[avatar user= »RdNetwork » size= »original » align= »left » /]Et on est reparti pour un tour. Il est possible que je suive cette série en entier, surtout si la qualité et l’intérêt sont autant au rendez-vous que dans le premier épisode. Vraisemblablement, après l’attaque de la semaine dernière, on devrait avoir un bon épisode de conséquences et de mise en place. Allons examiner ça.
Zankyou no Terror (a.k.a. Terror in Resonance, ou Terror in Tôkyo) // MAPPA // été 2014, créneau noitaminA // Réalisé par Shinichirô Watanabe // 11 épisodes prévus, simulcast sur Wakanim
N’hésitez évidemment pas à aller voir la critique du premier épisode avant de lire cela. Le lien vers toutes les reviews de ZanTero est ici.
Bon, on va être clair dès le début. Cet épisode est moins bon que le premier, pour diverses raisons ; certaines étant « légitimes ». Forcément, après l’effet du premier épisode, on peut se douter que, n’étant pas dans un anime d’action permanente, cela allait être plus calme. C’est chose faite.
Là où on gagne au change, c’est qu’on a non pas 2 aspects à analyser (la vie de Lisa, et les plans de Nine et Twelve), mais bien 3 : les bribes de Shibazaki, l’ex-détective de l’épisode 1, se transforment en un vrai début d’enquête policière, que ce soit dans l’action des différents bureaux de sécurité à travers l’analyse des actes et vidéos de Sphinx, et Shibazaki et son collègue, qui endossent plutôt le rôle de spectateurs impuissants face à tout cela.
Pendant ce temps, chez Lisa, c’est la crise. Pour rappel, elle est actuellement dépressive, blasée, et complice d’un attentat terroriste. Rajoutez à ça une mère fragile, un père parti, et donc forcément un foyer instable. LA – TRAN – QUI – LLI – TE.
Nine et Twelve dévoilent leur 2ème plan une nouvelle fois en vidéo, avec cette fois une énigme adressée à la police. Bon, je vous avoue que j’ai eu assez peur, parce que cette énigme est ARCHI-connue et simple (l’énigme du… Sphinx. Oui, c’était super facile je vous dis.), et j’avais l’impression qu’ils peinaient à la résoudre. Pour un anime qui se veut plutôt intelligent (j’ose pas dire intellectuel ? Ce serait déjà assez exagéré), c’était un vautrage assuré. Finalement non ; on a droit à toute l’explication historique qui va bien sur la fameuse énigme d’Oedipe et du Sphinx, avec une petite dose de symbolisme qui va avec.
Pour résumer : Œdipe, fils abandonné par son père qui le croyait maudit, se retrouve finalement sans le savoir à tuer son père et se marier avec sa mère. Pour se punir, il décide alors de s’énucléer. En voulant rentrer chez son père, il se retrouve face au Sphinx, qui lui pose la fameuse énigme (dont je suis sûr que vous avez tous au moins vu une fois le contenu) : « Qu’est-ce qui marche à 4 pattes le matin, 2 à l’après-midi, et 3 le soir ? ». La réponse étant bien évidemment l’Homme.
Ce qui est intéressant, c’est que la progression de l’enquête est vraiment faite en parallèle avec l’exposition de la série. Le rythme est alors très arrangeant, parce que du coup, on a assez d’informations pour suivre sans rester bloqué à rien comprendre, mais en même temps on est pas surchargé à ne pas comprendre les résolutions potentielles des problèmes posés.
Ce qui devient problématique, par contre, c’est que du coup il ne se passe pas grand chose, car ce procédé force le « temps réel » ; les discussions en rythme naturel, si vous voulez. Il y a donc moins d’ellipses, et moins de temps qui passe : donc moins d’événements à rajouter à la timeline (tant celle du monteur de la série sur son éditeur vidéo, que du fan qui tient à jour ce qui se passe sur une frise chronologique). ZanTero joue quand même un peu là-dessus, et en profite pour montrer plus de passages de « coulisses » entre Nine et Twelve qu’auparavant. C’est toujours ça.
On a quand même quelques scènes avec Lisa, toujours tourmentée par les incidents de la tour (y a de quoi, en même temps), qui rencontre à nouveau Twelve. Elle, évidemment apeurée, va chercher à connaître les motifs de sa visite. Twelve va alors lui faire la réponse cumulant les 2 possibilités que je m’imaginais : esquiver ET faire le con.
Et POUF, le temps de nettoyer la catastrophe chimique, plus de Twelve. Efficace comme surveillance. Lisa n’aura finalement que quelques apparitions dans cet épisode, vraiment centré sur les agissements contre Sphinx, et sur les conséquences (matérielles, et potentiellement politiques) de leurs attentats ; que ce soit sur la véritable enquête, ou sur Shibazaki.
Bon, du coup les flics trouvent l’endroit supposé du prochain attentat (c’était à peu près aussi dur que les « Jour 1 » d’ARG de chez Valve), un laboratoire de recherche sur l’ADN. Ça paraît facile, mais visiblement y a un très court délai, qui doit limiter leur possibilité d’agissements : ça rend Nine et Twelve vraiment plus sadiques qu’ils n’en ont l’air. *DRIIIIING* « Allo, la police ? Ici Shibazaki, et vous êtes vraiment des blaireaux ». Hop, heure de gloire de notre détective en vue !
Ce dernier reste finalement assez mystérieux, mais pas forcément au sens où on le croirait. Typiquement, je m’attendais (et j’avais « peur ») à ce que ce soit notre ami à moitié à la retraite, le genre « qui ne s’occupe plus de ces affaires-là » (manquerait plus qu’il ait été retiré de son poste après une résolution foirée, tiens), mais qui réussit à trouver seul ce que toute une gigantesque unité spéciale n’arrive pas. Et bah… c’est un peu mitigé ici, mais globalement les deux « unités » d’enquête se marient plutôt bien, même si évidemment on retrouve notre Shibazaki pour la résolution finale.
Ca permet d’aller un peu plus loin que le symbolisme classique, tout en permettant à Shibazaki de se dévoiler un peu plus comme « antagoniste » plausible pour la série. La vraie cible étant donc une station de police de Tôkyo, c’est la merde du côté des flics. Dans le même temps, Lisa se fait rembarrer une fois de plus par Twelve sans même dire un mot, établissant une barrière définitive entre elle et le Sphinx. Elle ressemble plus à une marionnette qu’autre chose pour eux, visiblement ; Twelve ne se prive d’ailleurs pas de la menacer de mort, la laissant perplexe sur ce qu’elle doit faire et dire.
Cet épisode est clairement un « lancement d’engrenages » de tous les côtés. Nine et Twelve continuent leur sombres plans, en s’adaptant à leur ennemi, pour l’instant sans opposition, et en réglant leurs quelques problèmes personnels plutôt facilement. (Tiens, pas de cauchemar dans cet épisode ?) ; Lisa se retrouve encore plus en détresse qu’auparavant : on apprend sa situation familiale instable, et, probablement en recherche d’un minimum d’affection ou de confiance en elle, se retrouve la corde au cou par le Sphinx, ni terroriste ni innocente. Et pour la police et surtout Shibazaki, le lien est enfin fait entre le vol de plutonium (souvenez-vous, la super intro de l’épisode 1), et le Sphinx, par la fameux et toujours mystérieux sigle VON.
On notera d’ailleurs le soin apporté à tous les détails techniques des situations : le fonctionnement détaillés des explosifs, les méthodes de résolution, les aspects de cybercriminalité (genre TOR, dont j’aurais cru entendre parler dans un anime), … Tout m’a paru plutôt pertinent et bien expliqué, même dans les réactions des flics face aux vidéos, par exemple. Tout a globalement une raison d’arriver, quand bien même elle est expliquée par des persos pour l’exposition, ou au détour d’une conversation pendant la « pause clopes ». Ça rend le tout cohérent. C’est vraiment basique comme aspect de mise en scène, mais quand c’est réussi ça se remarque pas assez. Dans le même genre, pas mal de mangas affichés dans une étagère à un moment dans l’épisode sont des vrais, je vous laisse analyser et vérifier. Le réalisme est assez sidérant à bien des niveaux : image, scénario, plans, personnages… Que ce soit par des détails ou non, ce genre d’application dans une bonne série, c’est vraiment appréciable.
Par ailleurs, si vous en doutiez, l’énigme était finalement « fausse », et ce n’était pas « l’homme » la réponse, mais « nous-mêmes » (enfin, Œdipe, mais vous avez l’idée ), et du coup c’était une station de police qui était visée. Les flics arrivent trop tard, et boum.
Bon bon bon. Je trouve que cette série serait géniale comme BD franco-belge de thriller. Tout y est : le dessin sublime, la tension, les persos, etc. Je sais pas encore trop pourquoi, mais j’ai vraiment l’impression de sentir tous les éléments comme provenant plutôt de ce type de matériel qu’un anime. Pour autant, l’anime n’est pas (encore ?) foiré, on en assez loin.
Malgré tout, j’ai trouvé cet épisode plutôt mitigé. Non pas que je n’ai pas su l’apprécier, mais qu’il ne mettait pas exactement assez en valeur la série comme le premier. Et là encore comme je l’ai dit plus tôt, c’est peut-être normal / voulu, vu le déroulement des événements. Mais bon, c’est jamais vraiment positif d’avoir une irrégularité de forme entre épisodes.
On retrouve tout de même les qualités du premier dans d’autres aspects, notamment la technique toujours impeccable, un peu plus de « musique de tension » par Kanno, peut-être trop discrètes à mon goût vu les scènes concernées, une intrigue toujours très bien ficelée, même dans le rythme alors que moins d’événements était concernés, une réalisation au poil… Non franchement, ça reste un anime qui marche plutôt bien. On a juste perdu tout l’aspect « spectaculaire » du premier épisode, au profit d’un travail de fond (au sens « d’intrigue », pas forcément au sens de développement psychologique).
Nine et Twelve ne sont pas juste des ados rebelles un peu mieux outillés, ou des méchants du « mal pour faire le mal ». Il y a un vrai cheminement derrière, avec pour le moment une vraie phase de provocation, littéralement de « terrorisme », avec des relents haineux envers une société qui les aurait (jusque-là, on en sait foutre rien, je rappelle) trahis ou attaqués. D’ailleurs, ils ont visiblement un peu de mal avec les gens (oui bon, la précision est peut-être pas nécessaire), vu qu’ils ne savent tous les deux pas vraiment quoi faire de Lisa, qui semble plutôt être un boulet, en tout cas un imprévu, dont ils ne tiennent même pas compte au final.
Le prochain épisode va sans doute creuser lui du côté du relationnel ; il est plus que temps d’apprendre pourquoi tous nos protagonistes en sont là où ils sont, ou au moins comment ils y sont arrivés. Pourquoi Shibazaki n’était plus détective ? Pourquoi Lisa est comme ça ? Pourquoi Nine et Twelve sont des terroristes ? Et où sont les autres mois de l’automne ? Ou même, qu’est devenu Numéro 6 ?
Clairement, Watanabe cherche à nous faire poser des questions, ce qui est jusqu’à présent plutôt efficace. J’ai quand même hâte de savoir maintenant comment il va nous faire répondre à celles-ci…
L’énigme posée n’est pas celle de la légende d’Oeudipe exactement mais une « variante » qui est : « Quelle animal marche sur deux pattes le matin, sur quatre le midi et sur trois le soir? » Je vous laisse regarder de nouveau l’épisode pour trouver la réponse!!
T’as loupé le petit paragraphe vers la fin qui dit (en substance) ce que tu viens de dire 😀
Oui je l’ai vu mais l’énigme qu’ils pose n’est pas celle d’oedipe directe… C’est justement l’ordre des chiffre qui en important!! Et ensuite il faut savoir pourquoi cette ordre.