Little Busters! 17 – On ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs

Hey, petite fille, tu veux des bonbons ?

Coucou, tu veux un bonbon ?

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[avatar user= »Suryce » size= »original » align= »left » link= »http://neantvert.eu/minorin/?author=4″]Le fandom a fait grand cas de l’annonce de la non-adaptation du jeu Little Busters par Kyoto Animation et il est amusant de voir que dès qu’on parle de l’adaptation d’un jeu Key, le studio KyoAni n’est soudain plus une mauvaise « usine à animes moe » mais au contraire le seul messie capable de rendre justice à un jeu parfait.

Sauf que, j’ai beau être moi-même un fanboy de Little Busters et le considérer comme le meilleur jeu de Key, il faudrait être fou pour ne pas voir tous les défauts du titre et pensait qu’il n’est en rien améliorable, ou que fidélité rime forcément avec qualité. Un jeu aussi interminable que LB gagne parfois beaucoup à être soumis à quelques restrictions propres au format anime.

Donc assez parlé de KyoAni et voyons comment s’en sort jusque ici le studio J.C. Staff dans la sacro-sainte mission d’adapter un Key au petit écran. Ça tombe bien, tout comme l’épisode 15 de R;N est un bon exemple d’une histoire qui ne va nul part, cet épisode 17 de Little Busters est l’exact inverse.

Little Busters! // Studio J.C. Staff // Débuté en octobre 2012 // Prévu pour 26 épisodes // Réalisateur: Yoshiki Tamakawa

Little Busters: a hate story

Little Busters: a hate story

Ce 17ème épisode est le second qui compose l’arc de Haruka Saigusa et le précédent épisode a très bien introduit le conflit entre notre héroïne espiègle et sa soeur Futaki qui applique les règles de l’école avec une main de fer. Un affrontement qui escalade pour révéler une haine fraternelle hors de proportions. Le problème du jeu original ici était de sur-dramatiser le conflit et de bien trop l’étendre, le rendant répétitif et faisant perdre de vue au lecteur le sérieux de la situation. A l’inverse d’un visual novel à la Key qui ignore toute notion de rythme scénaristique et cherche à s’allonger le plus possible, un anime ne dispose que d’une vingtaine de minutes par semaine pour nous raconter son histoire et a donc besoin d’un vrai rythme.

Jusqu’ici la version animée de l’arc de Haruka a parfaitement géré cette transition en se concentrant sur les moments essentiels du récit et en évitant toute répétition. Il manque peut-être des détails, mais au moins on est frappé bien plus fort par le drame qui se joue. Qui plus est, certains éléments du jeu étaient même en trop, comme la présence des parents de Haruka qui ne faisaient qu’embrouiller l’intrigue sans y apporter grand-chose. Le thème principal de l’arc est la haine, le récit n’a pas besoin d’insister pour frapper dur et faire passer son message.

Paradoxalement, l’anime traite certains aspects avec plus de subtilité, notamment le personnage de Futaki dont l’ambiguïté est mieux montrée, sans pour autant jamais atténuer la cruauté de ses actes envers Haruka. Il n’y a ni bon, ni méchant au sein de cette histoire. Haruka elle-même s’enorgueillira de ses méfaits au début de cet épisode : « bien fait pour elle ! » Crache-t-elle avec un mépris non dissimulé.

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Ma capture d’écran ne rend pas justice à cette excellente scène

Mais en réponse à la haine intervient le second grand élément amélioré par la version animée : le pouvoir de l’amitié !!

Car même si l’on parle d’un jeu de drague de Key, le grand thème de Little Busters n’est certainement pas la romance mais l’amitié. Comme l’anime ne peut pas présenter les scénarios de chaque héroïne séparément, la romance est gardé pour la dernière route (celle de Rin) ; mais J.C. Staff ne se contente pas que d’enlever les éléments de romance, ils réinventent un certain nombre de scènes pour mettre plus en avant la cohésion du groupe et le développement du héros, Riki, en tant que leader et non en tant que soutien moral pour jeunes filles en manque d’affection. Le passage de flambeau dans le leadership du groupe de Kyousuke à Riki est bien mieux montré dans l’anime que dans le jeu, et c’est pourtant un point de l’intrigue très important.

L’un des défauts du jeu était de voir le groupe passer au second plan dans la plupart des routes, mais l’anime insiste pour les garder unis, et quand l’un des membres a besoin d’aide, tous les autres se mobilisent pour le défendre ou lui remonter le moral. Riki n’est pas seul, et même durant les passages plus intimes il est épaulé par Rin. Chacune des précédentes routes a aussi été utilisé intelligemment par J.C. Staff pour montrer l’évolution du groupe : son ouverture avec Komari puis sa capacité à inclure avec Mio, et maintenant donc sa capacité à défendre l’un des siens avec Haruka. Les Little Busters de l’anime sont la définition même du « un pour tous, tous pour un », bien plus que ceux du jeu.

Le seul bémol que je pourrais reprocher à l’anime jusque ici du point de vue personnages, c’est Kengo et Sasami qui ont été un peu laissés sur la touche, mais ils devraient avoir leur occasion de briller plus tard et la capacité de J.C.Staff a géré un casting de personnages aussi large reste impressionnante.

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Riki qui passe du sermon au réconfort en un instant, un vrai chef

Sur l’ensemble de l’anime, la seule chose qui est vraiment reprochable à J.C. Staff jusque là est la qualité de l’animation qui est parfois assez moyenne, mais même à ce niveau-là on peut ressentir un effort de la part du studio pour nous offrir un anime beau et respectueux de l’ambiance du jeu. J’aime espécialement les effets d’ombres qui contrastent avec la souvent forte luminosité des extérieurs. Mais cet épisode en particulier se fait remarquer pour sa mise en scène que je trouve extraordinaire, entre les explications de Haruka soutenues par des images métaphoriques ou explicites, ou le ciel étoilé écrasant lors de la discussion seul à seule entre Riki et Futaki. De plus, cet épisode regorge de subtilités et de non-dits qu’il est aisé de rater si on n’ouvre pas l’oeil. Les expressions de chaque personnage (ou l’absence de visibilité de celles-ci) nous en apprenne beaucoup plus que ce qu’il est dit à voix haute et cela est la marque des grands animes.

Dans ma critique du jeu, j’avais dit que la route de Haruka possède de bonnes idées mais les exploite mal. Heureusement, l’anime a entièrement corrigé ce défaut et il y a de fortes chances que le prochain épisode, qui conclura la route, confirme cet arc comme étant le meilleur de l’anime.

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La transition qui lie ce plan au suivant est fabuleuse

4 commentaires sur “Little Busters! 17 – On ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs

  1. Crio dit :

    du coup c’est quoi Little Busters! ?

    je croyais à une pauvre comédie harem mais ça a l’air beaucoup mieux que ça

    • Suryce dit :

      Little Busters est bien un anime harem comique, mais c’est aussi un drame. La phase introductive des personnages est très orienté humour, mais ensuite chaque héroïne à le droit tour à tour à un arc développant son histoire et ses problèmes, et elles ont généralement un passé bien tragique, car après les rires, le but est de faire pleurer le spectateur un bon coup.
      Les épisodes sont parfois inégaux dans leur qualité, que ce soit ceux orientés comédie ou drame, mais personnellement je suis assez bien convaincu par l’anime dans son ensemble (et j’étais relativement sceptique au départ).

  2. Prira dit :

    Ce qui me fait pleurer dans Little Busters, c’est plutôt la qualité générale désastreuse, que ce soit technique ou scénaristique. JC Staff me torture chaque semaine avec des épisodes insipides. Et je dis ça sans avoir joué au jeu. Vivement que KyoAni nous sorte un Little Busters 2016 !

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