vous avez pas vu la série mais que vous voulez quand même lire cet article pour savoir ce que je veux dire sur le concept de « monde d’origine » au sein des isekai (et je vous en remercie), disons que pour faire simple, dans Hamefura, l’héroïne est donc morte quand elle était lycéenne de manière manifestement abrupte – on ne sait pas la raison « officielle », la série s’auréole un peu de mystère là dessus et c’est vrai que comment elle est morte n’a aucune importance, c’était soudain, c’est ce qui compte. Elle se trouve donc réincarnée dans la méchante de son jeu de drague favorite, et met quelques années à se rendre compte que, effectivement, elle avait une vie antérieure, et que dans cette vie antérieure sa vie actuelle était un jeu vidéo.

Le concept de la série c’est donc que l’héroïne va utiliser ses connaissances acquises en jouant au jeu pour éviter le destin horrible qui l’attend. C’est « le pitch. » En soit ce n’est pas forcément un pitch « nouveau » puisque se retrouver le personnage d’un jeu auquel on jouait est un concept qu’on peut croiser dans pas mal d’oeuvres – un arc de Hunter X Hunter tourne autour, Log Horizon, dot hack ou Sword Art Online vient évidemment également en tête, et dans la popculture occidentale je citerais toujours le livre No Pasaran que je pense pas être le seul à avoir lu à l’époque du collège, on avait déjà TRON dans les années 80 et je me souviens même quand j’étais gamin avoir vu un épisode de (je crois) Fais-moi-peur qui en parlait. Bref, l’originalité ici c’est le contexte (c’est un jeu de drague, pas un jeu d’action) et le fait que l’héroïne a sa manière de penser bien à elle, qui va faire de la série une comédie avant tout.

Cela étant dit, plus on avance, plus on se rend compte que le « monde d’origine » de l’héroïne est encore un peu là. Ainsi, parfois, l’héroïne a des souvenirs de sa meilleure amie de l’époque, Acchan. Acchan elle a jouée au jeu encore plus à fond que l’héroïne et elle avait la mauvaise habitude de « spoiler » l’héroïne. Donc au départ elle est donc utilisée comme une sorte de ressort scénaristique, du genre « ah Bakarina n’a jamais fait tel arc parce qu’elle a jamais finie le jeu mais Acchan lui a déjà parlé du fait que peut-être y’aurait une route cachée avec un autre perso. » Puis on se rend compte que Bakarina regrette parfois le fait de ne pas pouvoir revoir son amie et c’est un peu triste.

Sachant que tout va bien en fait puisque bonus nouveau twist: l’esprit de Acchan est dans le corps de Sophia, une de amies/amoureuses de Bakarina dans le monde de Fortune Lover, mais il reste encore pas mal de flou sur cette question à la fin de la saison 1, la seule chose certaine étant que Acchan ne sait pas que dans le corps de « sa » Bakarina se trouve son ancienne amie de lycée tragiquement disparue. Il y’a donc pour nous, spectateurs, l’espoir de voir une happy end ou Acchan et Bakarina vont pouvoir se retrouver…

Tout ça est déjà pas mal mais c’est encore plus fort quand dans l’épisode 11, Bakarina se retrouve victime d’un sort et est… reprojetée dans son monde d’origine. Sans se souvenir qu’elle est y de retour: elle n’a aucune mémoire de sa vie en tant que Bakarina. Juste quelques moments où elle est très mal à l’aise parce qu’elle a un sentiment de « manque », que quelque chose cloche sans comprendre précisément quoi. Ce passage se conclut par l’esprit de ses amis de Fortune Lover qui reviennent la chercher et, surtout, par l’héroïne qui doit faire ses adieux, un peu déchirants, à Acchan.

Bon bref, je décris je décris mais où je voulais en venir c’est que damn, c’est cool de revoir enfin un peu le « monde d’origine » jouer un rôle dans un isekai.

Parce que ouais, dans pas mal d’œuvres du genre, le monde d’origine il est oublié extrêmement vite. Des « isekai » où les personnages veulent retourner chez eux, récemment, c’est quand même assez rare – ou quand ça l’est, c’est parfois un objectif vite oublié (le héros de Shield Hero semble vouloir que les autres héros fassent leur taf pour qu’il puisse rentrer chez lui mais c’est pas un objectif qui a l’air de lui tenir tant à cœur que ça, haha.) C’est pas aidé par le fait que dans beaucoup de ces œuvres, le personnage de base meurt dans son monde d’origine donc, en vrai, n’a aucune raison d’y retourner. Ce serait même anormal qu’il y retourne, quand on y pense.

Mais au delà d’y retourner, le simple fait d’y repenser ou d’être mélancolique vis à vis de son « ancienne vie » semble là aussi souvent assez peu présent, avec très peu de personnages qui me paraissent regretter leur vie. Et quand on y pense, c’est pas anormal tant c’est un genre qui met vraiment l’emphase sur le fait que, pour ses protagonistes, leurs nouvelles vies sont, la majorité du temps, une seconde chance. La majorité des protagonistes de isekai sont souvent des gars qui étaient des purs losers dans leur vie d’origine et qui, en se retrouvant par exemple dans un monde d’heroic-fantasy pour devenir aventurier, peuvent peut-être, enfin, trouver leur voie, trouver quelque chose qui les rendront « utiles », aimés, respectés. Ce qu’ils n’avaient pas avant.

Des contre-exemples existent, comme par exemple le héros de Moi quand je me réincarne en Slime qui avait une vie pré-isekai manifestement riche, où il était aimé à son taf, compétent, respecté de ses kohais, avec un équilibre de vie qui semblait le satisfaire et, cerise sur le gâteau, un ordinateur rempli de porno de qualité. Le seul bémol était qu’en se donnant autant à son boulot, il n’avait jamais vraiment eu de vie sentimentale mais, dans l’ensemble, il est loin d’être un mec « au ban de la société » qui est un archétype que par contre d’autres protagonistes épousent complétement – par exemple Subaru de Rezero ou bien le duo Sora/Shiro de No Game, No Life.

« Moi quand je me réincarne en Slime et que je dois dire au revoir à mes 780Go de porn bien classés dans mon disque dur » (2018)

Mais dans tous les cas, voilà des personnages qu’on cite mais qui semblent tous avoir un terrible point commun: ils sont seuls. Pas d’excellents amis qu’ils regrettent, pas d’intérêt amoureux qu’ils ne reverront pas, manifestement pas d’accroche particulière avec leurs familles, le protagoniste de isekai « lambda » est souvent quelqu’un qui n’a pas grand intérêt à se remémorer sa vie précédente car sa vie précédente n’est pas composé de grand chose. Ils ont disparus de notre monde mais en quelque sorte, ça les arrange car même si on les projette dans des mondes parfois dangereux, parfois cruels, ils y trouveront peut-être enfin une raison d’être qu’ils n’avaient simplement pas dans le Japon contemporain.

(Note: c’est d’ailleurs une différence assez notable avec les « vieux » isekai des années 90 / 2000 où l’objectif des personnages était justement de retrouver leur vie d’antan – pensez à Chihiro qui veut « juste » retrouver ses parents, à InuYasha ou bien à Digimon, ou l’objectif des enfants est de quitter le monde virtuel.)

On pourrait faire une ribambelle d’analyses sociales assez ouf sur le genre isekai et son regain de popularité dans les années 2010, et n’ayant pas fait énormément d’études je doute franchement apporter quoi que ce soit de pertinent ! La seule chose que je peux dire sans avoir l’air trop idiot c’est qu’il est évident que le fait que l’isekai devienne populaire dans une décennie aussi compliquée que les années 2010 n’est pas une coïncidence. Dans une décennie qui a vu la jeunesse de beaucoup de pays développés commencer à manifester une sorte de grand désœuvrement, une jeunesse qui se retrouve embarquée direction un futur trouble, dans un présent où elle ignore ce qu’on attend exactement d’elle. On ne sait pas, en tant que jeunes adultes, de quoi demain sera fait, mais tout ce qu’on est sûr c’est que ça prendra sans doute la direction du « pire. » Difficile d’être optimiste, et difficile de ne pas accumuler des frustrations sur notre monde actuel. Bref, la jeunesse des années 2010 et du début des années 2020, elle ne sait pas bien à quoi elle sert et à quoi elle est censée servir dans un monde où tout change en permanence, et où tout semble indiquer que le futur ne s’annonce pas heureux.

« Re:Zero – Mon travail de majodorme au château de ce duc chelou n’est couvert par aucun droit du travail mais c’est toujours moins pénible que bosser chez Konami (2016) »

Donc dans ce contexte, est-ce que c’est si anormal de voir des gars et des meufs écrire, lire, regarder et jouer à des histoires de gars et de meufs qui quittent notre monde et partent vivre des aventures dans des mondes beaucoup plus simples ? C’est facile l’heroic-fantasy: t’as une épée, un bouclier, tu tues des monstres pour gagner de l’argent, tu manges à l’auberge, facile. Pas de difficultés à accéder à des biens immobiliers, pas de difficultés à trouver un métier, pas de difficultés à trouver des bonnes meufs et des husbandos séduisants, pas de difficultés à faire le tri des infos que tu reçois quotidiennement t’as pas de réseaux sociaux et de médias de masse pour t’inonder de plein d’infos contradictoires à chaque heure non t’as juste le panneau de la guilde et les discussions de taverne. Tu risques tous les jours ta vie, ok, mais c’est face à des menaces facilement compréhensibles: des méchantes bêtes, des orcs chelous ou des sorcières maléfiques à gros iens.

Et bon, de toute façon, tu te retrouves souvent dans ce monde avec un pouvoir pété et une maîtrise totale de l’épée sans avoir besoin de faire 15 ans d’entraînement relou et rébarbatif. C’est le Disneyland de l’aventure, t’as juste à prendre le fastpass pour faire des choses qui non seulement sont cools mais où en plus t’as pas à te prendre la tête 3000 ans pour savoir si ça a un sens ou pas. Parce que bon en tuant des monstres et en protégant des paysans, bah t’es utile à la société, ça se questionne pas !

Bonus: tu peux pioncer dans la prairie aussi

Cet aspect « en fait on veut juste plus vivre dans notre monde actuel », Sword Art Online gère bien ça, à mon sens. Au démarrage de l’aventure, tout le monde veut quitter SAO asap pour retrouver leur quotidien parce que c’est un peu stressant toute cette connerie de jeu qui peut te griller le cerveau si tu sous-estimes un phacochère de niveau 3. Puis au fur et à mesure, les personnages passent du temps dans le jeu, s’y trouvent un « rôle », et se rendent surtout compte que soudainement ils passent d’un monde avec un avenir dans lequel pas mal d’entre eux ne savaient pas trop quoi faire de leur vie à un monde entièrement informatique, au fonctionnement clair, connu, prévisible, où tout va être voué à un grand objectif commun (« monter les 100 étages et sortir de SAO ») qui est un objectif positif. Ici pas de « tu dois trouver un job pour contribuer vaguement à la société humaine, société humaine où personne sait trop dans quelle direction elle va », parce que le message c’est « tu dois trouver un rôle pour contribuer à la société de SAO, société qui se dirige vers l’objectif de sortir du jeu. » Objectif clair. Objectif inspirant. Tout le monde sait c’est quoi le but.

Donc ouais, quand plus tard dans la série on revoit Kirito, Asuna et tous les autres repenser avec une vraie mélancolie à leurs anciens jours dans SAO, on pourrait d’abord être surpris en mode « quoi, vous voulez à tout prix revivre vos jours dans une machine de mort ? » mais quand on y réfléchit plus de quelques secondes, la question elle est vite répondue – bah oui, parce que c’est un moment de leur vie dans lequel ils se sont sentis, enfin, appartenir à quelque chose. C’est d’autant plus explicite dans War of Underworld avec le discours que fait Lisbeth aux autres joueurs, qui explique de la manière la plus claire possible pourquoi SAO est une partie importante de leur vie. Sans excuser le fait que ça a tué des gens par milliers, rassurez-vous.

Quand t’apprends que tu vas devoir faire un discours devant 300 types pour expliquer que ta vie cdlm mais moins de la merde depuis que t’es restée bloquée 2 ans dans un jeu qui a buté 2500 personnes

Bref, me voilà à vous dire que tout ce que je pense que le renouveau de l’isekai dit sur notre société actuelle et sur le mal-être de la jeunesse, je me dissipe ! Parce que au final, voilà, My Next Life As A Villainess débarque et brise un peu le moule à sa façon en offrant à l’héroïne des accroches avec son ancien monde. Ce qui n’est certes pas neuf (par exemple, « ce que j’étais dans l’ancien monde » fait partie intégrante de la construction du personnage de Tanya dans Youjo Senki) (qui en y repensant c’est la version « méchante » de l’ancienne vie du héros de Slime, haha) mais ici, en offrant à l’héroïne l’occasion de revivre son ancienne existence et, surtout, de pouvoir enfin lui dire adieu lui permet surtout de trouver une forme de paix, de clôturer quelque chose d’inachevé.

Pour cette héroïne, son ancienne vie était certes peut-être frivole – une famille classique, une amie avec qui discuter, une consommation inquiétante et frénétique d’otome games – mais c’est cette ancienne vie qui va lui permettre de survivre à sa nouvelle via les conseils de Acchan et la mémoire de son expérience sur le jeu original. Dans Hamefura, non seulement l’ancienne vie de l’héroïne n’est pas oubliée mais elle fait partie intégrante de ce qui permet au personnage de la terrible Catarina Claes de se transformer, de quitter son rôle de peste machiavélique pour devenir une personne extrêmement bonne, ouverte d’esprit, curieuse, bienveillante, acceptée de toutes et tous, à qui l’on retourne l’amour qu’elle donne (de manière souvent involontaire.)

En gros, cette ancienne vie rend cette nouvelle vie encore meilleure. Car même si une vie peut vous sembler « simple », elle n’est pas vaine pour autant – une discussion avec un ami, une expérience acquis sur un jeu vidéo, ça peut vous sembler « peu » mais pourtant ça peut vous enrichir plus que vous ne le pensez. On peut apprendre à chaque moment, à chaque action de notre vie.

Bref, héros de isekai, n’oubliez pas votre vie précédente ! C’est des apprentissages qui peuvent vous rendre de meilleures personnes donc de meilleurs guerriers, de meilleurs mages, de meilleurs joueurs de VRMMO ! Et puis comme ça vous commettrez pas des erreurs bêtes comme oublier que l’esclavage est contraire aux droits de l’homme, désormais même un crime contre l’humanité aux yeux de l’Union Européenne, et ça a la décence de s’appliquer même quand l’esclave est « juste » semi-humain ! Je dis pas de nom mais la personne concernée se reconnaîtra !!!!

En vrai plus sérieusement et pour revenir sur un dernier sujet, parlons rapidement de l’épisode 7 de Bakarina. Je l’ai pas évoqué jusqu’ici mais il traite d’un autre sujet liés aux histoires isekai/réincarnation puisque tout le début de l’épisode 7 est surprenant ! En effet, on ne suit plus l’histoire selon le point de vue de Bakarina mais par celui de Acchan… après la mort de l’héroïne. Dans une très belle succession de scènes, Acchan y exprime ses regrets, sa peine, et ne peut s’empêcher de jeter un dernier oeil à son téléphone portable pour y voir le dernier message envoyé par l’héroïne dans une discussion LINE qui n’aura hélàs plus de continuation.

Déjà je vous avoue que je suis un peu ému quand je vois que l’avatar de l’héroïne sur LINE c’était Maria de Fortune Lover mais ce détails mis à part j’ai trouvé ce passage extrêmement puissant parce que là aussi, enfin, on nous rappelait que la disparition d’un personnage amène de la peine et de la douleur à des gens. Une évidence, certes, mais sont-ils nombreux les personnages de isekai qui s’inquiètent de la peine ressentie par d’éventuels proches ? C’est pas souvent que ça arrive, parce que manifestement ils ont l’air convaincus pour beaucoup que personne ne les regrettera. Et c’est une pensée assez triste, mais qui hélas peut être comprise et partagée par beaucoup d’entre nous. C’est pour ça que je suis quelque part soulagé d’enfin voir un isekai rappeler que, eh, si tu meurs, des gens te regretteront, te pleureront, seront anéantis et endoloris par ta disparition. Tu penses peut-être n’être qu’un engrenage négligeable mais ce n’est pas le cas, tu joues une place plus importante que tu ne le crois pour au moins une personne !

Bref, notre vie est importante. Message simple, clair, déjà connu, mais j’aime qu’on nous le rappelle, surtout dans une sociéte1 où l’on a parfois trop cette impression d’être négligeable, interchangeable, nocif. Merci Bakarina du rappel :'(.

Bref c’est là dessus que je vais clôturer ce petit article du samedi soir. J’essaie d’écrire plus ces derniers temps donc ça donne pas mal d’articles dans ce genre où je disserte un peu dans tous les sens – n’est-ce pas là un peu l’esprit originel des blogs – mais j’espère que ça vous plaira, j’ai toujours un peu de mal à être content de ces articles où j’ai parfois le sentiment d’emballer des évidences dans un papier cadeau qui donne l’impression que j’ai inventé l’eau chaude, mais vous avouerez que c’est aussi un peu chelou d’avoir des questionnements de ce genre après presque 13 ans de blogging. Mais en attendant que je retrouve ma confiance en moi, deux gros articles devraient pas tarder à suivre – déjà car le 29 juin arrive, mais en plus j’ai eu une idée de top 50 et je suis en train de rédiger ça, beaucoup beaucoup de taf mais ça devrait être fun.

Enfin, notez d’ailleurs que comme d’hab je me base surtout sur mon expérience perso des isekai pour cet article, j’ai forcément laissé passer des mangas ou des animes qui traitent aussi le sujet de la vie antérieure avec autant de justesse ou d’intelligence que Hamefura. Je pense un peu à Bookworm où, le peu que j’en ai vu / lu, la vie précédente de l’héroïne lui semblait primordiale. A vous de me dire dans les coms si y’a des oeuvres auquel je devrais jeter un oeil si ce sujet très pointu (« la gestion des vies antérieures dans les isekai ») m’intéresse. (Il m’intéresse.)

Vous avez aussi le droit de me taper parce que en gros j’ai passé l’article à dire « les isekai » en ayant surtout en tête les blockbusters habituels (SAO, Log Horizon, ReZero, Overlord, Youjo Senki, NGNL Shield Hero, etc.) (ce qui est d’autant plus teubé que j’ai du mal à classer SAO comme un isekai w.)

Allez, sur ce, prenez soin de vous !

Clôture de l’article sur le kabedon le plus adorable de l’histoire, auquel il fait évidemment rendre hommage
  1. Car je rappelle que nous vivons dans une société
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Un commentaire

  • m3r1

    Comme tu le dis, « Bookworm » met beaucoup cet aspect en avant, notamment dans les derniers ep là ou on a aussi droit à ce souvenir de vie d’antan
    Et à côté cette même saison il y a « 8th son » ou c’est certes un Isekai mais le coté je viens d’un autre monde n’a pas la moindre petite importance mis à part que le héros aime trop sa sauce soja

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