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Episodes précédemment chroniqués: 1 (par Yoka)

Étant actuellement en train de jouer au jeu (après avoir maté les deux premiers épisodes, les avoir kiffés, et m’être dit qu’une semaine entre chaque épisode c’était du supplice) et venant de sortir du visionnage de l’épisode 3, je me disais que mon point de vue sur cet épisode vous intéresserait vu que je suis dans la position relativement originale du type qui kiffe grave le jeu mais qui chie pas grave automatiquement sur l’anime vu qu’il joue au jeu parce qu’il a kiffé grave le peu de choses que l’anime lui avait fait découvrir.

Enfin voilà une chronique ou je vais tâcher d’expliciter des trucs, de dire ce que je trouve bien et pas bien. Je vais peu parler de la qualité de l’univers et du scénario en lui-même, juste parler de l’aspect technique et de l’adaptation.

Voilà, enjoy (et avec la musique qui tue derrière, au choix.) Evidemment, GROS SPOILERS SUR L’INTRIGUE DE L’ÉPISODE, hein.

Danganronpa – The Animation // LERCHE // Débuté en juillet 2013 // Prévu en 13 épisodes // Réalisateur: Seiji Kishi (Angel Beats, Carnival Phantasm, Jinrui wa Suitai Shimashita, Kamisama Dolls, Persona 4)

BIEN: Pas de générique d’ouverture

Ne vous trompez pas quand je dis ça. Je ne dis pas « chouette, ils ont coupés le générique d’ouverture parce qu’il est naze » parce que ça serait faux, dans le sens où je trouve le générique d’ouverture de la série génial. Non ça veut juste dire qu’ils ont réussis à placer leurs priorités comme ils le faut, et que les 1mn30 de générique iront à 1mn30 d’avancée du scénario. Et on va le voir, la gestion du temps alloué par la série animée (12 épisodes pour ce qui sera sans doute une vingtaine d’heures de jeu) est le truc qui sera sans doute le plus important pour expliquer les quelques fois où l’anime va se planter.

Ce qu’il va faire dans cet épisode.

 

BIEN: Les références graphiques au jeu

Quand vous voyez une adaptation animée d’un jeu, d’un LN ou d’un manga rappelez vous toujours une chose: le but de l’anime adaptationnel est, 90% du temps, de PROMOUVOIR la source de base. Quand A1 Pictures fait un anime Ore no Imouto, une partie de son budget leur est filé par les éditeurs du light novel qui voient en l’anime le meilleur moyen de faire de la promo pour le bouquin et pour l’univers. En fait je dis une partie mais c’est vraisemblablement la majorité. 

Danganronpa ne s’en cache pas du tout, il l’assume même pleinement. Tout au long des deux premiers épisodes, beaucoup d’éléments du jeu – interface, eyecatchs, musiques – étaient repris tel quels et essayés d’être incorporés du mieux possible. A ça normalement un avantage et un inconvénient. L’avantage c’est que ceux qui ont joués au jeu de base apprécieront souvent le retour de ces éléments plaisants. L’inconvénient c’est que ceux qui n’y ont pas joués (et qui sont, paradoxalement, la source visée par l’anime si on part du principe que c’est de la promo) peuvent se sentir mis de coté ou juste trouver ça super gênant ou incompréhensible (cf. Persona 4 The Animation.)

Ici, LERCHE a trouvé ce qui me paraît être LE bon équilibre. Et pour ça ils ont utilisés une méthode radicale: incorporer les éléments et les clins d’oeil au jeu de manière très évidente, tout en faisant en sorte que ça ne brise pas le rythme de l’anime. Et ça marche. Voir apparaître des éléments issus du gameplay très particulier des procès du jeu est quelque chose de plaisant. ET EN PLUS c’est très bien incorporé, et ça permet à donner à l’anime une identité visuelle propre.

Il faut dire de base que le style même des procès de Danganronpa à un feeling anime / manga très assumé, du coup ce n’était pas spécialement si compliqué que ça. Maintenant ils se sont pas plantés et ça c’est chouette.

BIEN: Le début du procès trouve le bon rythme

Il y’a grosso modo trois actes à ce procès: le premier acte est celui ou Naegi doit prouver son innocence, le second acte est celui ou on essaie de déterminer ce qu’il s’est passé dans la chambre et pourquoi toute la zone du crime est dans un bordel pas possible, le troisième acte c’est déterminer le coupable et lui foutre la gueule dans sa merde.

Le premier acte est très bien adapté. Il va à la bonne vitesse, les liens se font parfaitement et il y’a même, bonus ultime, l’anime qui nous montre la scène ou Aoi & Sakura se font du thé dans la cuisine et croisent Mizuano se balader. C’est bonus, c’était pas nécessaire, mais la compréhension des éléments se fait naturellement et malgré le fait que tous les éléments du crime aient été rushés dans l’épisode précédent, on comprend parfaitement comment ils en arrivent à la conclusion de l’innocence de Naegi.

Parfait.

BIEN: Sawachiro Miyuki dans le rôle de Touko

Je fais mon fanboy trente secondes: la plupart des doubleurs du jeu et de l’anime sont bons voire très bons. Mais Sawachiro Miyuki en fille timide, acerbe et un peu glauque vole au dessus du reste du casting, avec des tonalités qui foutent parfois des frissons dans le dos. Le personnage en lui-même est cool mais avec une autre voix j’en ferais pas autant. Pas étonnant qu’Alka s’en serve comme avatar.

(Là je dirais bien que c’est quand même un peu flippant de se personnifier à ce personnage, puis je me souviens que j’ai fréquemment utilisé Sonozaki Mion d’Higurashi comme avatar et idem de Marii de Joshiraku qui est un peu la Butt Monkey de Joshiraku.)

Et le pire ? C’est qu’a partir du chapitre 3, Touko va gagner 400 points en charisme, et niveau voix ça va se sentir passer. Je vous préviens donc humblement que vous allez kiffer.

PAS BIEN: La seconde partie du procès va beaucoup trop vite

J’ai pas compris. A un moment ils discutaient d’un truc puis en moins d’une phrase ils se sont tous rendus compte que Mizuano avait été la première à attaquer et que le mec s’était défendu avec l’épée en bois et en or.

Le fait qu’ils disent ça comme si c’était naturel, alors que finalement c’est un des éléments clés de l’affaire et que ça saute pas forcément aux yeux, fait que la pilule passe mal d’une puis surtout brise un peu le suspension of disbelief. Dans le jeu arriver à cette conclusion demande quand même un petit débat de dix minutes un quart d’heure… Là ils font comme si c’était EVIDENT alors que ça demande de faire remarquer plein d’éléments. Pour le fun je vais vous les résumer:

– L’épée laisse des grosses traces d’or sur quiconque s’en sert parce que le plaquage en or est super naze et que l’or se barre au moindre contact. Mizuano n’avait pas d’or sur sa main donc elle n’a pas utilisée l’épée.

– Le fourreau de l’épée avait une trace de coup au milieu, coup qui venait du couteau qui était sur place et ramené par Mizuano. L’épée était encore dans le fourreau au moment ou il a été utilisé pour se défendre, ce qui signifie donc que le couteau est ce qui a attaqué le premier (donc que la personne qui a utilisée le couteau ne pouvait pas l’avoir utilisé pour se défendre d’une attaque à l’épée.)

– Mizuano avait le couteau puisqu’elle l’avait pris à la caféteria

– D’où la conclusion que Mizuano a essayé d’attaquer le coupable avec le couteau, que celui-ci a pris l’épée pour se défendre, que du coup le couteau est tombé au sol, a été pris par le méchant et que Mizuano est partie se réfugier dans les toilettes.

– Toilettes de Naegi qui possédent le défaut d’avoir une porte mal alignée, ce qui force à soulever la poignée pour pouvoir l’ouvrir, ce qui n’est pas le cas dans les autres chambres de garçons. Si tu le sais pas, tu le fais pas et tu penses que la porte est fermée avec un verrou. Rappel: seul les chambres des filles ont un verrou. Le coupable a donc pensé que si c’était fermé, c’était parce que Mizuano avait fermé son verrou (puisqu’il se croyait dans la chambre de Mizuano.)

– Donc le coupable est parti chercher un tournevis (il n’a pas utilisé celui dans la chambre de Naegi puisqu’il pensait être dans la chambre de Mizuano, et que les filles n’ont pas de kit de bricolage dans leur chambre, comme expliqué par le méchant ours au détour d’un discours), est revenu dans la chambre, à démonter le verrou et à poignardé Mizuano parce que hahaha.

Voilà donc comment le crime s’est passé ET JE SUIS PAS SUR QUE L’ANIME AIT REUSSI A BIEN TOUT RESUMER. Même moi qui savait, j’ai eu un peu de mal à voir les transitions entre chaque élément.

Bon au moins LERCHE s’en est rendu compte et a essayé de limiter les dégats en proposant l’explication « graphique » qui, là aussi, provient directement du jeu et est un des minis jeux du procès (il faut remplir les cases vides avec plein de propositions.) Donc au pire si vous prenez le temps de faire pause et de regarder, vous pouvez comprendre.

Mais c’est dommage parce que plus de dialogue et d’explication aurait pu permettre de s’en sortir. Mais, eh, adapter un procès (qui dure dans le jeu entre une heure et une heure trente) en vingt minutes, c’est… pas facile.

PAS BIEN: En anime les phases de « pétage de cable » des accusés… ont l’air super connes

Y’a un mini jeu dans les procès ou on doit calmer les coupables ou les sceptiques via un petit jeu de rythme. Ceux-ci disent des conneries ou s’énervent pour rien et on doit les calmer en appuyant sur X et Triangle en rythme. Ouais. Dans l’anime, y’a Leon qui dit Imbécile tout le temps et il a l’air du coup teubé.

PAS BIEN: Juste un détail – mais qui m’a marqué

Léon se justifie du crime en disant que c’était de la « légitime défense » et que « à sa place tout le monde aurait fait pareil. » Silence général de la part de l’auditoire, pendant que Monokuma se fout de sa gueule. Message donc de l’anime: les autres ferment leur gueule parce qu’il a un peu raison et qu’en se faisant attaquer, il avait un peu le droit de riposter, mais que c’était de sa faute de se faire choper.

Sauf que dans le jeu, il se fait sodomiser la gueule pour dire ça.

Parce qu’après tout, Mizuano s’était enfermée dans les toilettes. Il aurait très bien pu aller s’enfermer dans sa chambre à lui et attendre le lendemain pour dire à tout le monde ce qu’il s’est passé et signaler que Mizuano a pétée un cable, ce qui n’aurait en plus pas été trop difficile à prouver. Mais non. Quand elle s’est enfermée, il est RETOURNÉ DANS SA CHAMBRE CHERCHER UN TOURNEVIS, est REVENU CHEZ MIZUANO, a DEMONTÉ LE CADENAS et l’a BUTÉ. Ce qui, dans un jeu ou si tu arrives à t’en sortir sans te faire démasquer, signifie que tu peux potentiellement buter en même temps tout le reste du casting. 

Donc dans le jeu il se fait détruire verbalement par ses camarades qui lui demandent d’arrêter de se trouver des excuses et que ce n’était pas « tué ou être tué » mais qu’il avait un troisième choix ultra évident. 

Donc le fait que l’anime zappe ça m’a un peu marqué parce que je trouve que, du coup, l’anime passe le message que ouais, le manichéisme c’est un peu ok.

Enfin voilà.

BIEN / PAS BIEN: Les exécutions sont les scènes du jeu en HD

Oui vous avez raison, les scènes d’exécutions ont un style très particulier. Pour cause: c’est les mêmes cinématiques que dans le jeu ! Elles sont juste plus propres et, pour ainsi dire, en HD. Je reprocherais un peu de flemme là pour le coup mais finalement mon argumentation sera « proche » de ce qui était dit dans le paragraphe des éléments visuels. Donc bien & pas bien.

BIEN: La censure… rend pas la scène moins « dure »

De manière peu surprenante la scène est censurée. J’imagine que les networks japonais voulaient pas une scène explicite de lapidation à coup de balles de base-ball.

Pourtant même en ne voyant pas ce qui arrive à Leon, on l’imagine très bien… et ça continue de fonctionner très bien.

Donc, ouais, bien.

CONCLUSION DE L’EPISODE: 14/20

Donc à partir de là vous avez deux choix:

-Continuer à mater l’anime, tout en sachant que vous risquez parfois de pas comprendre quelque chose facilement à cause de passages de coq à l’âne qui peuvent être assez radicaux (mais légitimés par le fait que le studio a pour contrainte de faire en 12 épisodes ce qui pourrait en remplir 26.) C’est pas honteux parce que l’anime en lui-même continue d’être bon voire très bon selon mes standards. Mais c’est pas l’expérience « optimale » pour profiter du scénario.

– Vous mettre au jeu pour pouvoir avoir le temps de réfléchir à ce qu’il se passe, avoir souvent tous les éléments en main avant de pouvoir commencer et, surtout, pouvoir draguer Aoi, Touko et Chihiro et voir leurs visages heureux et béats quand vous leur offrez des cadeaux débiles. Il est dispo en anglais depuis un mois !

Au moins LERCHE arrive à faire ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Et l’effort fait sur ces trois premiers épisodes me donne envie de lever mon chapeau.

(Maintenant, l’adaptation du premier arc d’Umineko était bonne. Mais c’est après que… ouais… )