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Néant Vert a seize ans d’âge !

On est le 29 juin 2023, le blog a été crée le 29 juin 2007, seize ans dans les dents, comment vous allez ? Le blog peut officiellement passer le code de la route, je sais pas trop pourquoi il ferait ça, mais je serais très vexé si il parvenait à l’avoir avant moi. Vous pensez que je rigole mais en cette époque de grandes avancées technologiques viendra sans doute un moment tragique où ce blog deviendra une IA autonome qui aura sa propre vie, ses propres ambitions et souhaitera sans doute m’éliminer car je serais devenu un trop gros boulet pour ses plans d’expansions. Bon en attendant ce moment, je profite de la vie !

Donc bref, voici l’habituel billet anniversaire. Il est comme à chaque divisé en trois parties: un récapitulatif de mon année écoulée, où je verse parfois dans le très personnel – j’ai relu mon article de l’an dernier et je crois que j’étais un peu cinglé de vous raconter dans le détail mon burnout et le processus de ma rupture conventionnelle, mais écoutez, je suis plus à un regret près. Ce sera suivi par un point sur mes différents projets et comment je vois l’avenir de ce blog et de mes créations. Il y’aura ensuite un point plus gobal – et assez lourd – sur comment je me sens en tant que créateur et qu’humain tout de suite maintenant. Assez lourd parce que ça va pas être très positif ! Et puis enfin il y’a les « Néant Vert Awards » où je récompense tous les trucs que j’ai bien aimé cette année.

C’est un billet destiné aux lecteurs et lectrices les plus fidèles, et je vous remercie d’être toujours présent ! Lire des blogs en 2023 ? C’est audacieux.

Bon je vous met un petit sommaire, on s’envoie un petit fanart et let’s go ?

1/ Le récapitulatif de l’année écoulée !

2/ Néant Vert cette année ! (et surtout la chaîne Youtube)

3/ Du coup comment ça va ?

4/ Les Prix Néant Vert

GUMI par amarisu

1/ Le récapitulatif personnel de l’année écoulée

Ouf !

Année grosso merdo en deux parties bien distinctes: la première partie, que je qualifierais gentiment de bien nulle à chier et la seconde partie que je qualifierais gentiment de bien animée, globalement enrichissante mais pas sans ses propres soucis. J’avais déjà évoqué la première partie en octobre dans un billet dédié mais pour la faire très simple, j’ai passé un été dans un état déplorable. Dans une période qui s’est étendue en gros de la mi-mai jusqu’à Japan Expo j’ai fait tout simplement trop de choses. J’ai voulu profiter de mon chômage pour travailler sur le maximum de projets personnels possible, lancer une chaîne Youtube, faire un mois anniversaire pour le blog, voyager en Allemagne pour visiter une convention, continuer à alimenter Kaorin… tout en continuant à vouloir gérer une association ET travailler sur un bilan de compétences. Ça a très mal fini, sans repos et obsédé par l’idée de bosser constamment, j’étais moralement détruit dès la moitié du mois de juin et physiquement je tenais à partir du 3 ou 4 juillet avec du scotch (figurativement.) Quand j’ai chopé le COVID à Japan Expo ça a été le coup de marteau sur le cercueil (figurativement aussi) et m’a fallu un mois et demi pour juste recommencer à penser clair. Je n’ai aucun souvenir réel de fin juillet et début août, mis à part quelques parties de PowerWash Simulator. C’est un mois « perdu », purement et simplement (et pas figurativement.)

Honami de Project Sekai a un moment de flottement (par jerky)

Bref, ça c’est ce que je disais à l’automne dans l’article dont je parlais plus haut. Comment s’est passé octobre, novembre et décembre alors ? Un peu mieux… mais toujours pas ouf. L’automne 2022 restera un trimestre de ma vie qui sera parmi les plus… étranges. J’ai su prendre quelques bons réflexes qui m’ont pas mal aidés à sortir la tête de l’eau. Tout con par exemple mais j’ai commencé à poser dans un journal quotidien les trucs que j’ai fait tout le long de la journée. Ça m’aidait à mieux « visualiser » et mieux « comptabiliser » le temps que je passais à bosser sur des trucs. Et mine de rien ça m’a aidé à me calmer, à mieux m’organiser et à me permettre de prendre conscience que non ouais j’avais pas à me foutre la pression sur mon utilisation du temps: je faisais déjà beaucoup de trucs chaque jour. J’ai donc pu un peu plus me reposer et éloigner un peu le sentiment de culpabilité que je vivais quand je dédiais du temps à faire autre chose que bosser sur un truc.

En parallèle, c’est un automne où j’avais enfin éclairci de quoi serait fait mon avenir (début d’une formation pro en janvier), où j’ai pu faire deux ou trois expériences assez rigolotes (dont mon apparition en tant que candidat dans un jeu télé) et où j’ai commencé à découvrir le monde des thérapies psy. Ca m’a pas mal aidé à trier mes idées et mon esprit. Surtout dans une période très compliquée où j’ai été aussi confronté à pas mal de situations qui m’ont mis dans des sales états psychologiques ! J’ai passé pas mal de journées à broyer du noir, à être moralement vraiment au fond, bref à pas vivre la vie de manière très positive. Après un bilan de compétences qui m’avait redonné confiance en moi et qui avait tiré la conclusion que j’aurais tout à y gagner à mettre de côté mes peurs et mon anxiété sociale naturelle pour aller vers les autres, j’ai passé tout l’automne à me retrouver dans des situations qui m’incitaient – à la fois par confort mais aussi par peur- à m’isoler d’autrui. Et c’est ce que j’ai… brillamment fait 👍👍👍 !

Crie petite Bocchi ! (par wei lu)

2022 était donc la fin d’une époque, la fin d’un cycle pour moi, et ce n’est pas quelque chose auquel je m’étais préparé, où auquel je m’attendais particulièrement. C’est pour ça que ça a fait mal, surtout dans une période où j’étais réellement fragile. Du coup j’ai eu envie de démarrer 2023 avec une volonté de nouveau départ. J’ai pris une pause de presque 3 mois de Twitter, ça a fait effectivement du bien, et j’ai concentré la majorité de mon attention à apprendre… un nouveau métier professionnel. Formation de gestionnaire de paie à l’IFOCOP, dans un twist bizarre et inattendu, et me voilà donc à apprendre comment élaborer un bulletin de paie, comment le calculer, comment le comprendre, étudier les différentes conventions collectives, comprendre les règles de base de l’administration du personnel, refaire un peu de droit de ci de là… Si vous m’aviez dit en 2013 que j’allais partir sur un boulot contenant un peu d’élément RH j’aurais été modérément surpris, mais si vous aviez rajouté que j’allais utiliser une calculatrice de manière quotidienne, là j’aurais fait la tête du Pikachu surpris que tout le monde aime tant.

Et pourtant ouais, c’est un taf que pour l’instant… j’adore. Bien sûr je sais que je suis en période de lune de miel donc je vois pas les défauts mais y’a un côté étrangement… relaxant et hypnotisant dans le fait de calculer et vérifier des bulletins de paie ? C’est le côté fana de tableurs Excel qui parle mais quand je travaille c’est une tâche qui me demande vraiment pas mal de concentration, avec de la musique en fond… c’est le genre de truc que je fais en tunnel, sans que mon attention décroche trop vite et sans que mon cerveau part valdinguer dans tous les sens à la moindre occasion. J’aime bien !

ewiwa… (par ruru)

Ah oui car point psy: ayé c’est confirmé, j’ai des troubles de l’attention avec hyperactivité.

C’est diagnostiqué, c’est pas très surprenant, et c’est presque du gâchis que ce diagnostic n’arrive que maintenant quand bien même ces soucis de concentration et de cerveau qui parviennent jamais à s’arrêter c’est un truc qui me poursuit depuis mon enfance. D’où mes recherches permanentes d’activités qui m’offrent la possibilité de me concentrer, d’où mes envies permanentes de bosser sur des trucs, d’où mes difficultés à porter de l’attention à ce qu’on me dit ou me transmet, d’où mes ptites tendances obsessionnelles pour tout ce qui arrive à me passionner et à me calmer l’esprit, d’où aussi mes capacités à juste écrire super vite des trucs que je réfléchis eux même super vite…

Je vois pas ça particulièrement comme un handicap ou comme une souffrance – parce que je visualise aussi très bien les « apports » que ça m’amène. Sachez juste que je suis soulagé de comprendre et confirmer que je fonctionne différemment sur cet aspect là. Je peux mettre des mots – et ça ça enlève un certain poids.

Cela étant dit, personnellement, quels objectifs pour la suite de l’année d’un point de vue perso ?

Et si… et si on s’embrassait autour d’une amaryllis 👉👈 (par sentter)

Bon bah en octobre récupérer mon diplôme et un taf bien payé immédiatement derrière. Pratiquer le métier très vite, et commencer à me spécialiser sur certains domaines bien précis du monde de la paie. Ptet faire le tour des boîtes en intérimaire dans mes premières années, pour en voir le maximum du métier et très vite me créer un catalogue de compétences bien vener qui me rendra indispensable même quand les IA auront remplacées les gestionnaires paie.

Bref, assez excité par l’avenir pro qui s’ouvre à moi. Et puis en parallèle essayer de vraiment reprendre soin de moi: reperdre du poids et continuer à marcher au moins 8 000 pas par jour. Je commence peu à peu à envisager mon départ d’Ile de France pour retourner vivre dans mon ouest natal mais avant ça je veux passer le permis, donc ça aussi faut que je retravaille sérieusement dessus. Et puis oui, comme vu en début de mois, j’espère pouvoir repartir voyager au Japon. J’espère que ça sera possible pour l’automne 2024… Mais ça on verra ! En tout cas, je pars assez positif, assez enthousiaste, et j’espère que tout se passera pour le mieux.

En résumé pour cette année: vous l’aurez compris, c’est pas allé fort, mais peu à peu y’a des choses qui s’éclaircissent de mon côté, et je sais qu’à partir de cet automne je devrais pouvoir faire pas mal de choses à nouveau. J’ai encore pas mal de choses à trier de mon côté parce que mon esprit reste très en bordel donc là aussi faut que je fasse gaffe. Mais je tâche de rester optimiste…

2/ Néant Vert cette année (et surtout le bilan d’un an de Youtube)

Hina Yukitsuba qui fait toujours les meilleures Hibiki du réseau

Année pas ouf pour le blog je trouve, mais je suis toujours mon pire critique. Juste que y’a rien cette année dont je suis particulièrement fier. Allez, si, j’aime bien mon article sur Bocchi the Rock, et je reste toujours assez étonné par le fait que j’ai écrit mon méga-bilan de tous les animés vus en 2022 en une seule nuit blanche mais eh pisser du texte en réfléchissant le moins possible c’est toujours mon Bankai personnel – en vrai j’aime bien être dans cet état seconde et relire ce que j’ai écrit dans ce dit état. Moins je me filtre et moins je réfléchis à chaque phrase que j’écris, plus je suis heureux de moi-même. Est-ce un bon réflexe à avoir en tant qu’écrivain ? Je sais pas trop, mais ça facilite tellement de choses ! Bon ptet que je suis bien aidé par mon hyperactivité, là, pour le coup !

Après voilà je suis mécontent de mes articles de cette année mais faut pas oublier que y’a trois facteurs qui rentrent en compte: le premier c’est que j’ai été dans un état minable pendant la moitié de l’année donc bon j’ai une excuse en béton, le second c’est que je sais pas ce que WordPress fout mais plus ça va plus l’éditeur bloc passe son temps à ramer du cul et à être contre-intuitif de ouf ce qui décourage pas mal, et le troisième c’est que j’ai pas mal bossé en priorité… sur le pendant Youtube de Néant Vert. Et là c’est plein d’enseignements !

Mizooki et ses échecs (par Anataa)

La chaîne a donc été lancée il y’a un an et grosso merdo on y trouve pour l’instant 9 vidéos. La seule contrainte que je me donnais pour l’instant était la réalisation des vidéos preview pour chaque saison d’anime, vidéo que je sors environ dix jours avant que la saison elle-même ne commence. Donc une vidéo par trimestre minimum mais je poursuis un peu l’idée de parvenir à en produire une par mois – même si ça n’a pas toujours été possible cette année. Déjà parce que oui, je ne vous fais pas un dessin: c’est extrêmement chronophage comme exercice ! L’écriture c’est long, l’enregistrement des speaks c’est long et le montage vidéo c’est très très long ! Du coup je vous avoue que d’emblée la moindre production me met une petite pression: quitte à devoir passer minimum une trentaine d’heures sur la production d’une vidéo, il faut que je sois sûr que mon thème me plaise, que je vais pas faire de la merde, que j’aie vraiment un truc à dire et que ça vaille le coup de passer du temps dessus.

Après, au fil de l’expérience je remarque que plus ça va moins je prends de temps à monter: en milieu d’année j’ai enfin quitté Vegas (devenu une vraie usine à gaz) pour DaVinci Resolve et maintenant que tous les automatismes commencent à être acquis, c’est quand même bien plus confortable ! L’écriture des vidéos et l’enregistrement des speaks, eux, se font avec aisance compte tenu de mes expériences avec Néant Vert et Kaorin donc ouais grosso merdo je trouve que ça prends masse de temps mais que j’ai déjà optimisé une bonne partie du taf. Un peu frustré par les limites que mon matos son commence à atteindre – j’ai du mal à trouver une qualité audio qui me satisfasse complètement, et je pense qu’il faudra bientôt que je réinvestisse dans une meilleure table de mixage et un micro peut-être mieux adapté à l’enregistrement de voix-off.

J’ai un peu essayé de me mettre à Arknights cet été mais au final je continue de suivre l’histoire via les fanarts et les résumés wiki – du coup j’aime bien Muelsyse sans vraiment l’avoir croisé dans le jeu, c’est chelou (art par tuzhate)

Le vrai souci si je dois être honnête et transparent c’est que clairement j’ai chopé une addiction… aux statistiques Youtube. Y’a pas une journée sans que j’ouvre Youtube studio et que je checke les chiffres quotidiens de mes vidéos. Quand je publie une nouvelle vidéo, je met sur une autre fenêtre le petit onglet « temps réel » pour voir les gens arriver sur la vidéo et commencer à la regarder. Quand la courbe monte ça m’amène un peu de joie, et quand la courbe descend je stresse. Sachant que quand la courbe monte trop vite, je stresse aussi. C’est complétement débile comme comportement, et j’avoue que y’a une ou deux vidéos que j’ai sorti parce que la motivation un peu principale que j’avais c’est que je voulais avoir le thrill de voir ma courbe monter. Vous me direz, peu importe le déclic qui motive, tant que le taf est fait c’est ce qui compte, mais je peux pas m’empêcher de sentir une once de dégout envers moi-même pour donner trop d’attention à ce genre de trucs – j’ai l’impression de revenir aux premières années du blog où j’avais exactement le même réflexe.

Après, ça s’est un peu calmé ces derniers mois, pour deux raisons.

TM Opera O sait garder le sourire même quand le ciel est gris ! (par apios)

La première c’est que je comprends que ces chiffres sont un peu une loterie, dépendante de si l’algorithme Youtube décide ou pas de te mettre en avant. Pour une chaîne petite comme la mienne, pour peu que tu sortes des thèmes qui sont pas d’actualité, c’est déjà un peu mort pour être pick up par l’algorithme – et quelque part c’est normal, je comprends ce délire autour de la nécessaire attractivité d’un thème. Mais même sur des thèmes d’actu y’a un facteur aléatoire étrange: les vidéos previews, par exemple, ont eu des succès… très aléatoires. Celle de l’été 2022 a eu une mise en avant plutôt ok pour une première vidéo, celle de l’automne 2022 a été très mise en avant et a eu un très beau succès, celle de l’hiver 2023 a été juste complétement ignorée et s’est tapé un gros bide et enfin celle du printemps 2023 marchouille, fait sa vie, marche littéralement trois fois mieux que celle de l’hiver… sans connaître autant de succès que celles d’été et d’automne. Là la toute nouvelle a eu un démarrage canon le premier jour, faisait plus aucune vue le troisième jour, et là recommence à en faire un chiffre sympa le quatrième. Plus j’essaie de comprendre comment ça marche, moins je comprends quoi que ce soit, donc à quoi bon essayer de forcer la chance ?

Sachant qu’en plus la seconde raison qui me fait relativiser c’est que ma vidéo sur Makoto Shinkai a presque atteint les 50 000 vues en 3 mois, que c’est donc à mon échelle un méga succès et que du coup ça a pas mal calmé ma chatte. Parce qu’en vrai passé un certain point, ce succès devient un peu terrifiant – inondé sous les commentaires (95% très cools MAIS avec toujours ce ptit 4% assez bizarre et ce 1% un peu haineux qui rendent l’expérience pas ouf) et bombardé de chiffres démesurés qu’il devient difficile d’appréhender – 4000 vues en une journée par exemple, je commençais à avoir du mal à réaliser et à visualiser. Et puis soudainement peur de l’attention que la vidéo peut apporter, ce genre de délire paranoïaque un peu chelou que j’ai toujours du mal à m’expliquer. Parfois je me demande si j’ai pas un problème: et si au fond je voulais que plein de gens voient mon taf mais que par contre je voulais pas que plein d’inconnus voient mon taf ? A creuser……..

Vladiléna, toi aussi t’y mets pas ! Qu’est-ce que vous avez tous a vouloir manger des amaryllis ? (par ito t20a)

Après je vais pas mentir: en faisant un top 8 Makoto Shinkai et en le timant avec la sortie de Suzume je me disais bien que ça allait plaire à l’algo, mais je vous avoue que j’imaginais pas que ça allait être à ce point. Et puis j’avoue que maintenant ce succès il m’emmerde un peu parce que je sais que faudra beaucoup de chance pour refaire des chiffres comme ça. Parce que dans l’ensemble chaque sortie de vidéo me donne l’impression de faire un pari: est-ce que la vidéo va marcher, est-ce qu’elle va se manger un bide ? Genre ma vidéo sur les génériques de Bleach je pensais sincèrement qu’elle marcherait bien mais au final non, on est encore un peu loin des 1000 vues, c’est un léger bide. Ca m’attriste un peu: le sujet me tenait à coeur et je trouvais que j’avais réussi à faire quelques bonnes vannes dedans. Ça m’a un peu démotivé pendant une ou deux semaines, ce qui me saoule parce que je pensais être meilleur que ça et que j’avais appris à pas me laisser abattre juste parce que des chiffres sont pas bons.

En tout cas, quel avenir pour la chaîne ? Bon bah je compte bien continuer à développer mes efforts dessus ces prochains mois, et même en faire ma priorité principale. J’aimerais vraiment parvenir au rythme d’une vidéo par mois et continuer à tester les formats. Je ne sais pas encore aujourd’hui si je vais continuer les vidéo-previews: ça demande beaucoup de temps et je l’aurais pas forcément tous les trois mois – et ce même si la vidéo d’été m’a montré que je pouvais monter une vidéo de 30mn sur ce format en à peine 24h, ça reste quand même une journée entière minimum à dédier à ça…. Donc à partir de maintenant, je les ferais comme je peux et comme je veux !

Sagiri tranche à travers les ténèbres (par bchan1582)

J’aimerais aussi tester des formats un peu plus courts (10mn max)… mais aussi de réaliser mon vrai rêve c’est à dire de faire du très long format. J’ai un amour et une admiration pour les vidéos youtube de plusieurs heures que je me met en fond ou que je me mate en plusieurs segments le temps de plusieurs repas et clairement c’est quelque chose que j’ambitionne. Vu mon historique, j’imagine même que c’est quelque chose d’attendu de ma part !

D’ailleurs je peux même dire que là ça fait quelques mois que je commence doucement à préparer une vidéo qui devrait faire dans les trois heures. Par contre très clairement c’est une vidéo qui est n’a absolument aucune chance de marcher compte tenu des algos et de sa thématique donc clairement je vais pas m’amuser à passer un mois entier à la préparer pour à la fin me prendre un bide. A la place je vais travailler dessus en fil rouge tout au long de l’année, réalisant un segment ici, un segment là, et compilant tout ça à la fin. Comme c’est pas lié à une actualité particulière, c’est tout à fait possible…

Bref pas trop me prendre la tête et juste essayer de faire mon gros truc à mon rythme.

Gundam: la socière révolutionnaire (par Ginko)

Donc pour résumer: des hauts et des bas sur cette première année Youtube mais le plus important c’est que mine de rien le fait de m’essayer à un nouveau format me revivifie pas mal en tant que créateur. J’ai plein d’envies de thèmes à évoquer, même un peu trop – je ne sais jamais quel sujet évoquer en priorité par rapport à un autre ! Les retours des vidéos sont majoritairement positifs, ça m’ouvre à un nouveau public et c’est vrai que je suis content de ré-avoir des commentaires sur ce que je crée, ce qui hélas n’arrive plus trop sur le blog ou sur Kaorin (et là je veux culpabiliser personne, même moi je commente plus grand chose.) Même si je reste trop trop trop attaché aux chiffres bruts, ça reste quand même une première année que je peux qualifier de succès, et maintenant le seul truc que je dois parvenir à faire c’est apprendre à bien m’organiser pour que les prods de vidéos se fassent de manière soft.

Après, le problème, c’est que je reste toujours très adepte de la méthode de production en tunnel, où je dédie genre un court laps de temps à ne faire QUE CA. J’ai commencé à comprendre que je raffolais un peu de ces périodes de « crunch », où mon esprit ne devient plus dédié et focalisé que sur une seule chose. C’est une sorte d’échappatoire par le taf qui me tranquilise, et c’est pour ça qu’à l’heure actuelle je m’organise pour tout faire dans une période la plus resserrée possible. Mais est-ce le plus optimal et, surtout, le plus motivant ? Parce que je suis content quand je suis « dedans » mais parfois me dire que je dois bloquer deux ou trois journées ça m’effraie aussi pas mal et çe me fait pas mal le repousser. Donc à voir comment équilibrer tout ça !

Kaorin par Mi-eau !

Pour le reste, déjà, Kaorin va bien ! Le podcast musical des cultures visuelles japonaises vit son ptit bonhomme de chemin. C’est un rendez-vous qui me tient toujours à cœur. 200e passée, pause estivale en septembre de prévue et puis après on part pour la saison 9 ! Mon objectif perso c’est d’arriver aux 10 ans du podcast, donc septembre 2025. Je manque pas de thèmes à évoquer et de chansons à diffuser, et je continue de méga kiffer préparer les épisodes et les setlists, donc c’est cool. Très content cette année de certains épisodes – Joe Hisaishi dans les années 80, les artistes de Chainsaw-man ou bien le futur épisode sur les reprises en langue étrangère d’anisong, entre autres.

Je suis content que ce podcast soit toujours là mais j’avoue aussi me sentir un peu coupable de… pas trop le mettre en avant. Je communique plus trop dessus, je fais plus trop d’efforts pour le promouvoir… Du coup on est sur un podcast qui trouve plus de nouveau public depuis longtemps, et ptet qu’il mérite mieux ! Après, est-ce qu’un podcast avec 200 épisodes peut trouver un nouveau public ou est-ce qu’il devient juste trop impressionnant à partir de ce point ? Je n’ai pas la réponse :'(.

Reimu qui tape un ptit smile, par Eri Sakai

Du coté de Twitch, pareil, ça trouve bien son rythme. Les rendez-vous plus ou moins réguliers du dimanche attirent du monde et les récaps hebdomadaires manga, malgré une pause en février et mars, ont toujours leur petit groupe d’habitués. Cependant, malgré le plaisir que j’ai à faire ces récaps, je les cesserais après Japan Expo: c’est un poil chronophage, et hélàs je suis dans un moment où je commence à essayer de me libérer du temps pour me reposer plus et arrêter de m’enfermer dans un cycle où tout s’empile au sein de mon planning. Si je devais sacrifier quelque chose parmi mes créations « régulières », le récap était peut-être le plus évident: de part son rythme hebdomadaire, il était mine de rien assez exigeant.

Mais dans tous les cas, la chaîne Twitch continuera de tourner une fois par semaine, souvent le dimanche soir. Les tierlistings organisés tous les mois sont toujours un rendez-vous cool, et j’aimerais vraiment essayer de réinjecter un peu plus de jeu vidéo de ci de là. Mais là pour le coup je me prends pas la tête, j’aime bien la chaîne telle qu’elle est en ce moment: avec entre quinze et trente spectateurs à chaque stream, c’est pile la taille qui me convient ! Faudrait vraiment que je me bouge le cul pour améliorer mon overlay, et je continue de rêver à l’idée d’avoir un modèle de vtuber « permanent » mais là aussi je prends mon temps – y’a rien de pressé.

snek (par nasubin)

D’une manière plus succincte – c’est pour moi la fin avec Thalie. Je quitterais l’association cet été, sachant qu’à l’heure actuelle si j’en suis encore président, la réalité est que je n’y participe plus et que je suis en retrait depuis la fin décembre 2022. Beaucoup de raisons à cette fin – un peu brutale – mais la principale à retenir est que clairement, à l’heure actuelle, je ne peux plus diriger une association dans mon état actuel. Il me manque l’énergie, la motivation et le temps, et dans tous les cas une association mérite mieux comme dirigeant qu’un gars qui gère ça au milieu ses 30 autres projets.

Cela ne veut pas dire que je ne compte plus animer des quiz, des conférences ou des jeux en salon. Mais d’une – pas maintenant et de deux – ce sera sans doute dans une asso que je ne dirigerais pas. Ça me tient à cœur d’apporter ma pièce aux édifices que sont les salons et les festivals tout autour de la France, à moi de réfléchir sur comment continuer à le faire à l’avenir… mais en me reposant d’abord, et en essayant de trouver une manière qui me permette de ne pas avoir à m’investir autant. On verra tout ça… l’an prochain…

Art officiel de Kasumin en train de faire ce qu’elle fait de mieux: sa Kasumin

Autrement, Tsumugi continue de tourner tranquillou après son changement de plate-forme l’an dernier, et Kasumin continue d’être régulièrement alimentée tant que Twitter autorise les bots… Petit coup au moral quand déjà y’a dix jours il a fallu réduire le rythme de parution du bot pour qu’il respecte les nouvelles règles Twitter mais bon, au moins il continue…

Mais bon, plus positivement: bah cet automne, on se relance pour un second AMV Céleste. Là à priori toutes les étoiles s’alignent, ça devrait être possible, et j’ai même hâte de m’y mettre. Donc faut surveiller ça !

Voilà donc un peu pour le petit bilan des projets: on commence à faire du tri sur ce qui est prioritaire et sur ce qui l’est moins maintenant que sont terminées les périodes de télétravail/chomage, et ce qu’on garde on s’assure que c’est ce qui me fait le plus plaisir à créer !

3/ Bref comment ça va ?

Je suis un peu perdu.

(Ena par mazul)

Globalement tout ce que je fais, je le fais pour moi et je me considère comme mon premier public. Je produis du contenu pour mettre en avant ce que j’aime ou ce qui m’intéresse, et j’essaie de plus trop m’emballer et ne pas refaire les erreurs que j’ai pu faire plus jeune en me pensant plus important que je ne le serais vraiment. Comme je suis pas trop à l’aise avec les gens en général, tout ce que je fais est aussi un moyen de compensation un peu étrange puisque ça me permet de garder du contact avec les autres, donc malgré tout je suis attaché au fait que quand je produis un truc il soit quand même un minimum lu / écouté / vu parce que c’est un peu ce qui me donne le sentiment d’exister. Je suis content quand un de mes articles/vidéos/podcast a du succès, mais paradoxalement je flippe aussi quand ça commence à avoir trop de succès et à toucher un public nouveau et inconnu. Pourtant j’ai aussi envie de m’ouvrir à des nouveaux publics et de rencontrer de nouveaux lecteurs/lectrices.

Bref: beaucoup de contradictions. D’autant que j’ai un complexe de plus en plus difficile à vivre, mais auquel je dois tout de même trouver une réponse: en tant que créateur de contenu, en 2023, c’est quoi ma place sur Internet ?

Une Akane super bien – par kappe qui sur-gère le chara-design de Oshi no Ko et les illustrations post-épisode

Constat clair: Twitter s’effondre peu à peu, et même si 3 mois de pause m’ont fait du bien, je continue à avoir aujourd’hui le sentiment d’être dessus « faute de mieux. » Pour moi le réseau social a entamé une très longue agonie, et plus ça va aller plus ça deviendra explicitement un outil aux mains d’une direction composés de réactionnaires immatures, qui voient l’humanisme comme une faiblesse dans leurs délires conspirationnistes de milliardaires technocrates déconnectés. Déjà que je trouvais que l’ambiance sur Twitter se détériorait depuis quelques années, là clairement on est dans une dynamique où la sagesse et la pertinence ne vont plus être récompensées, bien au contraire !

Mais le souci est le suivant: moi sans Twitter, je communique comment ? Je ne maîtrise pas les codes d’Instagram, je refuse d’utiliser Facebook, Mastodon est un délire d’initiés, Reddit est réservé aux anglophones, je suis trop vieux pour TikTok, Discord est pas assez centralisé…

Comment je faisais avant Twitter ? Bah y’avait les forums, les flux RSS, les aggrégateurs… Les gens trouvaient mes articles ou mes créations sur Google… C’est des trucs qui n’existent plus vraiment aujourd’hui ! Puis ça demandait quand même masse d’effort, effort que je ne peux plus faire car vous l’aurez compris que j’ai commencé à comprendre mes limites physiques et mentales, et elles sont plus proches aujourd’hui qu’elles ne l’étaient pas par le passé.

Quand je pense « perso d’anime qui vieillit, en a marre du monde qui change autour mais qui doit quand même faire de son mieux dans tout ça » je pense à Hakurei Reimu je sais pas pourquoi elle a juste cette vibe (par clynxen)

En terme de limites, par exemple: je ne supporte plus de m’encombrer de rendez-vous « réguliers » car c’est plein de micro-deadlines qui viennent vite s’entasser. Faire un récap hebdo manga est pas un souci, le faire en même temps qu’un podcast tous les 15 jours ou une vidéo-preview des animés qui DOIT sortir tous les 3 mois, là c’est très vite plus chaud. Ça peut vite amener un embouteillage qui peut amener des semaines très vener, en plus de mettre une pression qui contribue pas mal à aménuiser le plaisir qu’on en tire. C’est aussi une raison pour laquelle j’ai stoppé le bilan annuel du Jump, et globalement que je réduis la liste de tout ce que je fais « régulièrement. »

Car cette année m’a aussi surtout appris que finalement ce qui me plait le plus quand je crée c’est presque ce que je ne prévois pas: c’est quand je me décide comme ça pour le fun de faire un épisode de Kaorin imprévu sur Chainsaw-man, c’est quand soudainement un vendredi soir je décide de passe un week-end à écrire et monter une vidéo sur Makoto Shinkai que là aussi j’avais pas forcément prévu, juste parce que j’en ai eu soudainement envie, ou bien quand je passe une nuit à écrire mon bilan animé sans trop avoir prévu à l’avance que j’y dédierais la nuit. C’est ces moments où je me retrouve passionné et pris par un élan créatif, élan bien différent de quand je dois me forcer à me poser à préparer un truc parce que ça fait partie d’une routine que je me suis auto-imposé.

Le meilleur perso de SAO est enfin apparu cette année dans l’anime SAO et ça franchement c’est une bonne nouvelle (par oboro neko)

C’est quelque part une conséquence de ma manière de fonctionner: je me suis toujours flanqué des deadlines dans ce genre pour me « forcer » à sortir les choses. Je fonctionne pas mal à ça, et je pense pas être le seul ! Mais de l’autre côté, à force de me les empiler, je m’étouffe inexorablement. Et le pire, c’est que c’est vraiment moi tout seul qui fonce là dedans parce que je doute que qui que ce soit me reprocherait d’avoir un rythme moins soutenu. Je pense que les gens se disent ptet même que je fais trop de trucs !

Donc déjà mon envie est de casser ces deadlines et ces routines que je me suis auto-imposé, pour m’aider à retrouver une envie de créer et de retourner dans une certaine forme d’improvisation régulière. Car quelque part c’est comme ça que j’ai longtemps fonctionné ! La routine atténue la passion, ce qui est un souci pour moi qui – justement – tourne beaucoup à ça.

Et puis plus largement, ce sera sans doute une année de reconstruction pour moi.

Sonozaki Mion est en pleine forme, ses yeux lui permettent de voir dans le noir (là aussi par nasubin)

Je l’ai pas dit mais le sentiment que je vis surtout à l’heure actuelle, c’est que ayé je vieillis et que je commence à en avoir conscience. Je pense que ça se ressent pas mal déjà dans cet article. Le truc c’est que ouais j’ai désormais 34 ans et que même si en vrai c’est peu bah ça commence quand même à me dévorer un peu de l’intérieur pour pas mal de raisons.

Déjà je commence déjà à plus me sentir en phase avec la « jeunesse. » Je suis dans cette position ou ayé je vois les vingtenaires commencer à faire les fiers à bras sur les réseaux sociaux, à parler de sujets qu’ils maîtrisent pas avec la confiance qu’on a à cet âge, je les vois brutaux et encore immatures, je les vois faire preuve d’un idéalisme presque insultant, je les vois remettre en cause ce que moi je kiffais à leur âge, je les vois essayer de toucher à mes traditions et ce dans quoi j’ai grandi et évidemment tout ça m’énerve. Ça m’énerve encore plus parce que j’ai le sentiment que c’est un truc normal à vivre quand on grandit, et que j’ai l’impression de juste rentrer dans le rang, de rentrer dans le rôle attendu de « l’adulte. » Pourtant rien m’insupporte plus vite qu’un gars qui a peine plus de la moitié de mon âge me donner des leçons sur comment je suis censé faire des trucs. Ok, je vois pourquoi les adultes se foutaient de ma gueule ou m’ignorais poliment quand j’étais jeune.

Je voulais pas devenir un adulte chiant – je deviens pourtant un adulte chiant. Et je sens que ça va pas aller en s’améliorant. Parce que je vais continuer à grandir, et avec ça y’aura de plus en plus de jeunots qui vont répéter le cycle. Et ça va continuer de m’agacer. Et en plus y’a ce problème bonus qui est que j’ai que 34 ans et que les trentenaires qui me méprisaient quand j’en avais 20 bah ils sont quarantenaires maintenant et ils me méprisent toujours bien la gueule ! C’est donc ça les barrières générationnelles ? On peut pas les transcender ? On est coincé dedans éternellement ? Le pont entre les âges est une illusion ? Et bah putain, je pensais pas. Butez moi quand je commencerais à râler parce que les gosses du voisin font trop de bruit.

Quitte à devenir vieux, laissez moi devenir le mentor cool du héros de shonen – genre comme Urahara. Svp 😭. (Par Boony)

Oh oui et puis qui dit trentaine dit aussi… de plus en plus de mal à voir des gens. Les potes partent vivre dans les 4 coins de la France quand ils ne partent tout simplement pas vivre au Japon. Quand je vais en convention je croise désormais de moins en moins de gens que je connais parce que les anciens habitués sont désormais trop occupés OU sont passés à autre chose OU sont partis vivre ailleurs. C’est normal, ils ont plus de trente ans aussi, ils ont plus le temps ou l’envie d’aller en salon, certains commencent à avoir une famille – c’est moi qui devient peu à peu une exception, le gars qu’a pas grandi.

Mais en règle générale je rencontre moins de gens qu’avant. Je me fous beaucoup de handicap parce que j’ai peur de contacter les gens, j’ai peur d’organiser des trucs, j’ai peur d’aller vers les autres, du coup dans un contexte pareil je me fous dans une situation où ça peut pas forcément bien aller. Auparavant, les salons, les festivals, les regroupements de potes c’était là où je croisais et passais du temps avec les gens. Mais vu que ces choses là s’amenuisent et se réduisent, bah je vois de moins en moins de personnes. C’est une époque qui se tourne et dont je dois apprendre à faire le deuil sauf que dans mon cas ça m’inquiète parce que je ne sais tout simplement pas comment faire autrement. Et le fait que dans ce contexte là je perds en plus le contact que j’avais avec les autres via l’associatif me rend d’autant plus stressé. Alors je compense en continuant à produire du contenu pour créer du lien avec les autres sur Internet – ça a toujours été ma méthode favorite…

… mais est-ce que j’aime toujours Internet ?

Art officiel Haibane Renmei par Yoshitoshi Abe

Je sais que je ne retrouverais jamais l’amour que j’avais pour Internet quand j’étais adolescent. A la fois parce qu’on ne peut revivre les sentiments d’un premier amour, mais surtout parce que cet Internet est mort. L’internet des communautés qui se rassemblaient autour d’une passion commune, l’internet très dilapidé, où cliquer sur des liens au hasard t’amenaient de surprise en surprise – parfois merdiques, mais des surprises quand même. L’Internet qui offrait des vraies alternatives crédibles et professionnelles aux médias traditionnels, cet Internet qui favorisait réellement les échanges et les partages, qui récompensaient ceux qui étaient prêts à faire des efforts pour contribuer et participer. Ce n’était pas parfait mais cette imperfection venait du fait que c’était aussi profondément humain.

Mais aujourd’hui qu’est-ce qu’on a ? Un internet devenu nécessaire pour vivre – on y est obligé d’y faire nos impots, nos paperasses, nos obligations. Un internet contrôlé par une poignée de mastodontes technocratiques qui veulent rendre cet internet moins humain. Il n’y a plus vraiment d’échange ni de partage: le vrai enjeu désormais c’est l’influence. Les sites de réseaux sociaux dans leur conception font qu’on attends désormais de son utilisateur qu’il pose un truc pour le faire clouter. On ne peut plus parler qu’à un public mondial, l’intimité est presque impossible. Tous les sites de média made in Internet sont morts, rachetés de gré ou de force par des grands groupes qui produisent du contenu générés pour plaire plus à des moteurs de recherche ou des pages d’accueil MSN qu’à des lecteurs ou des spectateurs. On est inondé d’informations, on est invectivé en permanence, on se tape au quotidien une centaine d’usage de l’impératif sur nos gueules, on exige notre attention en permanence et on espère à chaque fois nous énerver ou nous émouvoir suffisamment pour qu’on réagisse et qu’on aide à faire monter le contenu dans les tous puissants algorithmes.

Est-ce que ce qu’on lit ou voit est-il encore vrai ? On ne sait plus vraiment. Les infos, les photos, les vidéos et maintenant même les fanarts – tout ce qu’on voit peut être du toc, du fabriqué, du généré pour le toc, pour les clics, pour l’influence. A t-on le temps de tout analyser de toute manière ? Pas vraiment.

Internet est devenu nul.

Rumia de Touhou par A-XIII

Il est devenu contraignant, pénible, inhumain, déprimant. Les moteurs de recherche ne marchent plus. On ne trouve plus rien car c’est le contenu qui est désormais censé nous trouver. Je ne sais même plus vraiment si je tire encore beaucoup de plaisir à passer du temps dessus. Mais il m’est toujours nécessaire. Pour m’occuper l’esprit, pour trouver les choses que j’aime voir et regarder, pour envoyer des messages à mes amis, pour voir le travail des artistes que j’aime, pour continuer à prendre plaisir via la création de contenu. J’utilise Internet désormais comme j’utilisais la télé quand j’étais gosse: pour avoir du bruit de fond et un truc sur lequel me concentrer. Les bonnes choses elles sont encore là, mais elles sont dans cette enveloppe en décrépitude, qui ne part clairement pas chez le bon destinataire. Je pense que à ce rythme, va y’avoir un moment où les gens en auront juste collectivement ras le cul et vont se barrer de cet enfer. Ca commence sans doute même déjà. Internet n’est plus vraiment attractif et attrayant: il est juste devenu obligatoire. Et ça le rend, du coup, bien moins fun.

Donc bref j’ai peur pour l’avenir.

Pour mon avenir personnel parce que je me rends compte que je vieillis sans vraiment le vouloir et sans vraiment être préparé à ce que c’est réellement d’être trentenaire. Mais aussi plus globalement peur pour l’avenir du monde – je suis d’un naturel assez optimiste, mais je suis désormais convaincu et certain que les prochaines années vont être très difficiles. Il n’y a plus de signes encourageants, il n’y a plus de projets sociaux en lequel je crois, il n’y a plus une seule journée sans mauvaises nouvelles et mauvais signaux dans l’actualité. Trop de mépris de la part des puissants, de plus en plus inatteignables et de plus en plus tarés. J’ai peur des prochains mois mais j’ai surtout peur des prochaines années. On est dans un monde devenu profondément nihiliste, plus rien ne semble avoir de valeur, si ce n’est l’argent et l’influence. Le COVID devait nous réapprendre les fondamentaux, j’avais eu cet espoir – mais cet événement a juste TOUT empiré. Ça ne finira pas bien, comme ça n’a déjà pas bien fini des centaines de fois par le passé. Mais est-ce que cette fois-ci ça ira mieux après la tempête ? Même ça j’y crois plus vraiment. On aurait pu s’épargner tout ce qui est arrivé et tout ce qui va arriver. C’est absurde. Nous n’évoluons jamais.

On continue d’alimenter en fanart Nightcord at 25 avec ici Mafuyu et son amie de l’internet (par Ringo)

Donc ouais, bref, vous l’aurez compris: ça ne va pas si fort que ça. Je suis en pleine crise de la trentaine, et malgré la multitude de choses encourageantes pour moi et pour la suite, reste quand même en moi une profonde incertitude qui ne fait qu’alimenter mes peurs, mes doutes et mes anxiétés. J’ai du mal en réalité à vraiment visualiser l’avenir, ne serait-ce parce que aujourd’hui mes objectifs personnels sont éclatés et flous. J’ai toujours voulu avoir un équilibre entre vie pro qui me ramène de la thune et vie perso que je dédierais à faire mes petits projets et mes petits contenus. Le côté « vie pro » il avance très bien et je suis très satisfait. Mais le côté « vie perso » ? Quel bordel… Je ne sais plus vraiment ce que je veux vraiment. Tout ce que je sais c’est que je continue à vouloir faire des trucs.

Néant Vert a seize ans, donc, et je crois que c’est la première fois où je me retrouve explicitement dans cette situation où je sais plus trop où j’en suis, je veux aller. Y’a les objectifs que je vous ai dit plus haut: continuer à faire des vidéos, maintenir Kaorin et continuer à avoir un ptit rdv hebdo sur Twitch pour s’amuser. Y’a aussi cet objectif de retrouver des plaisirs de créateur un peu plus simples, et de vraiment moins me prendre la tête et moins m’entasser sous le boulot. De prendre un peu plus soin de moi. Mais ces objectifs, là tout de suite, ne me paraissent que du court-terme. Je peine à voir où je veux réellement aller derrière.

Est-ce que je veux de l’influence ? De la reconnaissance ? Est-ce que je veux m’occuper l’esprit ? Est-ce que je veux du contact humain ? Est-ce que je veux faire quelque chose dans lequel je suis à l’aise ? Est-ce que je veux échapper à la réalité ? Est-ce que je veux me faire un peu d’argent de poche un jour avec ça ? Est-ce que je veux la reconnaissance des professionnels du milieu ? Est-ce que je veux de la popularité ? Est-ce que je veux juste avoir une trace de moi sur Internet ? Est-ce que je veux promouvoir la culture japonaise ? Est-ce que je veux promouvoir mon travail ? Est-ce que je veux promouvoir moi ? Est-ce que je veux me prouver à moi-même que je suis pas la gêne que je pense être, que je sais faire des trucs ? Est-ce que je veux parler de ce que j’aime à un public parce que c’est plus facile que d’en parler avec des amis ?

Mon cerveau imagine toutes les questions, mais aucune n’a de réponse réellement définitive. J’ai l’impression que mes motivations changent chaque mois. Cela n’aide pas. Et clairement faut que je me pose à un moment et que je détermine qu’est-ce que je veux vraiment.

Mais déjà, essayons de réapprendre à s’amuser. Ça devrait aider.

Et essayons aussi de continuer à nous amuser en piffant en online avec Millie, c’est toujours rigolo (par cofffee)

Et puis voilà, là je suis très négatif mais j’aimerais pour finir faire un big up à un commentaire que j’ai reçu le mois dernier sur la page Apple Podcasts de Kaorin. Je ne l’ai découvert et lu que la semaine dernière, alors que j’avais déjà écrit ce pavé rempli de doutes et de tristesse. Sauf que c’est un commentaire qui mine de rien m’a fait beaucoup de bien et surtout en une phrase m’a déjà un peu aidé à mieux comprendre peut-être quelle était mon « identité » dans ce bordel.

C’est le « merci d’offrir aux gens non pas ce qu’ils aiment mais ce qu’ils pourraient aimer » qui m’a beaucoup touché. C’est la première fois que je lis ça et en fait ça a… débloqué un truc chez moi. Effectivement j’ai l’impression que c’est comme ça que je fonctionne. Que ce soit Kaorin, Néant Vert ou Youtube, la majorité de mes contenus tournent autour de la citation, du listage – en un seul article / podcast / épisode, j’essaie souvent de mentionner le plus d’animés possible. C’est un truc que j’ai toujours kiffé faire, et c’est vrai que même si il m’est arrivé d’analyser ou de faire des articles euphoriques sur une seule œuvre, la majorité de mon contenu c’est souvent des trucs où j’essaie de parler d’un maximum de choses. D’ailleurs même quand je fais un article dédié à UN truc j’essaie toujours d’en profiter pour parler d’autres œuvres de ci de là.

Un côté de moi a toujours pensé que je faisais ça pour trois raisons: la première c’était à chaque fois pour poser des séries dans un contexte / un univers / une « constellation d’oeuvres. » Aucun animé n’existe tout seul, chaque série ou film vit dans une industrie, et il est normal que parler d’une oeuvre amène à en parler d’une autre et de créer des liens – positifs ou négatifs – et ça aide aussi à développer un discours et une analyse autour d’une série. La seconde raison c’était aussi un peu d’auto-critique de ma part avec parfois un sentiment que « j’étale » pas mal ma culture – genre l’impression que je veux vraiment qu’on sache que je connais plein d’animés, ce qui est un peu con parce que ça t’amènera pas forcément un prestige social de ouf. La troisième raison, c’est tout simplement parce que parfois je me dis « wah je sais que y’a ptet des fans de ça, ça leur fera plaisir que je cite » – donc parfois juste pour faire plaisir aux gens et me dire que comme ça ptet qu’ils m’aimeront un peu plus parce que j’ai cité leur série magical girl obscure de 1999 qu’ils sont les seuls à aimer.

Je sais que PA-san soutiendrait ma réflexion !! (par Goumonsha)

Mais en vrai le truc du « parler aux gens de ce qu’ils pourraient aimer » c’est… aussi clairement un truc que j’avais toujours inconsciemment. Pour moi je pars du principe que chaque œuvre, même la plus « détestée », a le potentiel pour parler à quelqu’un, être un coup de cœur potentiel. C’est aussi pour ça que j’essaie souvent de faire des formats qui présentent beaucoup d’œuvres simultanément: pour que quand quelqu’un écoute / voit / lit un de mes trucs, il se retrouve avec au moins une chose qui l’intéresse et dont peut-être même il pourrait être fan. A l’inverse, j’avoue que plus ça va moins je suis à l’aise pour recommander directement des trucs. J’ai toujours peur de décevoir, de survendre !

Donc ouais, c’est une phrase que j’aime beaucoup et que je vais garder en tête, en faire un objectif de plus en plus concret. Parler des choses que vous pourriez aimer. J’aime bien. Ça sonne bien. Le « pourriez » rend ça moins impressionnant, moins impératif. Juste parler de choses, sans pression, et vous aider à trouver des bons moments.

Yes, ça me paraît bien. Merci beaucoup Lumière Noire, tu m’as aidé à commencer à mettre des mots sur ce que je veux être.

Ca permet de finir sur une bonne note, y’en avait bien besoin ! C’était donc un très long moment étalage de mes tracas, c’était sans doute très lourdingue mais maintenant vous savez quoi ? Il reste les Prix Néant Vert. Et là promis juré: je vais essayer d’être léger.

Une ptite Yotsuba pour conclure, car elle garde le smile (par Ayauchi)

4/ Les prix Néant Vert !

Prix Néant Vert de l’animé qui déchire

Lycoris Recoil

Excellente année animée pour moi, portée à la fois par deux très bonnes saisons (automne 2022 / printemps 2023) en plus de pas mal de visionnages de plus vieux trucs. Si Bocchi est objectivement le meilleur truc que j’ai vu, reste que Lycoris Recoil est celui qui m’a le plus plu et le plus passionné. C’est juste trop fun ! J’aime bien le soin apporté aux deux héroïnes, j’aime bien comment l’animation parvient à rendre l’univers vivant, j’adore les designs, j’aime bien les rebondissements un peu série B dans l’âme mais parfaitement assumés. C’est de l’action et du divertissement pur et dur, et j’en avais bien besoin à ce moment là.

Maintenant je veux plus de Lycoreco dans ma vie, j’espère que y’en aura !

2/ Bocchi the Rock! – Ultra créatif, ultra inventif, bien rythmé, bien écrit et super drôle, une comédie sur l’anxiété sociale assez fine, bref que demander de plus ?

3/ Mobile Suit Gundam – The Witch from Mercury – J’aimais beaucoup comment la première partie installait l’univers et les personnages, et la seconde partie utilise ces bases pour enchaîner pas mal d’excellents rebondissements. En parallèle c’est toujours aussi beau, et y’a une vraie brillance dans l’écriture des très nombreux personnages du casting. Top !

(Année si chargée que j’ai même pas pu mettre Tengoku Daimakyou et Oshi no Ko qui sont mine de rien deux bonnes grosses claques 😭😭.)

Lauréats précédents:

  • 2008: Sayonara Zetsubou Sensei
  • 2009: Higurashi No Naku Koro Ni
  • 2010: Durarara!!
  • 2011: K-On!!
  • 2012: Mawaru Penguindrum
  • 2013: Joshiraku
  • 2014: Gatchaman Crowds
  • 2015: Shinsekai Yori
  • 2016: Sound! Euphonium
  • 2017: Sound! Euphonium 2
  • 2018: Symphogear G
  • 2019: Shoujo Kageki Revue Starlight
  • 2020: Symphogear XV
  • 2021: 86 EIGHTY-SIX
  • 2022: Healer Girl

Prix Néant Vert du film (d’animation) qui fait plaisir là-dedans

Suzume

C’est du Makoto Shinkai comme je l’aime – un pur road trip fantastique à travers le Japon, avec comme toujours une beauté visuelle ahurissante, un rythme maîtrisé, quelques rebondissements bienvenus, des personnages principaux forts et en bonus ici une pointe d’humour qui fonctionne du tonnerre. Peut-être pas le Shinkai le plus émouvant, mais certainement le plus drôle.

2/ Le Chat Potté 2 – Et bah putain, j’avais pas prévu que la suite d’un spin-off claqué de Shrek soit aussi bon. Super histoire très fun et pleine de créativité autour de l’aspect inexorable de la mort, porté par un chouette cast et un staff ultra motivé. Ptet mon film d’animation américain favori depuis… vraiment un bail. Coco ptet ? Ou même – encore plus loin encore – Tintin ?

3/ Spider-man Across the Spiderverse – C’est artistiquement assez ahurissant, en plus d’avoir de vraies bonnes idées dans son écriture. Je vais juste lui préfèrer le Chat Potté 2 parce que le film m’a quand même un peu agacé à deux / trois moments: je l’ai parfois trouvé illisible (trop d’informations à l’écran, ça devient assez épuisant au bout de deux heures), le mixage son a des moments vraiment pas ouf (l’intro avec Spider-girl qui parle de manière presque inaudible par rapport au bruit de la musique m’a un peu effrayé pour la suite) et je trouve que le film a quand même cette p’tite tendance à se regarder le nombril. Les métavers ça commencer à me saouler aussi – ça aide ptet pas.

Lauréats précédents:

  • 2010 – Mon Voisin Totoro
  • 2011 – Redline
  • 2012 – Tintin: le secret de la licorne
  • 2013 – Les Enfants Loups: Ame & Yuki
  • 2014 – Puella Magi Madoka Magica: Rebellion
  • 2017 – Si Tu Tends l’Oreille
  • 2018 – Dans un Recoin de ce Monde
  • 2019 – Liz & l’Oiseau Bleu
  • 2020 – Kiki la petite sorcière
  • 2021 – Demon Slayer: le Train de l’Infini
  • 2022 – Revue Starlight le film

Prix Néant Vert du film (pas d’animation) qui fait plaisir là-dedans

Le Bureau des Légendes

C’est mon blog, je fais les règles: vu que j’ai pas de catégories spéciales pour les séries, bon bah du coup je vais mettre l’intégrale du Bureau des Légendes à cet endroit là ! Je me suis bouffé les cinq saisons en un été, et j’ai été tout simplement happé et passionné par ce récit d’espionnage très concret, mettant en scène des personnages clairement en décalage avec la réalité mais qui sont tous à leur manière taillé pour ce monde très étrange qu’est celui de l’espionnage. C’est une série qui a souvent pas peur de mettre en scène l’aspect absurde des espions, avec leurs nombreuses identités, leurs noms de code inattendus, leurs réflexes exagérement compliqués… y’a une sorte d’humour un peu froid qui rend cet univers assez hilarant, plus léger qu’il n’y paraît.

Par contre quand l’intrigue devient plus sérieuse et plus réelle… la tension elle est bien présente. Je trouve les acteurs en plus tous vraiment incroyables – j’ai l’impression de retrouver enfin le Kassovitz que j’ai pu aimer pendant ma jeunesse, et les personnages secondaires ont tous des très bonnes gueules. Bref, un super visionnage !

2/ Les Affranchis – Grâce à mon abonnement souscrit sur cet excellent service de VOD nommé « ma médiathèque municipale » j’ai eu une grosse période durant l’été où je me suis pris pas mal de vieux films en DVD pour ENFIN les mater. Du coup lol devinez quoi ? Je trouve que les Affranchis de Scorsese est un film incroyable. Surprenant, hein ? J’aurais pu dire la même chose de French Connection, du premier Mission Impossible ou bien de El Reino mais eh, la place est pas illimitée !

3/ The Fabelmans – The Fabelmans est ptet mon film favori de Spielberg depuis un bon moment (l’incroyable Munich) mais c’est surtout parce que là aussi il a su me parler un peu personnellement à une période où je me questionnais beaucoup sur moi-même et mon rapport à ce que j’aime. Sans doute un film très naïf mais sur moi il marche du tonnerre.

(J’aurais aimé faire également une ptite mention pour le film Donjons & Dragons que j’ai vraiment trouvé ultra fun !)

(Et petite note sur les films: j’ai enfin crée un Letterboxd ! N’hésitez pas si vous souhaitez m’ajouter.)

Lauréats précédents:

  • 2008 – 99 Francs
  • 2009 – OSS 117: Rio Ne Répond Plus
  • 2015 – Whiplash
  • 2016 – Comment c’est Loin
  • 2017 – Dernier Train pour Busan
  • 2018 – En Guerre
  • 2019 – John Wick: Parabellum
  • 2020 – Parasite
  • 2021 – Permis de tuer
  • 2022 – Mourir peut attendre

Prix Néant Vert du jeu vidéo qui surbute

Resident Evil 4 (2023)

Je me suis dit « bon cette année j’essaie de jouer à des bons jeux » et, effectivement, j’ai joué à des bons jeux ! Je me suis même fait un ptit plaisir: je me suis acheté un gros blockbuster AAA le jour de sa sortie parce que j’avais trop envie d’y jouer. Cet heureux élu c’est le remake de Resident Evil 4 et putain ouais il est bon ! J’ai un attachement passionné au jeu d’origine que j’avais adoré à l’époque de sa sortie, et je le retrouve ici dans une version ultra maîtrisée, qui ajoute pas mal de choses malignes tout en retirant ce qui marchait moins. Un remake bien pensé, qui ne vient pas avec l’envie de remplacer l’oeuvre d’origine mais à la place propose une expérience un poil différente, mais toute aussi réussie.

Que ce soit le sens du détail, le nouveau développement des personnages, la beauté visuelle du jeu et la patate des combats parfaitement conservée, faire le jeu est un plaisir et le refaire l’est encore plus. Resident Evil 4 2023 reste comme le jeu d’origine une expérience généreuse et complète, qui pose des ambiances parfois horrifiques, avec comme cadre une intrigue de série B qui sait trouver l’exact bon ton pour pas sombrer trop dans le ridicule. Les salles s’enchaînent en même temps que les idées, tout a une personnalité claire, le rythme est trépidant, la tension palpable sans être épuisante. Vraiment un putain d’excellent jeu d’action, et je suis tellement soulagé que ce remake soit aussi bon que j’en viens à retrouver une forme d’optimisme béate.

2/ Yakuza 7: Like a Dragon – Le changement de gameplay marche bien, le jeu conserve la sève addictive des Yakuza en plus d’être encore plus beau et toujours aussi fun dans l’histoire qu’il veut raconter. Ca a été un super moment !

3/ Pentiment – Très heureux de revoir Obsidian là où à mon sens ils brillent le plus: les « petits jeux » surprise qui viennent développer des univers attendus et laisser une grande place au joueur. Avec ce récit d’enquête en fin de moyen-âge, je retrouve enfin le côté grisant et efficace de voir une histoire se créer autour de mes choix et de leurs conséquences. Pas eu peur d’enchaîner trois parties la même semaine, ça m’a vraiment bluffé.

Lauréats précédents:

  • 2008: Persona 3
  • 2009: Persona 4
  • 2010: Umineko No Naku Koro Ni
  • 2011: Alpha Protocol
  • 2012: Fallout New Vegas
  • 2013: Fire Emblem Awakening
  • 2014: Spec Ops The Line
  • 2015: Super Danganronpa 2
  • 2016: Metal Gear Solid V
  • 2017: Persona 5
  • 2018: Danganronpa V3
  • 2019: Final Fantasy IX HD
  • 2020: The Witcher III Wild Hunt
  • 2021: Final Fantasy XIV: Shadowbringers
  • 2022: Hadès

Prix Néant Vert du manga dont la lecture a des vertus médicinales

Blue Period

Paradoxalement c’est une année où j’ai beau avoir tenu un recap et avoir quand même fait beaucoup d’achats, j’ai un peu de mal à avoir beaucoup de coup de cœurs qui ne soient pas les séries sur lesquelles j’ai déjà des gros coups de cœur depuis longtemps. Et ça me manque un peu !

Bref, Blue Period n’a jamais eu le prix et cette année vu que j’ai lu l’excellentissime tome 11 bon bah allez hop c’est gagné, emballez c’est pesé, il le mérite bien: c’est toujours visuellement superbe, y’a toujours un casting de personnages ultra solide (qui tourne beaucoup !) et ça continue d’aborder des thématiques qui me parlent ultra personnellement. Je me reconnais pas mal dans la manière qu’à le manga de parler des problématiques de la vie d’artiste, en transposant ça à mon aspect plus créateur de contenu – ça parle doutes, questionnements, motivations, manière de s’exprimer, manière d’entendre et absorber les critiques, le tout avec ce petit bonus qui est que ça parle du monde quand même très particulier qu’est l’art. C’est un exutoire pour moi ce titre, et ça fait plaisir de l’avoir près de moi.

2/ SHY – Plus ça va plus on sent que l’autrice prend confiance en elle et s’amuse de plus en plus avec son casting et son univers. J’ai trouvé les derniers tomes vraiment super bien, particulièrement dans la manière que l’autrice a de raconter les histoires individuelles de chaque personnage. C’est un oui !

3/ Manchuria Opium Squad – Une sorte de Breaking Bad dans la Mandchourie impériale, c’est très gore, très crade, mais putain qu’est-ce que ça marche bien en terme de rythme et de rebondissements. Ultra efficace, très marquant, un vrai coup de coeur !

Lauréats précédents:

  • 2010 – Onani Master Kurosawa
  • 2011 – Soul Eater
  • 2012 – Medaka Box
  • 2013 – Molester Man
  • 2014 – A Silent Voice / Koe no Katachi
  • 2015 – Bonne Nuit Punpun
  • 2016 – Straighten Up: Welcome to Shika High’s Competitive Dance Club
  • 2017 – Scum’s Wish / Kuzu no Honkai
  • 2018 – L’Ere des Cristaux
  • 2019 – Bloom Into You
  • 2020 – Demon Slayer
  • 2021 – Oshi no Ko
  • 2022 – Insomniaques

Prix Néant Vert de la musique écoutée jusqu’à saignement des oreilles

Nightcord at 25 – Bug

Je sais pas qui de GIGA ou de Kairiki Bear est mon producer vocaloid préféré mais quand le second s’associe avec Project Sekai pour créer une chanson originale destinée à mon groupe favori, c’est une victoire assurée. C’est très excité, très énervé, mais ça manque de pas de musicalité et de passages très très entêtants (Pa-pa-pa-pa-paranoid ♪.) Globalement Nightcord a pas manqué d’excellents titres cette année (Samsa et Kitty sont ouf aussi) mais Bug est bien celui que je me suis le plus passé en boucle. Et je compte bien continuer vu qu’il vient enfin d’arriver sur Spotify, héhé.

2/ Ado – Gyakko // Aussi très énervé, très efficace. Clairement un des chefs d’oeuvre de la carrière d’Ado – qui n’en manque pas jusqu’ici ! Un crime que la chanson ne fait que passer pendant One Piece Red :'(.

3/ Black Sabbath – Snowblind // Via le podcast Children of Sabbath je me suis enfin lancé dans l’exploration musicale de l’histoire de Black Sabbath. Ca a été l’occasion de tomber amoureux de la période Dio et surtout l’album Heaven and Hell… même si du coup là je cite un titre de la période Ozzy. Que je connaissais déjà très bien avant ! J’aime juste trop son ambiance…

Lauréats précédents:

  • 2008 – Queens of the Stone Age – 3′s & 7′s
  • 2009 – Guns N’Roses – There Was A Time
  • 2010 – Lynyrd Skynyrd – Still Unbroken
  • 2011 – Supertramp – The Logical Song
  • 2012 – Dire Straits – Telegraph Road
  • 2013 – Foster the People – Houdini
  • 2014 – Foster The People – Are You What You Want To Be
  • 2015 – Artic Monkeys – R U Mine?
  • 2016 – Modest Mouse – Dashboard
  • 2017 – Porter Robinson, Madeon – Shelter
  • 2018 – DAOKO, Kenshi Yonezu – Uchiage Hanabi
  • 2019 – Streetlight Manifesto – The Three of Us
  • 2020 – The Killers – The Man
  • 2021 – Bring Me The Horizon – MANTRA
  • 2022 – KairikiBear – Venom

Prix Néant Vert du générique bien cool de l’année

Mobile Suit Gundam: The Witch from Mercury ED – Red:birthmark

Proprement somptueux. La musique est super forte, et les visuels sont époustouflants. Dans une année pas dénuée en super génériques, il aura fallu d’un seul visionnage pour le propulser au top de mes goûts personnels.

2/ Oshi no Ko OP – IDOL – La chanson est ptet à deux doigts de la saturation populaire, mais damn qu’est-ce que c’est efficace en terme de construction visuelle.

3/ Chainsaw-man ED5 – In The Back Room – Visuellement ultra créatif, et porté par une chanson de syudou méga fun. Vous me mettez des bruits de gun dans une instrumentale, moi je suis toujours client.

Lauréats précédents:

  • 2008: Sayonara Zetsubou Sensei OP – Hito toshite jiku ga bureteiru
  • 2009: Maria Holic OP – Hanaji
  • 2010: Zan Sayonara Zetsubou Sensei OP – Ringo Mogire Beam
  • 2011: Ano Hana ED – Secret Base
  • 2012: Mirai Nikki OP1 – Kuusou Mesorigii
  • 2013: Jinrui wa Suitai Shimashita OP – Real World
  • 2014: Otorimonogatari OP – Musou Express
  • 2015: Shigatsu wa Kimi no Uso OP – Hikaru Nara
  • 2016: Rakudai Kishi no Cavalry OP – Identity
  • 2017: Scum’s Wish OP – Uso no Hibana
  • 2018: Princess Principal OP – The Other Side of the Wall
  • 2019: Sword Art Online Alicization OP – ADAMAS
  • 2020: Stars Align ED – Kago no Naka no Bokura wa
  • 2021: Jujutsu Kaisen ED1 – Lost in Paradise
  • 2022: 86 OP2 – Kyoukaisen

Prix Néant Vert du personnage emblématique de l’année

Arima Kana (Oshi no Ko)

Je pense que j’aime mes persos d’anime quand derrière leur enveloppe ils cachent plus ou moins péniblement leur manque de confiance en soi. Tu portes un énorme syndrome de l’imposteur ? Allez let’s go, t’es dans le top. Arima Kana c’est l’exemple alpha de ce qui est donc le nouveau perso résolument Amocore – caractère de cochon, mais toujours prompte à aider, et masquant derrière son air assuré un profond rejet d’elle-même, accompagné d’une peur de toujours faire foirer les choses. Je l’adorais dans le manga, et mine de rien l’animé réussit encore mieux à toucher au coeur les qualités de ce personnage. Une fausse égoïste, une vraie reine, qui continue à m’exploser à chaque fois qu’elle est dans le fond en train de lire un bouquin porté sur une thématique proprement absurde.

Je me sens parfois très Arima Kana, mais Oshi no Ko a su me dire que c’était pas un souci. J’aimerais juste pouvoir reporter des couvre-chefs aussi cools.

Lauréates précédentes:

  • 2008 – Suzumiya Haruhi
  • 2009 – Ranka Lee (Macross Frontier)
  • 2010 – Kotobuki Tsumugi (K-On!)
  • 2011 – Shiomiya Shiori (Que sa volonté soit faite)
  • 2012 – Lilly Satou (Katawa Shoujo)
  • 2013 – Buratei Marii (Joshiraku)
  • 2014 – Ichinose Hajime (Gatchaman Crowds)
  • 2015 – Ayase Eli (Love Live)
  • 2016 – Oumae Kumiko (Sound! Euphonium)
  • 2017 – Watanabe You (Love Live Sunshine)
  • 2018 – Tachibana Hibiki (Symphogear)
  • 2019 – Nakano Yotsuba (Quintessential Quintuplets)
  • 2020 – Kohinata Miku (Symphogear)
  • 2021 – Kasumi Nakasu (Love Live Nijigasaki)
  • 2022 – Akiyama Mizuki (Project Sekai)

Pfiou, et voilà c’est fini !

Gigantesque pavasse que voilà, mais j’avais beaucoup à dire. Honnêtement j’espère juste pas vous avoir refilé trop le bourdon, le plus important à retenir c’est que ça va certes pas ouf mais y’a quand même des évolutions qui arrivent et je commence, doucement mais sûrement, à me reconstruire comme il se doit. Mon médecin me disait la semaine dernière (avant que je me casse la gueule sur un trottoir mouillé et que je redécouvre des douleurs oubliées) que tout changement amène du stress, donc ouais comme y’a beaucoup de changement dans ma vie en ce moment, y’a beaucoup de stress qui va avec ! Ca ira mieux quand tout se stabilisera, et ça devrait bientôt arriver👌.

Merci encore beaucoup de votre attention, merci encore plus d’être encore là et je vous souhaite joyeusement le meilleur pour la seconde moitié 2023 ! On va donc entamer la dix-septième du blog et c’est terrible parce que… ça correspondra bientôt à l’âge que j’avais quand je l’ai crée 😭. Là ça commence vraiment à piquer de ouf…

Nightcord at 25 composant littéralement 85% de mes likes de fanart sur Twitter, disons leur au revoir dans une image qui finalement résume bien cet article (par leoniigo)
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8 commentaires

  • Axel Terizaki

    Wah euh, beaucoup de trucs à dire sur ce billet qui avait beaucoup de trucs à dire, ça se sent. 🙂

    On va commencer par la vie tiens.

    Déjà je me sens un peu visé quand tu parles de quarantenaires qui te méprisent haha, j’espère pas mais bon 😀 Je peux plus m’empêcher d’y penser maintenant c’est malin. Je te rejoins sur beaucoup de choses que tu as dites sur la trentaine. Je suis passé par là moi-même, j’ai mal vécu mon passage à 30 ans, j’ai moi aussi constaté que des tas d’amis fondaient une famille ou allaient ailleurs. Ca ne m’a pas fait plaisir, mais ce que j’ai appris sur cette décennie c’est deux choses :

    – Il faut chérir ceux qui nous sont proches. Car eux sont encore là. Ca ne sert à rien de courir après le passé ou après ceux qui sont partis. Comme tu l’as si bien dit tout cela n’existe plus et n’est plus qu’un souvenir nostalgique. Et la nostalgie elle est sympa mais elle nous fait pas avancer.

    – J’ai rencontré beaucoup de monde en… faisant des choses totalement nouvelles. Ou bien en me tournant vers d’autres fandoms, d’autres communautés déjà existantes. KM, TWI, le RP, mais aussi d’autres communautés geek un peu plus « généralistes », ça m’a vraiment aidé à élargir monc ercle. Car comme toi, je suis quelqu’un qui aime voir de nouvelles têtes de temps en temps.

    Cet écart générationnel avec la jeunesse, je l’ai déjà constaté aussi, même si quand j’étais dans la trentaine je me berçais un peu d’illusions et je me disais que j’étais encore jeune dans ma tête, mais la vérité c’est qu’en fait j’ai pas pu maintenir cette illusion très longtemps haha. De plus en plus je me sens déconnecté de l’animation japonaise et du manga. J’ai l’impression d’en avoir fait le tour et j’ai réduit ma consommation. J’ai rien coupé car j’adore encore beaucoup certaines séries et il y a toujours une ou deux surprises chaque saison. Mais j’ai vraiment du mal à me sentir comme la cible des séries que je vois passer. Du coup ça me donne plus vraiment envie d’aller en salon (si on met de côté la partie pratique de plus avoir de stand associatif où poser son stuff…)

    Et puis, physiquement, à 30-40 ans tu as plus la même force qu’à 20, la même énergie. C’est un truc normal par lequel tout le monde passe je pense. Mais c’est vrai que ça fait chier quand on s’en rend compte :/

    Bref sur le chapitre de la vie, même si je suis pas aussi actif que toi, j’arrive à me revoir une dizaine d’années auparavant, un peu. Je trouve ça chouette, mais sache que ce jugement n’est aucunement méprisant ou condescendant. Il faut profiter du temps qu’on a encore, se faire plaisir, profiter de la vie, et surtout essayer de donner du temps aussi à ceux qui nous sont chers. A ceux qui ont été là pour nous quand ça allait pas. Je sais que tu fais partie de ces gens-là pour moi (et c’est un peu aussi pour ça que je prends aussi le temps d’écrire ceci)

    Maintenant à propos d’internet…

    Là c’est plus le technicien qui va parler et qui fait le même constat que toi. On est passé d’un Internet éparpillé à un internet de plus en plus centralisé. Le retour du minitel, en quelque sorte, que beaucoup craignaient déjà à l’apparition de Facebook fin des années 2000. Aujourd’hui si tu veux créer du contenu, tu n’es plus maître de là où tu le mets; Si tu veux une certaine forme de visibilité cela doit être sur une plateforme qui va t’y aider avec des algorithmes et de la découvrabilité. Twitter, Youtube, Facebook, Insta font ça très bien, c’est l’un des atouts de la centralisation. On parle tous au même en droit, on peut tous communiquer entre nous en un clic.

    Mais voilà, ce que tu regrettes, je le regrettes aussi. Discord pour moi reste finalement ce qui se fait de mieux en terme de « communautés » diversifiées. Mais hélas, Discord reste une entreprise. Une entreprise qui a donc la main mise sur ta communauté, qui peut l’arrêter du jour au lendemain sans préavis, ou le service peut se détériorer comme ce qu’il s’est passé sur Twitter et comme ce qui se passe sur Reddit en ce moment même…

    Tu parles de Mastodon comme d’un délire d’initiés et tu as à moitié raison (donc à moitié tort :D) mais perso j’ai retrouvé une partie de cet internet de communautés en postant dessus, en répondant aux gens qui postaient des choses. Ca redevient une plateforme de « microblogging » comme Twitter l’était au début, quand y’avait pas encore les QRT ou que les gens ne l’utilisaient pas que pour suivre l’actualité (et parfois en se faisant du mal à sans cesse retweeter des choses négatives, de l’indignation et du choc, propageant ainsi encore plus le mal-être aux autres). Mastodon c’est un peu un retour aux sources en quelque sorte. Avec ses avantages et ses inconvénients. Moi aussi j’adorerais qu’il y ait des commus anime/manga, voir entièrement JV en français sur Mastodon, mais actuellement y’en a pas. J’essaye de faire ça avec shelter.moe, mais ce n’est pas évident et tu peux pas museler les gens qui sont là pour aussi parler de leur vie et pas seulement de JV ou d’animé ou de tech.

    C’est un sujet super intéressant la façon dont Internet change, dont nos habitudes changent, mais aussi comment nos attentes changent. Il y a aussi le fait que comme le contenu crée par les gens est centralisé sur des plate-formes qui en ont la main mise, comme Twitter, Discord, ou Reddit, ben il est très difficile pour Google d’indexer tout ça proprement. Reddit encore ça va, mais Twitter ou Discord sont plus ou moins fermés. Il est impossible de retrouver une info sur DIscord depuis Google car Discord ne permet pas à Google d’indexer son contenu. C’est hyper dommage et c’est pour ça que pour KM par exemple j’essaye de forcer les gens à poster les choses importantes sur le forum Discourse qu’on a crée plutôt que sur Discord où on peut plus difficilement retrouver. Quand quelqu’un a un souci avec KM, il peut googler et tomber sur le forum où quelqu’un aura peut-être déjà écrit quelque chose à ce sujet…

    C’est sûr qu’après, l’ère des forums est révolue (comme celle des blogs), même si des commu comme Geekzone perdurent via ce format… Comme quoi c’est peut-être possible avec les bons outils modernes.

    Peut-être que tu pourrais laisser une autre chance à Mastodon ou même à d’autres outils décentralisés pour bâtir cet Internet que tu aimais tant avant… parce qu’en vrai, qu’est-ce qui différencie un forum communautaire d’antan d’une instance Mastodon? Les gens s’y expriment, y’a que la forme qui change, mais une instance matodon c’est comme une petite (ou grande) communauté. Le gros avantage par rapport à avant c’est que là c’est intéropérable et les gens de communautés différentes peuvent parler entre eux.

    Je pense pas que Mastodon remplacera Twitter, car Twitter est devenu pour beaucoup de gens un moyen de suivre l’actualité et de s’informer. Des nouvelles sorties, des tendances, des artistes qu’ils aiment… et ça c’est compliqué avec un système décentralisé, comme ça l’était avant Twitter. Mais c’est aussi devenu comme tu l’as dit une plateforme de haine et de négativité. Est-ce que c’est un miroir de notre monde réel peut-être? Peut-être, je sais pas, c’est un sujet trop vaste pour un commentaire de blog.

    Bref, ce commentaire est déjà trop long, j’aurais peut-être dû en faire un billet sur Meido-Rando pour la partie technique, mais heh. 🙂

    Bon courage :p

  • Trit’

    Tout d’abord, bon anniversaire à Néant Vert ! Ensuite, tant mieux que ça aille mieux pour toi. Je passe rapidement sur le choc des générations, car pour ma part, ça ne m’affecte pas plus que ça (pour le moment, en tout cas).

    Pour ce qui est d’Internet et plus précisément de la « minitélisation », pour ne pas dire la « m××dification » du Web depuis sa mainmise par des commerciaux comme le dénoncent respectivement Benjamin Bayart, Noam Chomsky et Lionel « Ploum » Dricot, ben… Oui, je suis aussi nostalgique (nostalgeek ?) de la grande époque des blogs et forums (dire que Skyrock va arrêter les Skyblogs, sur lesquels nombre de nos connaissances d’alors avaient fait leurs premières armes numériques, mais qui avait fini par trouver un nouveau souffle depuis quelques années… Et je parle pas des Pages persos d’Orange, soit autant de sites « capsules temporelles » personnels de cette époque qui vont partir à la benne en septembre !), et il m’arrive d’avoir des périodes où je retourne voir à quoi ressemblaient certains sites dans la Wayback Machine. Après, certains forums existent toujours et sont toujours fortement fréquentés, mais ça concerne avant tout des forums informatiques (HFR, Clubic…) ou de passionnés d’un thème particulier (LeNodal, ou des forums de RPG, sur la pêche, sur la météo…). Mais c’est vrai que c’est surtout une population de quadragénaires et plus qui les fréquentent, de nos jours. Et encore, on parle de la génération de trentenaires d’il y a 10 ans, car y a pas vraiment de renouvellement.

    Mais bon, nous ne sommes pas les seules personnes qui aimaient cet Internet-là (pardon, j’ai pas connu l’ère des BBS et autres newsgroups des années 1990), et d’autres amateurs d’un certain « smolnet » ont lancé des initiatives pour le garder, sinon vivant, au moins accessible : parlons du moteur de recherche de sites personnels Marginalia (les sites arc-en-ciel pastels en Comic Sans MS avec curseurs de souris et barres de défilement rose bonbon qui rappellent la bonne année 2005, c’est là qu’on les retrouve), de NeoCities (qui veut faire revivre l’esprit Geocities), d’agrégateurs de liens (bon, surtout orientés informatique aussi, comme Lobste.rs ou Tilde.news), mais aussi d’Internet hors du Web. Eh oui : non seulement le vénérable Gopher (1991, donc plus jeune que le Web !) existe encore et est encore bien vivace (il revient de loin, en fait), mais quelqu’un a même fini par créer, depuis pile quatre ans et une semaine, un nouveau protocole nommé Gemini. Et là, c’est près de 3 000 « capsules » qui contiennent essentiellement des blogs, mais aussi des moteurs de recherche, des agrégateurs de liens, des proxies vers des sites comme Wikipédia ou Reddit, et dernièrement une forte de forum justement inspirée de Reddit. Et ça a l’air de plutôt bien marcher, pour un système dont les spécifications ont été conçues exprès pour rester figées et volontairement très limitées (pas de cookies, de CSS ni de JS, une seule requête réseau à la fois, syntaxe GemText inspirée du MarkDown avec un seul lien possible par ligne et distinct du reste du texte, idem pour les images, apparence du site décidée par le logiciel utilisé pour le consulter…). Bon, là aussi, c’est extrêmement nichesque avec beaucoup de contenus anglophones et souvent orientés informatique, mais rien n’empêche que tu portes Néant Vert dessus, comme il s’agit essentiellement de texte. Et même si ça ne remplacera jamais le Web (c’est explicitement pas du tout sa prétention), ça ne demande qu’à se faire connaître. Et ça, il y a des chances que ça survive à Google, Facebook ou autres Twitter dont on ne pariera pas sur la longévité sur les cinq prochaines années.

  • Elsental

    Cet article et les commentaires que cela a produit m’ont beaucoup fait réfléchir. Cela a posé beaucoup de mots sur ma manière d’aborder internet, et cela a aussi mis en exergue des changements que j’aimerais mettre en place dans l’avenir. Je n’ai que 24 ans, alors pas besoin d’être trentenaire ou nostalgique. Avec quelque chose d’aussi « nouveau » qu’internet, je pense qu’il est facile de mettre ça, et trop ça, sur le compte de la vieillesse. C’est en fait très facile de « revenir / rester » à cet internet idéal abordé ici. Mais il est certain qu’aujourd’hui, c’est quelque chose qui peut être vécu comme une alternative de niche comparée à des plateformes centralisantes. Cela peut être perçu comme un choix ou une concession. Tout dépend du rapport que l’on veut entretenir avec le monde de manière générale.
    Je me reconnais dans cette pratique d’un internet éparpillé. C’est celle que j’ai connue avant toute chose, et c’est celle que je continue à façonner aujourd’hui. Je vis avec la pensé que si je fonctionne ainsi, alors d’autres comme moi le sont aussi. Des personnes de mon âge, des personnes plus âgées mais aussi des plus jeunes.
    C’est à chacun de rendre internet fun.

    Amo, tu es quelqu’un d’inspirant. Depuis que je te suis avec LOLJAPON, tu fais partie des personnes sur internet qui m’inspire beaucoup. Tu parles d’imperfections et d’alternatives, d’expériences profondément humaines sur internet. Et bien, tu es complètement dedans. Tu as une personnalité et des opinions que j’apprécie. C’est ça que je veux suivre sur internet.
    Au demeurant, ton désir de partage depuis toutes ces années force le respect. Tu peux en être fier.
    Je suis certain que si j’ai commencé mon propre blog l’année dernière, c’est parce qu’il y a toujours des gens comme toi qui en font. Et dis-toi que je n’ai jamais été aussi heureux dans ma vie que depuis que j’ai commencé ce blog.

    Alors oui, merci Amo, merci de partager ce que tu aimes et ce que tu as le coeur, et merci de contribuer à cet internet qu’on aime, et qui existera toujours ヾ(≧ ▽ ≦)ゝ !!

  • dk

    Hello !

    Je fais partie de tes lecteurs pas du tout actifs, depuis … potentiellement la fin des années 2000 ? J’avais plus ou moins tenté d’aller un peu sur Thalie à l’époque où ça n’était que le forum, mais j’ai jamais trop accroché avec ce format 🙂 Bref, tout ça pour dire que je te lis depuis longtemps, et à chaque fois avec plaisir. Et pas seulement quand tu parles des sujets qui m’ont fait te lire initialement, à savoir animes, mangas et jeux vidéo, mais même quand tu fais des articles plus introspectifs.

    Pourquoi ? Bah je pense que c’est assez universel comme questionnements. On passe quasiment tous par ce genre de période de remise en question, à des degrés plus ou moins violents, en étant plus ou moins accompagnés. Ca fait echo à divers degrés, et ce qui est certain, c’est que t’es pas le seul à passer par là. C’est pour ça que c’est bien d’en parler aussi. C’est pas un sujet tabou, c’est pas quelque chose de niche. Et parfois, bah ça aide d’autres personnes à se dire « moi aussi ». Et comprendre les choses, c’est un peu la base pour tenter de se reconstruire.

    Je vais pas trop m’étendre sur la partie internet, ça me donnerait aussi une image de vieux c**, mais je suis plutôt d’accord, même si je me suis jamais trop inclus dans les communautés, la centralisation et pire, la normalisation des contenus (pour plaire aux algos) c’est assez horrible.

    Bref, pour continuer, j’suis assez d’accord avec la citation positive que t’as mise en avant. La majeure partie de tes lecteurs sont sans doutes passifs, mais sache que tu m’as permis de découvrir un nombre incalculable de séries ou de mangas. On n’a pas toujours les même goûts, mais tu restes une de mes sources pour filtrer un peu la quantité de production avec laquelle on se retrouve chaque saison… et ce depuis plus de 10 ans. Même s’il y a des périodes où ma consomation se réduit grandement, j’y reviens toujours.

    En tout cas, t’es pas seul, et si t’as la force et la motivation de continuer, je pense que tu trouveras sans problème un public pour te lire ou t’écouter. Même s’il a changé avec les années. Et si un jour tu veux en débattre en direct, je dois habiter à même pas 20 minutes de chez toi 😀

  • gifgifgif

    Je te lis religieusement depuis 2008. J’adore ton style d’écriture très oral et la manière avec laquelle tu t’exprimes, donc quel que soit le sujet je prends du plaisir à te lire. Je me suis mis récemment à Kaorin, un peu honteux de ne pas avoir testé le podcast plus tôt… Et je l’adore, je n’écoute plus que ça dans les transports ! Ta manière d’animer est très agréable. J’ai eu des coups de coeur dans ce que tu as passé, qui m’ont fait reprendre un peu le piano pour les jouer. Je fais aussi écouter les morceaux que j’aime et que le podcast m’a fait découvrir à mes enfants ^^
    Donc merci pour ton énergie, c’est par Néant Vert que j’ai pendant des années gardé le contact avec le monde de la pop-culture japonaise (entre autre), et que je continue à le faire. J’attends aussi avec plaisir tes vidéos YT, je suis allé voir Suzume grâce à toi (même si j’ai été un tout petit peu déçu par celui-ci).
    Bon courage avec la vie perso, continue à faire ce que tu aimes, comme cela te plaît. Tu ne nous dois rien donc pas de pression pour tes projets, tout ce que tu fais je le vois déjà comme du bonus 🙂

  • Mysi

    Toujours contente de voir que Néant Vert existe et j’espère que ça durera encore !
    Peut être qu’il faut juste s’amuser sans se poser trop de questions. Et que si on s’est amusé dans sa vie, à fond, alors ça veut dire qu’on a bien profité de la vie ? Je pense que les meilleurs contenus sont ceux des gens qui s’amusent en les faisant

    Je pense que ce n’est pas qu’internet, le contenu manga/anime aussi a bien changé. C’est devenu mainstream et ça se ressent dans certaines productions. Heureusement que d’autres productions ne perdent pas leur créativité et leur spontanéité. Il y a beaucoup de jeunes de ma génération (25) qui regardent des animes, commencent à être super fan alors qu’ils ont découvert ça il y a moins de 5 ans. Quand je leur parle, moi qui aimaient ça avant même que je sache lire, je ressens un fossé. Ce n’est pas vraiment une question d’âge mais de culture, d’environnement. La perspective n’est pas la même et c’est surement ce que tu ressens avec eux. Il faut prendre conscience de ça, sinon, à part ça, on est tous humains, on est pareil. 20 ou 50 ans. Ceux qui méprisent selon l’âge soit ils se prenne trop sérieux, soit ils manquent d’ouverture d’esprit et de bienveillance.

    Hate de lire les prochains articles

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