Zankyou no Terror 10 – Atomic Punks

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Pour ou contre l’euthanasie de scénarios à la dérive ?

 

[avatar user= »RdNetwork » size= »original » align= »left » /] Après la balade au parc d’attraction meurtrier offerte par Five la semaine dernière, Twelve s’était sacrifié pour sa copine-mais-pas-trop Lisa, en dévoilant l’emplacement de leur prototype de bombe atomique, avec lequel Nine s’est finalement enfui. Autant dire que, comme tout avant-dernier épisode ce genre de série, je m’attends probablement à un gros build-up, quitte à ce qu’il soit un peu tordu, surtout vu la tournure prise par la série… Amusons-nous, amis complices terroristes.

Zankyou no Terror (a.k.a. Terror in Resonance, ou Terror in Tôkyo) // MAPPA // été 2014, créneau noitaminA // Réalisé par Shinichirô Watanabe // 11 épisodes prévus, simulcast sur Wakanim

Et ça commence fort pour le drama : Nine se rend à la police. Comme ça. C’est la première séquence de l’épisode, tout de même. Et… je dois dire que je ne m’y attendais pas. Ou en tout cas clairement pas comme ça. Du coup, le Sphinx, partagé, trahi et affaibli, se rend, le tout sur fond de Five pas encore remise de son attaque de la dernière fois. Joli combo pour Shibazaki, ce début d’épisode…Shibazaki d’ailleurs réclamé par Nine, vu qu’il s’agit bien de son seul contact dans la police, et probablement la seule source de fiabilité qu’il doit avoir sous la main, vu ce qu’a fait Twelve (qui, pendant ce temps, glande avec Lisa. C’est tout.).

Pendant que le chef de police (Shibazaki est absent) essaye de comprendre l’anime (« Pourquoi commettez-vous ces crimes ? » « Mais vous êtes qui en fait ? » (bon ok, ça on le sait depuis quelques épisodes)), Nine met un coup de pression en lançant qu’il a activé le timer de la bombe, et qu’il l’arrêtera seulement si la police fait ce qu’il dit… En soi c’est pas bête : s’il avait fait ça sans se rendre, il aurait eu 100 fois plus de monde sur le dos. Là, la police doit gérer le truc sans le divulguer. Et donc… ah bah, si en fait. Puisque Nine réclame une conférence de presse. Et donc divulguer au monde son plan. Par précaution, la police accepte de lui laisser une conférence, en sortant un argument pas forcément pertinent : « c’est la première fois qu’ils exigent quelque chose »… Oui, et ? Jusque-là ils n’ont « rien » fait et les situations les plus graves sont venues de vous. Y a limite plus de raisons de croire à un coup de bluff qu’autre chose, et même si « craindre le pire » est légitime, après tellement de fois il serait peut-être temps d’agir autrement.

Alors que Shibazaki retrouve son pote le plus lourd du monde, qui ne sait ni se cacher, ni parler normalement, ni acheter quelque chose au supermarché, il va voir (seul, parce que l’autre est vraiment un putain de boulet) le fameux Mamiya, plus ou moins grand manitou de la sordide opération révélée la semaine dernière. Après une sublime réplique pour entrer (« Il ne reçoit pas de visiteurs » – « Dites-lui que je suis venu à la place des 26 gosses qui ont disparu ». Ca pique. Fort.), on démarre ce qui est sans doute la confrontation ultime de l’enquête de Shibazaki (qui, détail marrant, a eu des opposants de plus en plus vieux au fur et à mesure des épisodes). Le vieux réac, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, révèle bien que oulala le pays va mal, on est toujours de loser et clairement, l’organisation qui voulait œuvrer pour la paix n’étant pas bien gentille. Sérieux. Le tout sur fond de dissertation sur la fierté patriotique dont il fait part, le tout pour défendre son plan défiant toute humanité, pourtant. C’est finalement… assez malsain, plus que fort, comme discours. Le mec parle clairement en des termes d’élevage, ça met assez mal à l’aise, malgré l’aspect forcé de la révélation depuis quelques temps. Finalement j’aurais limite mieux vu ce genre d’élément perturbateur plus soudain, ça aurait été plus efficace et plus fort sans enlever pourtant le côté horrible du truc. Les flashbacks du départ suffisaient, et ne laissaient que des suppositions possibles là-dessus ; la suite, moins.

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Ce vieux ressemble typiquement à un perso de Samurai Champloo, tiens.

 

Et vient du coup le lien : l’organisation est la même qui a lancé la fabrication du prototype de bombe atomique, volé par le Sphinx. Rendant dignement (en fait non) au Sphinx son titre de « méchants-qui-sont-en-fait-gentils », ce qui était soit visible dès le début (vu la non-progression des attentats), soit complètement stupide.

Le coup de la maladie laissé entrevu au dernier épisode (mais si, comme quoi les orphelins survivants ne dureraient de toute façon pas très longtemps) semble se confirmer, vu l’état alarmant de Five, qui se transforme en plus en yandere assez étrange envers Nine. Five n’en a d’ailleurs plus rien à foutre des objectifs (plutôt légitimes) du FBI, à savoir récupérer ce prototype pour avoir confirmation des manigances japonaises. Se met finalement en place un buildup Shibazaki vs Five, avec Nine en arbitre (et Twelve… euh… ramasseur de balles ?)… bah que j’aime beaucoup. C’est 2 persos dont la seule opposition a été très courte mais très intense, qui ont à la fois beaucoup de liens sans se connaître, et qui ont une rivalité qui a vraiment lieu d’être, le tout en étant dans le même camp. Finalement c’est genre d’opposition qui passe très bien, pas un vague « faux terroristes » contre « gouvernement(s) méchant(s) ».

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« Je crois que le plot intéressant est quelque part là-bas… »

 

Pendant ce temps, Twelve glande.

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Non mais genre vraiment.

 

Alors qu’à côté on empêche Shibazaki de voir Nine (?! Il a pas genre la dissuasion nucléaire à portée de main ?! Et vous lui refusez 1 de ses 2 simples demandes ?) pour l’honneur du chef de la police, les grands pontes japonais plient sous l’argument « MAIS NOUS SOMMES AMERICAINS, laissez-nous faire de l’ingérence » avancé par le FBI, avec une Five encore prête à tuer des gens pour éviter du tuer des gens (si j’ai bien tout compris). Elle est plus à une attaque près, après le coup de l’aéroport, de toute façon.

Pendant ce temps, Twelve est une loque. Et Lisa plombe ses tentatives de romance en reparlant de Nine à toutes les sauces, le regrettant. Pour rappel, ses seuls contacts avec Nine se résument à quelques insultes, quelques menaces, et 2 squats dont elle a fui.

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TERRORIST-ZONED.

 

Arrive enfin la fameuse conférence de presse, avec encore des plans de car-régie de Five (et un accent anglais « patate-dans-la-bouche ») et euh…

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POURQUOI cet anime est soudainement devenu Fast & Furious ?

 

Parce que, oui, c’est parfaitement normal d’avoir une course-poursuite en bagnole à la limite du cartoon après un épisode aussi sérieux…Ils avaient du budget de CG à utiliser ou bien ? Bref, le fourgon de police intercepté était un leurre (il y en avait beaucoup, sans doute demandés par Nine), et Five décide d’ignorer 95% des fourgons restants pour tomber sur le bon (en bref, j’ai pas compris la déduction mais ça ressemblait encore à un coup d’échec). Et c’est Five elle-même qui mène maintenant la poursuite…

Pendant ce temps, Twelve gl…

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EN FAIT NON

 

Coucou toi, chiffre pair pilote de moto. Et sinon, tu nous expliques ? T’as passé les 3 derniers épisodes à chier sur tes principes et surtout ceux de ton pote, tu lui as fait la trahison ultime, mais ta pseudo-copine t’a convaincu en 2 phrases de venir te suicider pour lui ? Sinon, ça va, le masochisme ?

Prison Break continue, à coups d’accidents de voiture (dont seul Nine sort indemne), de grenades (!), bref de Pan Pan Boum habituel (enfin, pas ici, mais vous voyez l’idée). Après un double fail, Five lève le pied, et ENFIN son collègue du FBI fait plus que lui faire des fausses remarques criardes et la menace, flingue à la main. Mieux vaut tard que jamais, mais ce perso était déjà relativement intéressant, et pas un habituel sous-fifre ou bras droit de méchant.  Il décide alors d’appel-

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MAIS VOUS LE FAITES EXPRES, c’est ça hein ?

 

[Laissez-moi reprendre mon calme après une legit poussée de rage] Pan pan boum. Five continue son délire de yandere (dans une série sérieuse ça devient tout de suite très malsain, hein) et finit le boulot pour se rendre grande méchante de la série, laissant au passage le cadavre de son collègue et de l’originalité gisant sur la route. Elle rattrape Nine, toujours attaché, pour enfin lui exploser la cervelle, en clamant au passage sa haine jalouse envers lui, lui rappelant aussi au passage qu’il lui a sauvé la vie. Et elle se suicide.

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Hein.

 

Cette série devient définitivement très bizarre, mais elle a le mérite de me surprendre à chaque fois, dans un sens positif ou non. Je veux pas dire, mais l’autre série qui fait n’importe comment ça cette saison c’est Glasslip et c’est probablement la plus mauvaise de l’été. Donc hein.

Et finalement… il n’y a plus d’antagoniste. Théoriquement. Le seul obstacle, le seul élément étrange restant, est la bombe, qu’il va falloir désamorcer. Sauf que j’ai bien du mal à comprendre, puisque TOUS, absolument tous les persos en présence veulent éviter ça et sont en capacité de le faire, a priori. A moins que Nine soit mort dans les dégâts de l’explosion de Five, mais quand bien même…

L’épisode se termine donc sur cette bombe qui s’envole, et le message préenregistré de Nine, indiquant à tous les japonais que leur dernière heure semble arrivée.

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Il va finir par y avoir autant de redite dans mes reviews que de réutilisations de ce plan (oui, c’est dans cet épisode)

 

Hé beh… Ma foi, je pense qu’il y aurait beaucoup de choses à analyser vu les très nombreux changement de situations, de genre et de personnalités présents dans cet épisode, mais je vais essayer de pas étaler des interprétations ou analyses qui peuvent être trop farfelues non plus.

Déjà, c’est clair : la première moitié, C’EST OUI. Elle était intéressante, sur tous les plans, à voir comment la situation sans Five était gérée, comme Shibazaki pouvait s’en sortir aussi, la confession de Nine, plus d’obstacles crétins comme Twelve et Lisa… C’était bien fait, bien vu et partir de ça tout était jouable.

Par contre le reste. Le reste de cet épisode, divisé en 2 parties déséquilibrées que sont la poursuite complètement folle de Five, et le retour de Twelve, sont toutes les 2 foirées sur le fond selon moi. Faire des scènes d’action je veux bien, mais là c’était à la limite du ridicule, et l’escalade de violence de Five sur l’échelle de la « méchanceté de l’antagoniste » a tellement explosé qu’il a du passer sur une autre échelle encore plus bizarre et mal placée ici. Faire foirer l’attaque et embrayer sur l’agent qui la contrôle, c’était un très bon truc : ça laissait des bases (avec encore une rivalité intéressante de plus ! On aurait pu imaginer des coopérations entre le FBI et Shibazaki, par exemple…) pour le final, et ça laissait le perso de Five quand même dans son délire. Du coup, là, ça nique l’effet, le perso, un élément intéressant, et on frôle l’absurde avec le suicide de fin, qui, même si justifié vu la progression de l’épisode, rend quasi bancal tout un pan de l’histoire. Mais si, le pan qui avait lui-même remplacé la première moitié de la série. Vous voyez le problème que j’ai avec le scénario maintenant…

Finalement, c’est comme si ZanTero voulait tenter trop de trucs. Je dis bien tenter. Ça part de partout, il y a des embryons de storylines à chaque épisode, mais finalement tout se rejoint dans 2 grosses histoires qui tombent à plat, et tous les effets du départ avec. Depuis le départ ça joue avec le fait que les camps « gentils/méchants » ne sont pas établis mais depuis quelques épisodes ils en chient complètement à en sortir, et ça devient plus des zig-zags entre les 2 que des vraies ambiguïtés. Problème : vu les prémices annoncées, la série en prend un sérieux coup en qualité.

Et du coup, les persos vraiment « au milieu » et potentiellement intéressants se retrouve sous-exploités (Lisa dans toute la série, Shibazaki dans cet épisode), alors que les autres qui font avancer la forme sans avancer le fond sont omniprésents (Twelve et Five dans la 2ème partie de la série). Typiquement, Twelve, devient presque archétype du deux ex machina tant la logique voudrait qu’il disparaisse limite de la série. Mais pour le bien du final… Quant à Five, tout son background et ses motivations n’ont finalement rien donné. Rien. Si celles du FBI restent valides, elles n’ont jamais été les siennes. Et si je que je craignais le plus était une romance vaseuse entre elle et Nine, on l’a frôlée, et on voit que c’était pas forcément une très bonne idée.

Sans parler du changement de genre qui ne réussit, vraiment, vraiment pas à être exploité par le ton et l’ambiance de l’anime. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire le test, mais Prison Break se mariera difficilement avec James Bond (exemples pris au pif).

Bref, c’était bien casse-gueule tout ça. Cette série s’est peu à peu transformée en déception, et j’en suis le premier attristé, vu que vraisemblablement je reste plutôt positif sur pas mal de choses. Je reste malgré tout curieux de voir comment ils vont gérer ce suicide de Five pour la fin, en espérant une fin qui soit ni absurde, ni niaise, même si assez nettement actée, sauf coup de théâtre.

En tout cas, je vous encourage à venir fêter (?) la fin de ces chroniques en suivant le Grand Final de ZanTero. A la semaine prochaine…

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