Higurashi Outbreak – L’été en folie

« Les enfants ! Devinez où on part pour les vacances ! »

 

[avatar user= »Elwingil » size= »original » align= »left » link= »attachment » /]Salut bande de petits chenapans.

J’ai terminé il y a quelque temps le roman sonore du Sanglot des Cigales, et c’était vraiment d’la bonne. Légale, par dessus le marché.

On va à présent parler de la dernière production en date sur Hinamizawa.

Higurashi no Naku Koro ni Kaku: Outbreak // Studio Deen // Réalisateur : Kawaze Toshifumi (Higurashi Rei, Dragon Drive, Shion no Ou) // Sorti le 15 aout 2013  // OAV de 52min // 1 seul épisode annoncé à ce jour // d’après une nouvelle de Ryûkishi07

Avertissement : l’article se réfère directement à la série et au visual novel, des éléments clés de l’intrigue originale sont donc susceptibles d’être révélés. Il est fortement conseillé d’en connaître les tenants et aboutissants avant de continuer, afin de s’éviter tout spoil frustrant et au demeurant stupide.

Et que tous les ignares n’ayant pas encore pris le temps de mater les deux saisons ou de choper le roman s’alignent le long du mur, direction le cours de rattrapage dans le sous-sol des Shonozaki ~

« Keiichi, célébrons ce jour de gloire ! Tes parents ont enfin du screentime ! »

Première petite déception que je me dois de relever, l’absence d’opening  :[

Bien sûr, sous le format one-shot que prend l’oav, un générique n’a probablement pas sa place. Mais Higurashi a toujours eu des opening de qualité, particulièrement hypnotisant dans leur genre.

Même Kira. La première fois. Quand ça surprend.

Le chara-designer manquait d’imagination, du coup j’ai la tête de Takano Hifumi

Il est bon de rappeler le contexte du syndrome d’Hinamizwa ; toutefois la situation de départ de ce monde semble légèrement différente par rapport aux autres :

Dans cette trame, les recherches du grand-père de Takano, bien que non prouvées, ont été admises par les scientifiques du monde entier, acceptant la théorie selon laquelle un parasite, appelé virus C, influerait la pensée humaine et serait la cause des divergences d’opinions et des idéologies, créant ainsi diverses religions et cultures conflictuelles. Le sujet restait tabou en raison des mesures qu’il aurait fallu prendre pour éradiquer le virus, et n’avait pas été rendu publique.

Le virus local à Hinamizawa nommé η-173 déclenche notablement une paranoïa aigu chez l’hôte en état de stress ou loin de son foyer, entrainant des  réactions violentes. La clinique Irie a été construite par l’organisation gouvernementale secrète « Tokyo » en tant que couverture pour l’étudier, le but initial étant le développement d’armes bactériologiques.

« Pourquoi tout le monde se barre quand j’ai enfin du screentime ? »

Lorsqu’un « virus inconnu » est découvert dans la région, l’armée est envoyée afin de sécuriser et soutenir médicalement Hinamizawa pour prévenir toute épidémie.

Inquiétés par la menace du virus qu’ils associent à la malédiction d’Oyashiro-sama, les villageois deviennent de plus en plus agités et se mettent à chercher un responsable, leur hostilité va croissante envers les étrangers et les habitants récemment établis, à savoir les familles de Rena et Keiichi.

La propagation du virus, apparemment due à un accident pendant les recherches, intéresse « Tokyo » qui souhaite en profiter pour analyser le phénomène. L’armée se retire et impose un blocus pour garder le village en quarantaine.

Qui est l’imbécile qui devait s’occuper des feux d’artifices ?

Isolés du reste du monde, les habitants perdent la tête, décident de zigouiller quelques « étrangers » comme le père de Rena et de sacrifier Satoko à la déesse Oyashiro vu que la famille Hojo est maudite. Pourquoi pas.

Mion se fait blesser en portant secours à Rena. Cette dernière la confie aux parents de Keiichi et elle part avec lui libérer Satoko en massacrant tout adulte anonyme assez bête pour se mettre sur leur chemin.

« On parlera de votre screentime plus tard, là on a un village à buter »

Pendant ce temps, les révélations : Hanyuu annonce que son espèce, que l’on pourrait associer au parasite, s’est développée de manière prématurée à cause des recherches des scientifiques et va se répandre à travers le monde, risquant de provoquer l’extinction de l’humanité si elle ne s’acclimate pas rapidement.

Hanyuu laisse ainsi tomber Rika tandis que celle-ci décide de rester au village. Les autres protagonistes quittent finalement Hinamizawa, pour découvrir que la folie s’est propagée aux alentours. Ils se préparent à survivre dans un monde où l’homme est voué à la destruction s’il ne s’adapte pas.

L’oav se conclue sur un note semblable à la fin d’Highschool of the Dead. A la différence que le quota fan-service avait déjà été rempli dans Kira au préalable.

Level 1 completed. Let’s start level 2…

Pour faire simple, je n’ai pas été entièrement convaincu.

La recette d’Higurashi, c’est un mélange d’humour, de policier et d’horreur bien dosé, avec une pincée de fantastique pour assaisonner l’ensemble. Le décalage entre les différents genres et les changements bruts d’atmosphère donnent ce charme si fascinant caractéristique à la série.

Or cet oav a tout laissé tomber pour se concentrer uniquement sur la partie baston/folie.

JE SENS L’ODEUR DU SANG

La place du virus est intrigante car ses circonstances sont différentes du syndrome qu’on a connu jusqu’ici.

Dans l’histoire d’origine, l’organisation « Tokyo » fait tout son possible pour garder les recherches secrètes et ne pas se faire épingler sur le plan politique. Un groupe d’élite était même censé supprimer la population pour prévenir une crise de folie meurtrière collective en cas de déclenchement de la maladie (restant d’ailleurs très théorique).

Le postulat de départ, c’est qu’un  groupuscule dans « Tokyo » souhaite évincer des membres hauts placés dans le gouvernement en les discréditant avec la tragédie d’Hinamizawa. Or ici aucun complot n’est apparent, au contraire, l’intervention de l’armée avait semble-t-il été décidée sans que « Tokyo » intervienne à temps pour l’empêcher, puis la situation dégénère pour aboutir à une vraie boucherie.

I’m so motherfucking done with this shit

En cherchant un gros plotwist en se cantonnant aux faits à Hinamizawa, on pourrait même formuler l’hypothèse que le virus n’existe pas, que le village devient fou parce qu’il croit être contaminé, et panique quand la quarantaine est imposée. Cela expliquerait pourquoi les personnages principaux restent soudés, ou même les villageois qui forment des groupes, alors que le premier symptôme du virus est censé être une méfiance absolue envers autrui, rendant toute coopération impossible.

Mais le discours d’Hanyuu dément cette hypothèse, ainsi que la fin vu que la folie s’est belle et bien répandue aux alentours. On pourrait également justifier par là le sang-froid avec lequel les personnages se prennent au jeu et n’hésitent pas à défoncer la tête de leurs adversaires, le virus les poussant à des actes extrêmes. Ou alors ils sont tous tarés naturellement. Ou bien ils ont trop lu Barjavel.

– Nous ne somme pas seuls ! J’ai la batte de Satoshi !

D’ailleurs, je voudrais faire remarquer le manque de crédibilité dans Oubtreak, l’intrigue principal pouvant se résumer par le club de jeux de société affrontant le village dans une bataille à mort.

Lors des scènes semblables de la série, les membres du club utilisent leur connaissance du terrain pour leurrer, piéger et désorienter leurs poursuivants du moment ; ils sont conscients qu’une attaque frontale serait suicidaire, d’où l’échec de la tentative désespérée du 7ème tome (chapitre Massacre de la saison 2) et cette partie de cache-cache épique dans le dernier tome (chapitre du Festival).

Alors qu’ici, non, Keiichi et Rena foncent dans le tas malgré un désavantage numérique et matériel flagrant. Et gagnent.

Je veux bien qu’une poignée de péquenaud ne soient pas des pro dans le maniement des armes à feu, mais de la même manière, Keiichi et Rena n’ont jamais été entraînés à buter une vingtaine de types à coups de batte et machette. D’ailleurs la seule du club à avoir reçu une formation militaire, c’est Mion.

« C’était pourtant pas ma guerre… »

On notera enfin l’absence de certains personnages. Pas de Shion, qui a pourtant toujours formé un duo de choc avec sa sœur. Elle a sans doute été laissée en plan vu qu’elle habite à Okinomiya, comme Oishi, et que sa présence aurait également impliqué Kasai, qui aurait rendu les choses beaucoup trop facile.

Pas de Tomitake ni de Takano non plus, qui ont pourtant toujours été des personnages clés de l’histoire (les deux victimes de la malédiction de la 5ème année), d’autant plus que Takano est un peu le point pivot du syndrome d’Hinamizawa. On dirait qu’ils n’avaient aucune idée de rôle pour eux, et qu’ils se sont contentés de caser Irie dans deux scènes.

On pourrait y voir la preuve que la résolution de l’affaire est totalement reléguée au second plan, puisqu’il n’y a pas ici d’antagonistes clairs ou les personnages propres à mettre en scène une énigme. Juste l’apocalypse.

Enfin, le festival Watanagushi qui est d’habitude l’élément déclencheur n’apparait pas dans Outbreak, l’action se poursuivant dans le mois de Juillet et dépassant la date limite à laquelle Rika se fait d’ordinaire tuer.

« J’allais pas laisser Mion à mes parents, ils gagnaient trop de screentime »

Conclusion :  évidemment c’est sympa de retrouver Hinamizawa et sa fine équipe, de découvrir une nouvelle histoire, en plus avec une animation correcte et des graphismes qui restent fidèle au genre.

Seulement si tu prends un film d’Audiard et que tu retires les dialogues, bein tu peux pas t’empêcher d’être un peu déçu. Là c’est pareil.

Je n’ai pas accroché à Higurashi exclusivement pour son humour ou son horreur, mais pour l’ambiance que l’ensemble dégage ; retirez un élément, que ce soit l’humour ou l’horreur, et l’effet n’est plus le même. On est passé de la farce tragique et mystérieuse au beat’em all brut et sans finesse.

Si cet oav sert à introduire un nouvel arc qui va s’étoffer par la suite, on attend avec impatience  les prochains épisodes pour voir comment ils vont se tirer d’affaire (ou non, même si ce serait dégueulasse). Mais pris à part, il est loin d’être aussi satisfaisant que le reste de la série. Kira hors-classement.

A considérer avec du recul, donc.

_

A très bientôt pour les prix Minorin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *