Barakamon 01 – Du pain au pinceau, il n’y a qu’un sot

 

Barakamon-E01-S01

Moi-même, essayant de vous convaincre que la calligraphie, c’est cool

 

[avatar user= »RdNetwork » size= »original » align= »left » /] Coucou. C’est ma première contribution. Ca va bien ? Cool. Bah, asseyez-vous, faites un peu le vide… Il fait chaud hein ? Et moche ? Dur dur. Du coup c’est peut-être l’heure de se détendre un bon coup, non ? Vous tombez bien, Barakamon est là pour vous en cette nouvelle saison d’été.

 

Barakamon // Kinema Citrus // été 2014 // Réalisé par Masaki Tachibana (.hack//Quantum et Tokyo Magnitude 8.0) // 12 épisodes prévus, simulcastés sur Crunchyroll !

[N.B. : les quelques sous-titres se trouvant sur ces captures d’écran sont en anglais. Il est possible que cela vous gêne, auquel cas prévenez-moi et je changerai à l’avenir. Par ailleurs, dans le cas de Barakamon, la traduction anglaise est à mon goût mieux fichue, cf. la légende de l’image en parlant. Donc si vous le pouvez, j’imagine que je ne peux que vous la conseiller.]

Barakamon, c’est avant tout un manga publié par Square Enix (dans le Shônen Gangan) depuis 2009, qui a gagné sa popularité au fil du temps – il est même publié en France, depuis 2012. Mais cette saison, c’est également un anime ! L’adaptation est signée Kinema Citrus, un petit studio tokyoïte encore plutôt neuf (fondé en 2008), avec quelques animes à son actif, notamment Code:Breaker, Yuyushiki, mais aussi Black Bullet, shônen d’action diffusé la saison dernière. Bon, Black Bullet avait ses défauts (notamment un rythme anarchique à en faire pâlir un batteur de rock progressif amateur), mais c’était quand même plutôt joli, et avec une réalisation intéressante. Quelques raisons de plus pour s’intéresser à Barakamon.

L’autre raison, c’est le synopsis, à l’opposé de celui des autres œuvres du studio. Barakamon est une comédie / slice-of-life, nous contant l’histoire d’un jeune calligraphe se retrouvant exilé chez les Ch’tis sur une île paisible, près de Kyûshû. Pourquoi ? Comment ? On va voir si le premier épisode répond (bien ?) à ces questions.

La calligraphie, c'est hardcore

La calligraphie, c’est hardcore

 

Seishû Handa, notre calligraphe (par ailleurs doublé par Daisuke Ono qui, pour changer, excelle là-dedans), semble donc être un espèce de génie du métier, en étant professionnel malgré son jeune âge. Sauf que, pas de bol, son travail ne plait pas à tous : le conservateur du musée lui consacrant une exposition sacque son travail, qu’il juge trop « classique », et juste fait pour gagner des prix. Le tout devant toute une foule d’amateurs. Un mec sympa, en somme. Handa, visiblement contrarié par les propos du conservateur croulant, va avoir la pensée la plus normale au monde en cet instant : vouloir lui foutre une mandale en pleine poire. Problème : il passe à l’acte.

Prends ça, pourriture progressiste !

Prends ça, pourriture progressiste !

 

Ce premier épisode nous raconte donc comment il se retrouve contraint à l’exil et comment il va s’installer, suivant un conseil de son père, sur une petite île isolée du monde moderne pour se faire oublier (pour info, cette île semble vraiment exister, si ça vous tente). Sinon, c’est vers ce passage que réside un des rares problèmes de cet épisode, mais sur lequel on peut fermer les yeux pour plus tard : on a déjà vu tout ça. Je veux dire, le mec de la ville qui s’installe à la cambrousse, pour quelque raison que ce soit, ça fait au moins 60 ans que ça existe sur n’importe quel support (même dans les animes, Nou-rin, Silver Spoon et l’excellent Non Non Biyori pour les derniers en date), et on a toujours plus ou moins droits aux mêmes situations. Leur traitement n’est pas spécifiquement mauvais dans Barakamon, mais on subit quand même notre lot de « Handa découvre le dialecte des paysans », « Handa découvre les toilettes de la campagne », « Handa découvre les animaux sauvages », etc. C’est un peu dommage, mais c’est l’épisode 1. Soit.

Oui je regarde en anglais, et je vous zute. Plus sérieusement si ça gêne, dites-le moi !

Je félicite d’ailleurs les subbers de chez CrunchyRoll US qui ont réussi à traduire le dialecte de Kyushu sans se vautrer, et ça c’est cool. En français « Elle crie de joie à chaque fois ! ». Duh.

 

Le twist ici, c’est qu’en plus d’apprendre à vivre ici, le petit garnement du coin semble déjà s’être attaché à Handa. BON, on le savait depuis le générique qui ne montre quasiment qu’eux deux, donc pas trop de surprises. On découvre donc notre autre protagoniste (qui se servait de la nouvelle maison d’Handa comme base secrète), l’adorable Naru, qui va clairement servir de soutien moral à Handa (hé oui, encore une Naru, après celle d’Hanayamata). Véritable boule d’énergie, elle passe littéralement tout l’épisode à stalker Handa par pure curiosité enfantine.

En gros, le résumé de l'épisode 1, c'est ça.

En gros, le résumé de l’épisode 1, c’est ça.

 

On arrive quand même à la moitié de l’épisode, et déjà je trouve ça COOL. Pourquoi ? Parce que même si jusque-là tout le fond je l’ai déjà vu, bah tout MARCHE. C’est prenant, c’est franchement joli (on a droit à quelques paysages et décors très simples de Kyûshû, mais déjà assez travaillés. Et à mon avis ça va valoir le détour tout le long de la série), c’est bien rythmé, c’est à la fois paisible et comique sans être criard. Et surtout c’est DRÔLE. Pas forcément à s’esclaffer 100 fois à la minute, mais que ce soit quelques one-liners ou quelques situations, rien que cet épisode m’a fait marrer quelques fois. Exemples : voir Handa rejeter Naru à répétition de chez lui, au point de la voir aimer ça et prendre ça au jeu. Ou encore, voir comment Naru et le chef du village qui accueillait Handa se foutent allègrement de ses demandes, là où il doit rester seul chez lui pour faire un monologue intérieur classique. C’est complètement con, mais ça marche.

Il les voit rouler, mais il déteste. ᕕ( ᐛ )ᕗ

Il les voit rouler, mais il déteste. ᕕ( ᐛ )ᕗ

 

Et tout est comme ça, et ça résume bien l’esprit de cette anime. On a droit à une comédie légère, mais pas non plus superficielle. On sent clairement que le relationnel va être très important, que ce soit entre Naru et Handa, mais également entre Handa et tout le reste de sa vie, et l’anime arrive clairement à nous faire comprendre ça en montrant tous les soucis actuels d’Handa, que ce soit sa réputation internationale, ou ses nouvelles chiottes rustiques.

Toutefois, on reste sur un duo comique assez classique, entre l’impulsif blasé et le gamin curieux. D’ailleurs, la voix de Naru, assez typique de « cette-cousine-de-8-ans-qui-vous-fait-chier-quand-vous-aimeriez-bosser », ne manquera pas de vous énerver. Surtout si vous avez déjà connu la situation. Question de point de vue, même si sur le coup elle m’a plutôt fait sourire qu’autre chose, cette gamine.

Il est donc possible que vous réagissiez comme ça aussi.

Il est donc possible que vous réagissiez comme ça aussi.

 

L’autre aspect de cet épisode, principalement symbolisé par sa seconde moitié, va être plus émotionnel : on en apprend à la fois sur le passé d’Handa, et sur son futur. On le voit ainsi se prendre au jeu de la calligraphie avec Naru (tant bien que mal), quitte à se heurter à ses obstacles passés. (Et accessoirement à un nouveau : l’eau salée).

Sérieusement, j'ai explosé de rire tellement je m'y attendais pas.

Sérieusement, j’ai explosé de rire tellement je m’y attendais pas.

 

Après, on entre dans l’univers psychologique un peu idéaliste des animes. Celui où voir un coucher de soleil règle tous vos problèmes d’humeur, celui où découvrir les gens qui vous entourent vous fait oublier vos problèmes domestiques. C’est beau, presque émouvant, mais c’est sûr que si on n’y croit pas, on n’est pas fait pour le slice-of-life qui donne le sourire, comme Barakamon l’est.

Et c’est clairement ce qui fait sa force. On ne sait jamais trop au départ d’une scène si elle va être vouée à être comique, touchante, ou sérieuse. Mais c’est bien dosé, et ça marche ! Tout le long de l’épisode, en plus. La scène finale en est le meilleur exemple. Topo : Handa découvre que tout le village vient chez lui pour fêter son arrivée. Il rencontre ainsi la meilleure copine de Naru. On s’attend à un moment plutôt émouvant, éventuellement maladroit entre notre urbain Handa et une jeune fille du coin. S’en suit alors un dialogue surréaliste digne d’un slapstick, avec un perso qui va plus servir de caution comique qu’autre chose. :’D

"– Je te parle – OUIIIIIN – Alors je te parle pas – OUIIIIIIN". Putain de jeunesse.

« – Je te parle – OUIIIIIN – Alors je te parle pas – OUIIIIIIN ». Putain de jeunesse.

 

Tout doucement, on est arrivé à la scène finale, et là on découvre que tout n’était qu’un rêve la scène d’ouverture, nous montrant un Handa en mode Jackson Pollock, était en fait dans son nouveau chez lui, extatique, en train de peindre un giga-kanji sur un tableau (et un peu toute sa maison aussi) : FUN.

FUN FUN FUN FUN, LOOKING FORWARD TO THE WEEK-EEEND

FUN FUN FUN FUN, LOOKING FORWARD TO THE WEEK-EEEND

 

On a donc droit à cet instant à une tentative de triple combo : c’est drôle (le décalage entre sa passion et son tempérament de tout l’épisode), c’est touchant (Handa qui réalise qu’il n’est peut-être pas en exil mais plutôt en apprentissage), et c’est sérieux (Handa songe même à présenter ses excuses au conservateur, résolvant ainsi un point de l’intrigue, quand même).

Un bon résumé en somme de ce qui se dégage de Barakamon. J’ai déjà plus ou moins tout dit, mais on a donc en vue une jolie comédie, ni barré ni ennuyeuse, avec des personnages hauts en couleurs, parfois stéréotypés mais bien écrits. La calligraphie est un univers qui laisse pas mal de possibilités, surtout en japonais où le langage est quand même un pan culturel important ; je m’attends donc à pas mal de développement autour de cet axe, peu importe à quelle fin. Un épisode introductif de comédie, simple mais efficace, quoi. Et c’est bien ce qu’on lui demande. On a droit à assez d’exposition pour juger les personnages en place et leur situation (même si évidemment il ne faut pas en rester là), et on a les situations et le ton général. Et ça, c’est cool, parce que peu d’animes peuvent se targuer d’être clairs et/ou efficaces dès le premier épisode.

Pour rajouter quelques notes : la direction artistique est sympathique, même si la musique n’est pas vraiment marquante (elle se fait discrète, et ça passe). L’OP est VRAIMENT. COOL. Pêchu, à la limite du catchy, et laissant pourtant la place aux longs plans sur la calligraphie ou les décors (et puis merde, le groupe s’appelle SUPER BEAVER, c’est pas la classe ?). L’ED est lui moins marquant. Globalement, le niveau technique est convenable, un peu de budget est même passé dans les phases de dessin, et c’est du bonus appréciable, à voir s’il perdure tout de même.

Kyoto Animation, prends garde à toi, la relève est assurée.

Kyoto Animation, prends garde à toi, la relève est assurée.

 

J’ai du mal à noter une série aussi tôt, et les notes d’épisodes ne sont pas forcément pertinentes. Mais si vous tenez à voir cet avis résumé en une note, ce serait probablement un bon 15 ou 16 sur 20. Je suis peut-être trop ambitieux et emballé, mais ça ne m’étonnerait pas du tout que Barakamon soit une des meilleures comédies de la saison. Après tout, « Barakamon », en dialecte de Kyûshû, ça veut dire… « Débordant d’énergie » !

4 commentaires sur “Barakamon 01 – Du pain au pinceau, il n’y a qu’un sot

  1. Nock dit :

    Barakamon a été une bonne surprise en manga. Ki-Oon est un éditeur dont je ne supporte pas une grosse partie de la ligne éditoriale, mais qui publie quelques petites perles (comme Amanchu), et la lecture du premier tome m’avais pas mal amusé et enthousiasmé.
    Cet épisode est fidèle au manga. Et il est très agréable à regarder.
    Je me suis bien marré devant les conneries de Naru, la scène où elle se fait éjecter en boucle de la maison (le fameux roll, roll, roll). Elle est doublée par une gamine, et ça se sent à sa voix, qui, du coup, colle vachement bien au personnage.
    J’aimais déjà bien le personnage dans le manga, mais je crois que je vais l’adorer en anime.
    Mon seul regret, c’est la scène de la gamine pleurnicharde. Elle m’avait fait hurler de rire dans le manga, et bien qu’elle soit sensiblement la même dans la série, les répliques sont moins drôles. Dommage.

    A mes yeux, c’est indéniablement un des débuts de série les plus agréables de cette saison.
    Je rejoins donc ton avis, sans hésiter.

    • RdNetwork dit :

      Je l’ai pas précisé (j’aurais pu), mais je n’ai pas lu le manga, donc j’ai pas voulu m’occuper de faire un paragraphe sur la fidélité de l’adaptation. Merci de l’avoir fait à ma place, du coup 😀

      Je pourrais bien me laisser tenter par le manga s’il va plus loin que la série, tiens.

  2. Nefka dit :

    Pourquoi faire des screenshots avec des sous-titres anglais alors que la VOSTF est disponible sur Crunchyroll ?

    • RdNetwork dit :

      Parce que je l’ai regardé (et je regarde quasiment tout) en VOSTA, tout simplement. Je changerai ça, si ça gêne 😉 Mais c’est vrai qu’au final j’y avais pas pensé…

      (Par ailleurs, la traduction française n’a pas gardé les différences entre dialectes…)

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