Mangas & Animes

Overtake! (…dépasse les attentes)

Le souci d’avoir une tradition un peu idiote à base de « je poste tous les ans un article le 31 décembre« , c’est que me voilà à poster un article un dimanche alors que je déteste – de ouf – poster un article le dimanche ou pendant les jours fériés. Vrai problème ! Ma vie est très très dure ! Mais bon, je vais essayer de voir le bon côté du verre et je me dis que cet article va aussi être l’occasion pour moi de faire un truc que à mon grand désarroi je fais de moins en moins – un article dédié uniquement à transposer mes impressions sur une série que je viens de terminer. Je sais même pas trop pourquoi je le fais de moins en moins, faudrait que j’aie moins peur d’en faire…

Et donc oui, du coup, j’ai déjà évoqué le fait que je matais pas mal d’animés cet automne dans un article précédent mais cette fois-ci il va être temps d’évoquer sincèrement et avec enthousiasme un animé qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande fort – et le joyeux élu va donc être Overtake!

Si vous suivez le blog depuis très longtemps, vous vous souvenez peut-être d’une période où j’écrivais régulièrement sur la Formule 1 ! Sinon bon bah voilà je vous l’annonce: je suis un grand fan de la catégorie reine du sport automobile. J’y suis tombé dedans très jeune – à 8 ans, durant la saison 1997 et le duel Villeneuve / Schumacher. Je me souviens avoir vu en live Schumacher qui essaie de dégommer Villeneuve et se loupe comme une merde. Depuis, j’ai toujours suivi avec beaucoup d’attention les différentes saisons de ce sport, avec un pic de passion à la fin des années 2000 – particulièrement les saisons 2007 à 2010, porté par mon attachement envers l’écurie BMW Sauber et la figure de Robert Kubica. Après ça le polonais a eu un accident grave, s’est retiré de la F1, le sport a disparu des grilles de TF1, ça devenait chiant d’en mater (fallait trouver des streams planqués dans des coins de l’internet aux url qui changent chaque semaine), la domination Mercedes est arrivée et si je continuais à suivre les résultats, j’avoue qu’il aura fallu attendre 2019 pour que je m’y remette vraiment, bien aidé par l’arrivé de F1TV qui permettait facilement de voir les GP en Direct pour un abonnement mensuel « accessible. »

(Et, oui, j’ai adoré chaque seconde de la saison 2021.)

Un jour peut-être je me déciderais enfin à me bouger le cul pour aller à Spa, à Zandvoort ou en Italie afin d’assister à un Grand Prix 1 mais en attendant je continuerais chaque année de suivre de près la discipline, et je continuerais au maximum de me prendre du temps un dimanche sur deux pour voir les courses, quelle que soit l’heure.

J’espère revivre un jour le GP du Canada 2008 et revoir mon pilote favori remporter une course, tout de même

Bref, je reste enthousiaste malgré quelques directions que je n’aime pas dans la manière de gérer ce sport – les courses sprint m’énervent prodigieusement, tu sens que les décisions de courses sont de plus en plus motivés par un désir de créer du spectacle et voir les calendriers de F1 se remplir de circuits urbains pour arriver à des saisons interminables à 24 courses m’use plus qu’autre chose. La période où y’avait 11 / 12 écuries me manque aussi et j’aime pas trop la barrière financière ouf qu’il faut aujourd’hui pour entrer dans ce sport. Ça s’est bien trop professionnalisé, c’est devenu assez élitiste mais en même temps y’a beaucoup trop de décisions qui sont prise avec un certain amateurisme et une absence de bon sens qui fait que cette gestion un peu snob montre quand même pas mal ses limites…

Bref, vous l’aurez compris, en bon fan, j’ai aussi pas mal de choses sur lesquelles râler. Mais ça m’empêchera pas de conserver ma passion ! Sauf que reste donc cette question: comment mélanger ma passion pour la F1 avec celle pour… les animés ?

Parce que des animés de course automobile, y’en a pas des masses ! Et des animés de F1, spécifiquement, y’en a encore moins ! La grande franchise Cyber Formula GPX des années 90 raconte un futur fantasmé avec des F1 dotés d’IA façon K2000 alors que l’animé Capeta des années 2000 se veut plus réaliste mais semble être une adaptation assez peu accessible (quasi introuvable, même sur les sites de torrent les plus planqués) et assez planplan d’un lui très chouette manga2 Mais à part ces deux là, pas grand chose sur le sujet de la Formule 1 et des courses de monoplace, ce qui pourrait paraître un peu étrange vu la passion très vivace des japonais pour ce sport. Surtout dans les années 90 où, durant les saisons 1994-1995, bien aidé par la domination impitoyable de Honda en tant que motoriste pour McLaren, le pays organisait deux Grand Prix par an. Ça aime le sport auto dans ce pays !

Oui y’a eu un « Grand Prix du Pacifique » qui s’est déroulé en 94 et 95 sur le circuit de Okayama / Aida. Ca a été un échec commercial, et ça a donné deux courses assez peu intéressantes. On retient surtout l’édition 94 comme étant le dernier week-end de course « complet » d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger avant… un certain 1er mai 1994…

Donc oui, j’étais intrigué et heureux de voir arriver Overtake! sur les plannings saisonniers. Mais je restais quand même assez prudent – le fait que c’était un animé original me donnait bizarrement une envie d’être méfiant, comme si ça allait être un projet un peu fait à la va-vite pour surfer sur la popularité du sport depuis l’arrivée de Drive to Survive sur Netflix. Réflexe parano un peu bête – mais vite disparu quand je me suis rendu compte que le projet allait être géré par le studio TROYCA et – surtout – par le réalisateur Ei Aoki. Réalisateur de Fate/Zero et, surtout, d’un autre petit chouchou à moi: Re:Creators (déjà avec TROYCA !) Donc là ok, malgré les Formule 4 en 3D un peu raide dans le trailer, j’étais prêt à donner une chance.

J’ai bien fait: car c’est un super animé, qui m’a agréablement surpris à de nombreuses reprises !

Mes attentes étaient pas forcément hautes à la base. J’aime beaucoup le réal mais j’étais dans un état d’esprit où, quoi qu’il arrive, j’aurais tout maté. Parce que je suis si dalleux et si désireux d’un animé de sport auto que j’aurais pris tout et n’importe quoi. Si c’était correct, j’aurais été satisfait. Même plus loin que ça – j’aurais même accepté une ou deux erreurs techniques et factuelles par épisode ou une ultra-exagération de ce qu’est le sport auto parce que ça aurait toujours été moins pénible que cette cette bousasse qu’était Gran Turismo le film.

Mais non, rien de tout ça – Overtake! est une vraie réussite, avec des vraies qualités sur tous les tableaux. La direction artistique, les personnages, l’intrigue, les courses, la bande originale, la conclusion, le soin apporté à la représentation du sport automobile… ce n’est pas qu’un « bon animé de sport auto », c’est un vrai bon animé tout court, donc je ne peux pas être plus ravi !

Pitch rapide: on va surtout suivre deux personnages. Le premier c’est Madoka, un photographe de 35/40 ans, qui va découvrir un jour lors d’une couverture média les courses de monoplace et tomber amoureux de la discipline. Ca va l’amener à se rapprocher de Haruka, un jeune pilote prometteur de 17 ans roulant pour une écurie de Formule 4 sans trop de moyens – Komaki Motors. A partir de là les arcs narratifs sont clairs: Madoka va essayer de soutenir la carrière de Haruka, découvrir les rouages de la discipline et peut-être faire face à ses démons du passé – car le Madoka a quelques traumatismes, traumatismes qui le rend incapable de prendre en photo des gens. Quant à Haruka, on va le voir grimper les échelons au sein du sport automobile, s’affiner en tant que pilote, et développer une rivalité avec les pilotes de l’écurie-star de la Formule 4 japonaise – Belsorriso. Sachant que lui aussi a un truc à exorciser vis à vis de son passé et de son enfance, ce qui pourrait être lié au fait que son père était lui aussi pilote…

Autour de Madoka et Haruka va en outre graviter une dizaine de personnages secondaires, avec des rôles très clairs au sein du récit et qui sont toutes et tous portés par leurs propres objectifs, clairement établis. Que ce soit Alice la grid girl ultra-expressive qui a un ptit crush sur un des pilotes, Sae l’ex-femme de Madoka qui aimerait l’aider à relancer sa carrière, le PDG de Komaki Motors qui essaie du mieux qu’il peut de proposer la meilleure voiture possible à son jeune poussin, les deux pilotes Belsorriso qui vont eux aussi découvrir beaucoup de choses sur l’art de la course et, surtout, sur eux-mêmes…

On a une galerie de protagonistes vraiment chouette, portée par des excellents chara-design (signé Takako Shimura, l’autrice de Hourou Musuko ou de Si nous étions adultes) et une vraie bonne écriture. Chaque personnage amène une thématique différente, les interactions entre les différents personnages sont naturelles, les intrigues de chacun se mêlent plutôt bien… y’a des vraies bonnes qualités dans la narration et la mise en scène, qui fait que tout le monde va briller à un moment et que chaque personnage amène quelque chose d’intéressant quand il est amené à l’écran.

Le style de Takako Shimura se voit mieux dans les illustrations de l’ending que dans la série elle-même !

D’un point de vue visuel, la série est intéressante sur pas mal de points. Déjà je vais commencer en étant laudatif: il y’a beaucoup de soin sur l’animation des personnages ! Ils bougent tous très biens, et le style de Takako Shimura est magnifiquement adapté à l’écran par une autre excellente chara-designeuse – Masako Matsumoto. Ca donne du coup des personnages tous très rapidement identifiables et qui ont, en plus, tous et toutes des styles d’animation différents, qui vont être utilisés afin de refléter leur personnalité.

C’est d’ailleurs particulièrement marquant avec les personnages de Alice et de Satsuki – la première est une adolescente très émotionnelle et assez impulsive donc elle est sur-animée et sur-expressive en permanence, tandis que le second est un beau garçon très extraverti et très social qui n’a pas peur d’en faire trop, bien motivé par son modèle qu’était le pilote James Hunt. C’est d’ailleurs amusant dans le cas de Satsuki puisque ce dernier va connaître un développement qui va faire que d’un point de vue caractère il va s’assagir… ce qui sera retranscrit dans son animation.

L’opening illustre bien « l’animation » de chacun des personnages, nous donnant l’occasion de régulièrement assimiler leurs personnalités (et oui Alice et Satsuki ils bougent clairement plus, haha.)

Et puis à l’inverse on a des personnages comme Madoka qui vont être animés de manière très sobre sauf quand soudainement ils vont commencer à perdre le contrôle d’eux-mêmes ou paniquer. Idem pour Haruka, qui est un garçon très calme, très réflechi et qui va donc connaître une animation sobre mais tout de même travaillée. Certes, c’est du B-A-BA d’animation de personnage mais force est de constater qu’ici c’est très bien fait, bien exécuté, faisant que cette galerie de personnages nous paraît bien réelle !

Ajoutez donc à ça les décors – là encore un point sur lequel j’ai été plus qu’agréablement surpris ! Je m’attendais à une série qui se déroule pendant 12 épisodes dans des paddocks qui se ressemblent tous (parce qu’ils se ressemblent tous dans la vraie vie, aussi) mais ce n’est pas le cas et, comme dans un Re:Creators ou un Bloom Into You qui faisait appel aux mêmes directeurs artistiques, on se retrouve dans une série qui aime souvent sublimer le Japon urbain, avec des plans et des couleurs qui font que la série n’est jamais moche !

Et puis y’a les courses. Qui sont elles majoritairement en 3D, avec ce qui semble être de l’intégration d’élements 2D pour des choses comme les visages des coureurs derrière la visière de leur casque, par exemple. Et là c’est… moins beau ? En fait je suis tiraillé – je trouve pas les séquences très belles, et j’ai parfois eu l’impression de mater ce qui techniquement ressemble pas mal à un jeu PS3 voire même PS2. Tu sens que c’est assez raide. Mais par contre… ça reste très dynamique et ça reste des séquences qui marchent quand tu es dans l’épisode. C’est bien aidé par une mise en scène et par un montage assez rapide, qui fait qu’on a pas souvent le temps de se prendre la tête sur les décors ultra-vides ou les modèles 3D assez basiques.

Du coup malgré une laideur réelle qui fait qu’aucun screenshot ne peut rendre honneur aux courses, et bah ça fonctionne tout de même !

Ci-joint un screenshot fixe ne rendant pas vraiment honneur aux séquences de course

Puis il est vrai que c’est quand même très contraignant à animer la course automobile ! Déjà que, de base, animer des éléments mécaniques complexes c’est relou, mais là on en a entre deux et vingt-deux à animer au sein d’un même plan donc je comprends la solution trouvée qu’est celle de pas forcément vouloir être trop ambitieux. Surtout que si tu veux les animer à la main ou avec des modèles 3D encore plus précis, faut aussi animer à la perfection la sensation de vitesse, garder une forme de lisibilité… Je pense que le choix de faire appel à une 3D assez basique fait sens, car tu peux rapidement te retrouver avec une série qui pompe tous tes moyens et toute ton énergie.

Au final, c’est juste assez amusant de constater le décalage entre l’excellence de l’animation 2D des personnages et le côté trop basique et un peu viellot de la 3D des courses. Ca crée un léger déséquilibre qu’il faut apprendre à accepter ! Et vu que, mine de rien, les courses y’en a que dans la moitié des épisodes, je comprends aussi la décision de mettre la priorité sur la 2D…

Vas-y parle à ma maaaain

Et puis du coup d’un point de vue sport auto, ça s’en sort comment ? Et bah putain, c’est juste parfait ! Avec un bonus génial: la série sait exactement comment parler aux néophytes ET aux fans hardcore.

Elle sait parler aux néophytes car elle est très pédagogique et très didactique. Comme le perso de Madoka y connaît que dalle en sport auto, t’auras toujours un moment où quelqu’un va naturellement lui expliquer les bases de la catégorie. Du coup le spectateur découvre en même temps que lui les trucs comme le format des courses, le concept d’aspiration, l’importance d’éléments mécaniques précis tels que les pneus, la gestion économique d’une écurie de Formule 4, les drapeaux, les conditions méteo… A chaque fois tout est dit et présenté de manière très concise, très directe, souvent illustré de manière efficace. Le nouveau venu est accompagné sans être pris pour un idiot, et ça c’est top.

Et puis les fans hardcore relous dans mon genre seront aux anges… car c’est très réaliste et y’a un vrai bon sens du détail ! Déjà les personnages vont concourir sur trois circuits qui existent réellement dans notre monde – Suzuka, Fuji et Motegi – et qui sont ici répliqués à la perfection. Les virages sont les mêmes, les paddocks sont les mêmes, les décors sont les mêmes – y’a pas d’invention. Mais ça va même encore plus loin: le montage fait toujours en sorte que le circuit soit respecté.

Genre là je comprends immédiatement qu’on est à Suzuka à la sortie du double de Degner, et je le reconnais parce que non seulement je reconnais les vibreurs et le techpro à gauche mais en plus on passe sous le pont emblématique du circuit tout en entrevoyant la montée vers l’épingle. Et il pleut aussi, et ça ça arrive une fois sur deux à Suzuka.

Ce que je veux dire par là c’est que, par exemple, quand dans un des épisodes on suit deux pilotes se tirer la bourre pendant tout un dernier tour, ce dernier tour nous sera montré dans l’ordre. Y’aura des coupes, y’aura du montage, mais les virages vont quand même se dérouler dans le bon ordre, y’aura pas de virage inventé ou d’incohérences – un spectateur qui connaît le circuit va pouvoir sans aucun problème déduire où on en est dans ce dernier tour. C’est très précis, très détaillé…. y’a du soin !

D’ailleurs – même quand je pense que la série se trompe, elle me surprend en bien. Par exemple y’a un moment où un perso raconte la saison 1976 de Formule 1 et parle de James Hunt et de Niki Lauda. Puis là je vois que la série… nous conte ça de manière un peu trop romancée, donnant beaucoup le bon rôle à Hunt et offrant une vision un peu biaisée de cette saison. Quand je vois ça à la base dans l’épisode, ma première réaction a été un peu de grogner en mode « pfff non c’est pas vraiment Hunt qui a le beau rôle dans cette saison, Lauda il a passé 2 mois à l’hosto suite à son accident, son retour est un miracle donc ouais le titre de Hunt bon bref bon voilà.. »

Sauf que voilà t-y-pas que trois épisodes plus tard un autre perso débarque et dit au perso « eh au fait j’ai regardé un peu la saison 76 et euh t’as pas un peu sous-estimé Lauda de ouf ? »

WAH DAMN C’ÉTAIT PAS UNE ERREUR, C’ÉTAIT POUR PRÉPARER LE DÉVELOPPEMENT D’UN PERSONNAGE, PARDON SÉRIE J’AI FAIT MON NERD CASSE COUILLE BEAUCOUP TROP VIE ET JE T’AI PAS LAISSÉ LE TEMPS DE FINIR TON EFFET 😭😭.

Ma tête devant le dernier épisode quand ils ont cités le nom de Coloni, une vraie écurie de 37e rang des années 90

D’ailleurs même moi j’ai découvert des trucs: un des épisodes se déroule sous la pluie et j’étais surpris de voir les personnages abandonner au lieu de changer de pneus – passer des pneus secs aux pneus humides. Sauf que du coup j’ai découvert que ce genre de truc ça pouvait arriver en F4… vu que c’est une catégorie où t’as rarement un pit crew qui peut changer tes pneus rapidement… Du coup à quoi bon te stopper changer tes pneus si c’est pour perdre trois / quatre minutes et te manger deux tours par le leader ? Ok, ça paraît logique.

Bref je fais mon gros nerd mais, encore une fois, l’aspect « course automobile » ne couvre qu’une partie du récit, et il y’a un autre sujet qui va rapidement prendre une certaine place dans Overtake!. Un sujet… assez inattendu…

Le 11 mars 2011.

Un des personnages est concerné avec ce qu’il s’est passé ce jour-là, a vu une ville entière disparaître sous les eaux – ça l’a pas mal marqué (on le comprends) et plus de dix ans plus tard il montre toujours les symptômes d’un certain traumatisme. C’est une tendance assez intéressante de la fiction japonaise cette année puisque Overtake est la troisième fois en 2023 que je vois une œuvre qui, a la moitié du récit, se met soudainement à parler du séisme et du tsunami. Et à chaque fois de manière qui n’était pas vraiment annoncée ! Quelque part, je trouve ça bien que les créateurs japonais abordent le sujet – mais pourquoi le planquer systématiquement ? Même si manifestement, vu le timing, ça a plus l’air d’être une amusante coïncidence venant des trois œuvres en question 3

Cela étant dit, dans Overtake le sujet est excellemment bien abordé. L’épisode spécifiquement dédié au drame est extrêmement fort, et fout une vraie claque. C’était très risqué de mélanger course automobile et évocation du séisme du Tohoku mais l’intrigue est suffisamment bien écrite pour faire en sorte que les deux sujets cohabitent de manière assez naturelle. C’est traité avec justesse, ce n’est pas gratuit – c’est encore une très bonne surprise venant de la série.

Donc vous l’aurez compris: je suis ravi d’avoir vu Overtake. En plus d’avoir été spectateur d’un chouette récit s’ajoute du coup le bonheur supplémentaire d’avoir enfin devant moi un animé de sport auto qui fasse honneur à son sujet et qui soit pleinement convaincant. C’est comme si quelque chose s’était comblé, et ça apporte une profonde satisfaction. Mine de rien, c’est assez rare de voir deux passions s’entremêler ainsi avec autant de réussite donc je m’estime réellement chanceux, comme si j’avais été l’heureux vainqueur d’une très étrange loterie.

Comme la série n’a clairement pas été la plus populaire de cette saison (et de très loin), je ne peux donc que vous adjoindre à la découvrir. Vous êtes fans de sport auto ? Sautez dessus. Vous ne l’êtes pas ? Sautez dessus malgré tout, vous allez voir se dérouler sous vos yeux un très beau développement de personnages, et une série qui va prendre des directions qui vont beaucoup mieux vous parler.

En outre, y’a un bonus cool: la série a… une fin !

Tous les personnages trouvent une conclusion à leurs arcs narratifs, on nous laisse en suspend que sur des détails (genre un triangle amoureux très mignon entre persos secondaires, par exemple) et même si on a pas réellement d’épilogue (peut-être mon seul regret), je trouve le plan final assez fort, offrant un dernier épisode riche en émotions. Oh, évidemment, il y’a un peu de contenu qui pourrait permettre une saison 2 et on pourrait envisager assez aisément de continuer à suivre nos jeunes pilotes aux niveaux supérieurs, rien ne l’empêche ! Mais disons que si suite il y’a, elle serait plus un sympathique bonus qu’une absolue nécessité, ce qui semble être parfois devenu un luxe dans une animation japonais où les fins se raréfient. Donc oui, Overtake! est une expérience complète en 12 épisodes, et c’est cool !

Sachant qu’entre Overtake!, le second cour de Blue Lock, les séries Uma Musume et – évidemment – l’extraordinaire The First Slam Dunk, 2023 aura été une bonne année pour l’animé de sport ! Et il y’a moyen que cet élan puisse se poursuivre sur l’année olympique qui arrive – avec un film Haikyuu et une adaptation prometteuse de Blue Box déjà prévues, les signaux sont prometteurs ! Plus qu’à espérer, donc, qu’en plus de ça on retrouve une ou deux excellentes surprises du niveau de cet Overtake… C’est bien tout le mal qu’on peut nous souhaiter !

  1. En vrai secrètement j’espère un jour être au Japon en même temps que le GP de Suzuka mais vu qu’ils l’ont déplacés en avril ça va devenir compliqué pour quelqu’un comme moi qui privilégie les voyages en automne
  2. et ça me ravit qu’il ait débuté sa publication en France, d’ailleurs – même si comme c’est du noeve je m’attendais à avoir un rythme de 3 tomes par an et du coup lire la fin autour de 2036/2037.
  3. En plus de Overtake, les deux autres oeuvres concernées sont La Famille Asada et Suzume, du coup.
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Un commentaire

  • Natth

    Un excellent article pour un anime qui le mérite largement. J’ai vu peu de gens parler d’Overtake, mais à chaque fois ils étaient à fond dessus. C’est un de mes animes préférés de l’année, la construction des personnages est excellente et j’ai adoré le rapport à la photographie. Je ne m’intéresse pas à la course automobile, mais j’ai trouvé les passages à ce sujet instructifs et intéressants. Je n’y connaissais rien et j’ai vraiment appris des choses du coup, les courses étaient très palpitantes. Je n’ai pas vu beaucoup de commentaires sur Crunchyroll (15/25 par épisode, dans les 50 pour le premier et le dernier), mais le public semblait toujours passionné. Je pense que l’anime a surtout manqué d’écho vu qu’il est sorti au cours d’une saison bien fournie.

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