Mangas & Animes

Epitanime 2025 – Lapse

Sah quel plaisir de ré-évoquer Epitanime sur ce blog de manière régulière. Elle en a vu des rebondissements cette convention depuis une décennie, entre annulations, disparition, remplacement par des événements diurnes – mais là, ayé, on en a eu deux d’affilée. C’est presque comme si c’était reparti pour de bon jusqu’à la prochaine pandémie. Ou guerre. Ou les deux en même temps ! Est-ce que la guerre n’est pas une maladie de l’être humain, auquel cas ce serait une forme de pandémie ? Je vous laisse réfléchir là dessus pendant que je vous fais donc le compte-rendu de ce week-end assez intense.

Après je vous dis ça, je vous promets un compte-rendu mais honnêtement il va être assez court: je n’ai tout simplement pas trop de choses à dire « en plus » par rapport à mon gros article de l’an dernier. Il n’y a pas eu énormément de gros changements donc dans l’ensemble je vais me contenter de donner mon avis sur ce qui m’a semblé différent, et sur les quelques particularités d’une édition qui est clairement sur l’élan de sa précédente.

Juste un rappel néanmoins si vous ne connaissez pas Epitanime et que c’est le premier compte-rendu que vous lisez: c’est un salon historique de la culture japonaise en France, fondé au tout début des années 90 au sein de l’école d’informatique EPITA, c’est géré par une association nommée Epitanime qui regroupe élèves et anciens élèves, ça prend donc place dans les locaux de l’établissement et la particularité principale est qu’elle a un format « marathon » – se déroulant du samedi matin 9h jusqu’au dimanche soir 19h en restant ouvert de nuit. Il y’a eu une période où le salon était même ouvert dès le vendredi soir 19h pour un deux jours deux nuits qui était assez homérique à vivre mais là on parle d’un passé que je doute revoir.

Les plans pour cette édition – comme d’habitude, ça demande une certaine habitude des bâtiments.

Déjà d’un point de vue personnel, j’y étais cette fois-ci de retour en tant qu’associatif puisque j’ai passé la nuit chez Thalie à animer des jeux ou à corriger des formulaires de réponse. Compte tenu d’un nombre de membres de staff assez bas, j’ai passé quasiment toute la nuit dans la salle, n’en sortant que vers 1h du matin pour me balader environ une ptite demie-heure. Pour le reste, là ou l’an dernier j’étais arrivé le samedi vers 15h et était parti le dimanche matin à 8h à cause d’une fatigue difficile à gérer, cette fois-ci je suis resté pendant une partie de la journée du dimanche, partant vers 16h30. C’était ma première « vraie » nuit blanche en environ deux ans, et je m’excuse auprès des gens avec qui j’ai discuté vers 14h/15h parce que clairement j’étais devenu le couteau le moins affuté du tiroir 🤓. Je rends responsable de ce fait le kébab que j’ai mangé à 13h qui, je pense, a fait fondre le dernier neurone encore en vie de ce bordel nommé mon cerveau.

A noter: pas de conférence pour moi à Epitanime cette année ! Ils m’ont proposés de revenir et c’est vrai que ça faisait quelques mois que je réfléchissais à un thème possible mais j’ai eu un gros syndrome de la page blanche et j’ai galéré à envisager un thème motivant sur lequel je peux me sentir vraiment légitime… Ce n’est que partie remise !

Bon pour commencer: toujours aussi content de la quantité de choses à faire que propose le salon. Ma plus grande satisfaction cette année a été de voir Epitanime mieux équilibrer son contenu entre les deux bâtiments: l’an dernier, il n’y avait pas beaucoup de raisons d’aller dans le bâtiment KB2 entre minuit et neuf heures car il n’y avait « que » les jeux vidéo compétitifs, ce qui est dédié à un public très précis. Là cette fois-ci tous les jeux vidéo ont été mis dans le bâtiment, utilisant autant le grand espace que l’ancien amphi ou bien l’étage ajouté au dessus. Du coup le programme nocturne était bien mieux ajusté, et on avait des raisons plus larges de changer de bâtiment et pas passer la nuit que dans les 4 étages du KB1.

(Après, on m’a expliqué qu’une des raisons de centraliser tous les JV dans ce bâtiment c’est que les gars de la section JV en avaient aussi ras le bol de transporter des écrans cathodiques dans les cages d’escalier, et c’est vrai que je comprends parfaitement.)

D’ailleurs, comme d’hab la section JV d’Epitanime c’est une belle mine aux trésors: du Mario Kart Double Dash en LAN à 16, l’habituel espace Bomberman Saturn avec son ptit canapé et son multilink, du Gran Turismo 4 en LAN deux écrans, du Steel Batallion, du Densha de Go… C’est un programme qu’on commence à bien connaître si on est habitué des Nocturne ou des salons précédents, mais c’est un plaisir de voir le choix et la passion de cette zone. A côté de la section Epitanime, on retrouvait diverses associations: les belges de Touhou Online étaient de retour pour mettre en avant les jeux de la franchise, avec entre autres un PC-98 faisant tourner le tout premier jeu de la licence. Une association de fans d’Inazuma Eleven était là pour essayer de présenter la licence à tout un nouveau public – ou de capter la fibre nostalgique d’anciens joueurs et joueuses qui passeraient par là.

Vous cherchiez du jeu de baston compétitif ? Y’avait de quoi faire – du Guilty Gear, du Smash, du Street Fighter, du Melty Blood… j’ai même vu du Jump Force être joué au sein de l’ancien amphi principal. Bref, on se met bien niveau gaming, comme d’habitude, et ce que j’apprécie c’est que malgré la très forte quantité d’écrans et de jeux, on est dans une zone avec un niveau sonore qui n’explose pas les tympans pour autant – tout est bien équilibré et surveillé, donc on évite un brouhaha indigeste typique de salon. Comme quoi, quand les jeux vidéo ont pas à rivaliser avec 300 sources méga hurlantes autour, ça se passe bien pour tout le monde 😭…

Les seuls jeux vidéo un peu exclu du reste c’est les jeux vidéo musicaux, portés par l’association Make Some Noise, qui eux étaient au 4e étage, à proximité de l’espace Karaoké. On parlait de télé cathodiques montées sur deux étages, mais là du coup je me questionne sur comment ils font pour la borne Dance Dance Revolution qui n’a pas l’air très légère… Est-ce qu’elle rentre dans l’ascenseur ? Donc oui, loin des autres JV mais c’est dans une salle qu’ils occupent « traditionnellement » durant les nocturnes donc ça paraît pas totalement illogique – en tout cas, on avait du coup du Dance Dance Revolution, du Taiko no Tatsujin ou du Beatmania, et ce avec ce qu’il faut en matière de contrôleurs, d’écrans et d’enceintes, pour un plaisir général – je vous avoue avoir fait un peu de Beatmania le dimanche midi, porté par un remix Konami de Scatman, et m’être enfin rendu compte que c’est littéralement le même gameplay que Pop N’Music, le disque en plus. Je préfère Pop N’Music, c’est plus coloré et le contrôleur est plus satisfaisant à taper… Terrible constat…

En face des jeux musicaux, on trouvait l’espace jeux de rôles, que je n’ai pas spécialement trop visité – si ce n’est que les sessions nocturnes voyaient une grosse mise en avant de l’habituel loup garou de Thiercelleux, et il n’était pas rare en jetant un oeil de voir 20 personnes en cercle faire semblant de dormir pendant que l’un d’eux est en train de comploter à leurs dépends. Et au dessus de ça, au cinquième étage, c’était la zone « jeux traditionnels » avec du go, du shogi et, le dimanche, du karuta proposé par Karuta France !

Quant au second étage, c’était pas mal de choses pour s’aérer l’âme et l’imagination: des vastes espaces dessins et origamis ainsi qu’un espace Gunpla en journée, mené par Gunpla Colony. Léger regret: j’espérais passer une ou deux heures le dimanche à y monter un gunpla – surtout qu’ils proposaient pour 15€ un Gundam Virtue qui me faisait de l’oeil – mais au final j’étais trop fatigué pour ça. Qui aurait pu prédire… ?

C’est aussi au second qu’était l’espace Quiz mené en journée par Animaniak et en nuit par Thalie – à partir de ce point je suis concerné et biasé donc je ne peux pas forcément trop développer. En tout cas pour Thalie, la soirée a été très cool – pas mal de monde jusqu’à environ minuit-une heure, dans une bonne ambiance assez contagieuse, avec des jeux qui ont l’air d’avoir plu au public. Après ça, la nuit a été plus calme, surtout entre 3h et 5h où le karaoké semble avoir pris la quasi-totalité des visiteurs, jusqu’au quiz hentai qui a vu quelques curieux débarquer. Dont ces 3 jeunes de, allez, 19/20 ans qui avant d’entrer ont lâchés un « allez, on va visiter le Goonistan » qui m’a un peu fait mourir intérieurement – tellement de choses qui ne vont pas dans cette expression, comment y survivre, je ne comprends plus les jeunes 😭…

Au rez-de-chaussée du KB1, pas mal d’espaces également disponible au public – la zone Just Dance, qui ne semblait jamais vraiment désemplir, l’espace jeux de cartes ouvert en journée, ainsi qu’une petite zone dédiée à des stands pro divers et variés. Pas forcément un contenu incroyable, vu qu’il n’y avait que trois stands qui proposaient mangas d’occasion, objets japonais divers et quelques goodies – dont 75% était du Mihoyo (Genshin/Honkai.) On est évidemment très loin de l’époque du méga espace dans le sous-sol, et Epitanime n’est clairement plus un salon où tu y vas prioritairement pour faire des achats. J’ai pas jeté un oeil à l’espace restauration d’ailleurs cette année: j’en étais un peu mécontent l’an dernier, je trouvais ça cher pour des trucs pas fifou et je ne sais pas si du coup c’était mieux cette année. Mais est-ce que ça peut être mieux que l’ancienne cafétaria où tu avais des paninis à pas cher à 4h du mat ? Toujours difficile à dire, mais là j’entre dans une considération un peu passéiste – je dois accepter l’idée que cette cafétaria est définitivement fermée et ne reviendra jamais 😔.

(Tout comme l’espace dépot-vente 😔😔😔…)

Et puis, dans les dernières choses à évoquer, du côté du bâtiment KB2 et compagnie, d’abord la cour avec la scène et les quelques petits jeux façon kermesse. Scène qui avait moins d’écrans que l’an dernier et semblait du coup plus « petite. » Et puis au sous-sol nous avions les artistes, avec une trentaine de stands. Là aussi j’ai le sentiment que c’était plus mince que l’an dernier, ce qui peut entre autres s’expliquer par le fait que les artistes avaient l’embarras du choix en matière de salons où exposer ce week-end là: Japan Touch Haru à Lyon où Metz Torii à euh attendez je dois checker… mmm… Metz à priori ? Bref deux salons bien plus « gros » qu’Epitanime en terme de visiteurs et donc certainement plus prioritaires.

En parlant de fréquentation, ça avait été le point noir d’Epitanime 2024 et honnêtement je serais incapable de dire si Epitanime 2025 a eu plus de visiteurs ou pas. Comme les années précédentes, le fait est que le salon est toujours autant « dilapidé » sur un espace assez large et très vertical (et un peu labyrinthique, malgré une volonté assez affirmée de flécher au maximum les choses) permet que très difficilement d’estimer à quel point y’a des gens ou pas. J’ai juste du coup l’impression que y’avait moins de gens cette année, ce qui m’attriste du coup pas mal, mais de l’autre côté j’étais dans ma salle acti pendant « l’heure de pointe » du samedi soir et j’ai pas fait le dimanche l’an dernier donc je peux pas vraiment comparer.

Oh d’ailleurs j’ai pas encore parlé de l’amphi karaoké mais c’est parce que je l’ai squatté qu’à un seul moment, c’est à dire le dimanche matin de 8h à 13h, pour une longue session non stop de cinq heures et si je vous en parle dans le sujet « fréquentation » c’est qu’une des raisons pour lesquelles j’y suis resté longtemps avec mes deux compagnons c’était qu’on a passé une bonne partie de la matinée a être genre neuf ou dix dans l’amphi donc autant vous dire que tous les quarts d’heure y’avait une de nos chansons qui passait. Après, bon, la fréquentation de l’amphi kara le dimanche matin n’est pas un indicateur de fou: même à l’époque où j’ai connu une foule immense (2009/2010), personne allait faire du kara le dimanche matin, je me souviens qu’en 2013 on était genre six avec moi qui faisait du Fire Emblem Awakening sur ma 3DS.

Après, dans tous les cas, même si y’a pas une foule immense qui gueule des chansons autour de soi, le kara ça fait du bien surtout que là on a vraiment eu cinq heures très solides. Cinq heures où non seulement je connaissais genre 95% des chansons mais en plus j’avais envie d’en chanter genre 90%. On a enchaîné les bangés, les tubes, les hits, jamais eu un seul soupçon d’ennui. J’avais ramené mon PC dans l’amphi pour bosser sur une écriture de vidéo pendant les « temps morts » mais y’en a jamais eu donc je l’ai jamais ouvert. Blâmez la playlist kara d’Epitanime si y’a toujours pas de vidéo sur la chaîne d’ici dix jours, c’est intégralement sa faute, absolument pas la mienne.

(Par contre, on y est retourné vers 15h30, y’avait pas forcément beaucoup plus de monde – mais en plus les chansons commençaient à « tourner en boucle », avec par exemple 3 chansons d’affilée qu’on avait déjà eu le matin même. Ca + la perte totale d’énergie post-repas: on a pas pu s’y remettre et on est reparti assez vite 😭.)

Mais bref, en gros c’est le même constat que l’an dernier: le contenu est là, l’organisation est là, maintenant tout ce qui manque à Epitanime c’est plus de public. A 25€ le ticket 2 jours & 1 nuit, c’est super rentable vu tout ce que ça propose et permet. Je continue de penser que c’est un salon qui mérite d’avoir plus de succès et qui est important parce qu’il met en avant une scène associative qui en a bien besoin, et qui n’est pas autant mis à la fête dans les autres salons. Mais là je répète ce que j’ai déjà dit longuement l’an dernier…

… ma joie, c’est qu’on m’a du coup présenté pas mal de « jeunes » responsables du salon car il semblerait que l’édition 2024 a permis de repopulariser l’évenement au sein même des élèves d’Epita. Un de ces responsables m’a dit un truc du genre « oui j’ai 22 ans » et mon premier réflexe ça a été de lui dire « oh merde t’avais genre 4 ans à ma première Epita » parce que c’est le genre de réaction que j’ai maintenant que je suis un vieillard. En plus je pense que mon calcul était foireux parce que si il a 22 ans c’est qu’il est né en 2003 et donc il avait plutôt 6 ou 7 ans en 2009….. Je me fais juste du mal à moi-même passé un certain point 😔.

Mais bref ça c’est cool – si une nouvelle génération peut prendre le relais pour gérer Epitanime, ça n’est qu’une bonne nouvelle. Si on veut que tout un nouveau public découvre la convention, il faut une équipe organisationnelle qui soit proche de ce public en terme d’âge et de connaissance des tendances actuelles, avec notre génération en support pour aider à l’organisation et à la mise en place – avertir des pièges à éviter, aider aux prises de contact… Bref, une alliance inter-générationnelle idéale, qui permettrait à Epitanime de briller au sein du paysage actuel. Je pense sincèrement que c’est possible, et je l’espère avec force. A voir maintenant comment attirer le public et créer un cercle vertueux qui pourrait faire revenir Epitanime vers un nouvel âge d’or… Ce qui est évidemment plus facile à dire qu’à faire.

En attendant, j’espère encore pouvoir avoir durant tous les prochains mois de mai ce petit rendez-vous qui me fait à chaque toujours beaucoup de bien au mental ! Physiquement je sais pas, je sens que les nuits blanches ça devient éliminatoire, mais eh, ça vaut le coup d’autant s’amuser 🙏 !

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