Accoucher de mes deux promesses de cette saison est plus difficile que prévu et je m’excuse d’avance de mon retard. Heureusement que ce ne sont pas les chroniques que vous attendiez le plus, je suppose… Ce choix de Rozen Maiden pour moi n’est pas anodin du tout puisqu’employée chez Soleil Manga depuis quelques mois, j’ai eu l’occasion de rattraper mon retard sur l’intégrale de Rozen Maiden. Alors que tout une génération de lecteur a été traumatisé par une fin plus que brutale et frustrante dûe à des soucis d’éditeur, cette lecture a été à titre personnel une très bonne surprise. Un univers qui titille la curiosité, des personnages attachants, des réflexions intéressantes, des moments d’émotion : Si vous avez pour objectif un jour de savourer cette lecture, j’espère pour vous que vous n’avez pas regardé le premier épisode de cette saison 2, puisque qu’il résume 7 tomes en 20 minutes !
Rozen Maiden 2013 // DEEN // Débuté en juillet 2013 // 13 épisodes // Réalisateur : Mamoru Hatakeyama (… Il a fait casiment QUE DU HENTAI ce mec. OKAI.)
Bon, il va falloir faire un point, car vous êtes probablement perdus : Rozen Maiden est un manga en 8 tomes (7 pour la réédition luxueuse). Ce titre a bénéficié d’une adaptation animée en 2004 qui, de ce que j’en sais, prend des libertés sur la fin – forcément, le manga n’est pas terminé à l’époque ! Et comme ils sont bien dans leur lancée chez le studion Nomad, s’ajoutent une saison 2, Träumend, et des OAV, Ouvertüre. Le tout édité chez vous par Kaze, ce qui me permet de vous faire partager ce que je viens de m’infliger pour essayer de comprendre à quel point l’anime partait dans une autre direction. Sachez-le : Il n’y a AUCUN foutu rapport avec le manga dans cette scène, le goroglauque y est assez abusé là ou le manga reste toujours un peu onirique et poétique. Bref, vous aviez vu l’anime et vous pensiez pouvoir embrayer sur la nouvelle saison ? Grossière erreur !
Interrompu dans sa lancée, le collectif PEACH-PIT à l’origine du manga bacle la fin de Rozen Maiden, et un an plus tard, crée la suite – chez nous, Rozen Maiden Saison 2 – toujours en cours au Japon. Il faut savoir que chez eux, cette « saison 2 » s’appelle « rozen maiden », non pas en romanji comme la « saison 1 », mais en katakana. Autant dire que chez nous ce genre de nuance n’est pas très facile à retranscrire, c’est pourquoi l’adaptation de cette saison 2 semble supporter des noms divers et variés comme « Rozen Maiden 2013/Rewind/Zurückspulen ».
Alors comme tout le monde n’a pas lu l’intégrale de Rozen Maiden, ce cher studio DEEN leadé par un réalisateur de cul, s’est mis en tête de tout nous résumer en 20 minutes. Carnage obligé. Cependant, pour les gens qui ont lu le titre il y a quelques temps, ce sera sans doute un bon moyen de se restituer la situation avec un gain de temps non négligeable.
La première scène de rencontre avec Shinku est sans doute celle qui prend le plus décemment son temps. La direction artistique est tout à fait plaisante, et l’adaptation du trait hautement brouillon des PEACH-PIT tient un équilibre tout à fait acceptable entre l’adaptation et la fidélité. Les teintes délavées et les textures sur les tissus, le trait léger fonctionnent bien. Seulement, l’endurance du studio est discutable et très vite, l’animation se fait terriblement pauvre, et on compte les images dans certains mouvement à un point… Quelque peu inquiétant. D’ailleurs, les thèmes musicaux manifestent déjà quelques redondance, autant dire qu’on saigne déjà des yeux et des oreilles.
Les autres poupées déboulent les unes à la suite des autres afin de tout juste connaitre leur nom et un peu de leur caractère. Là où l’épisode est pour moi un montage de séquence animé tiré du manga original, mon voisin-de-canapé-cobaye-kun qui n’a rien lu de tout ça est complètement perdu. Mais ces brèves séquences devraient lui permettre d’avoir pied dans la suite de la saison… ? Difficile de le dire pour le moment.
Mon smile un peu enjoué à la direction artistique au début retombe vite en grimace. Néanmoins, il revient au son de la douce voix d’Annabel (alias AnNina, discrète dans le monde de l’anime mais très agréable au demeurant, dans la lignée des Ceui, Kukui, Eufonius et Yanagi Nagi), pour enfin s’écrouler sur l’effet movie maker final. :’D
En vrai, beaucoup d’éléments, par la simplification, altèrent le déroulement original du manga avec de faux raccourcis. Le manga « saison 2 » étant encore en cours, ces modifications d’apparence anodines ne risquent-elles pas d’avoir des répercutions par la suite ?
Autant dire que ce premier épisode me laisse dubitatif, malgré mon appréciation pour l’univers Rozen Maiden, j’ai quelques appréhensions face aux professionnels responsables de la chose. Souhaitons donc qu’ils nous prouvent le contraire par la suite !