Zankyou no Terror 08-09 – Opération Escargot

ZankyouNoTerror-E09-S02

Non, ceci n’est pas un chronomètre pour scènes intéressantes.

 

[avatar user= »RdNetwork » size= »original » align= »left » /]Après le coup d’arrêt à la tension et à la qualité amené par l’épisode 7, ZanTero naviguait un peu dans l’inconnu. Force est de constater qu’après 3 semaines (dont 1 de pause), c’est malheureusement toujours le cas sur pas mal de plans, et 2 épisodes me paraît être une quantité bien maigre pour apporter toutes les informations et situations qui en feraient une vraie bonne série. Vu la lenteur relative des 2 épisodes concernés aujourd’hui, et le manque d’informations et d’analyse à en faire qu’ils donnent (et un peu par flemme aussi), j’ai décidé de chroniquer les 2 derniers épisodes diffusés d’un seul coup, ce qui s’est finalement avéré être une bonne idée vu leurs liens, et vu le peu de choses qu’il y a à en dire. « Welcome to the runway of death », comme dirait une amie…

Zankyou no Terror (a.k.a. Terror in Resonance, ou Terror in Tôkyo) // MAPPA // été 2014, créneau noitaminA // Réalisé par Shinichirô Watanabe // 11 épisodes prévus, simulcast sur Wakanim

Après la pseudo-partie d’échecs de l’autre fois, le Sphinx était reparti plutôt victorieux, même s’il avait du contacter Shibazaki pour s’en sortir (ce dernier n’ayant pas l’air plus secoué que ça, par ailleurs), mais Five, par ailleurs, avait récupéré des informations sur Lisa grâce à sa carte d’étudiant, sortie de son chapeau.

On a droit donc enfin à quelques minutes de « pause », symbolisé par Lisa dormant dans le local du Sphinx, se laissant aller à quelques pensées oniriques, sur fond de cold-folk indépendante US (ou un truc du genre), avant d’embrayer sur Shibazaki et son groupe, qui, comme c’était prévisible, se font sanctionner. Shibazaki est même suspendu indéfiniment de ses fonctions : ce qui, comme tout bon policier dans une fiction d’enquête, indique qu’il va pouvoir continuer son enquête sans les avoir sur le dos, finalement. Il va même ramener toute son équipe au fur et à mesure de l’épisode, avec toujours le même schéma : « J’ai besoin de toi » / « On a pas le droit » / « Des gens vont peut-être mourir, [nom de l’agent]. MOURIR D:  » / « Ouais bon ok j’vais voir ce que je peux faire », qui revient 2-3 fois dans l’épisode, chaque fois que Shibazaki aura besoin d’un renseignement particulier.

Car oui : cet épisode est très lent, principalement parce qu’il est centré sur les 2 persos les plus lents de la série : Lisa, par sa capacité chronique à ne strictement rien faire, et Shibazaki et son enquête personnelle, dont les situations sont à 90% de la réflexion et de l’analyse plutôt que de l’action, et qui se prêtent donc peu à un rythme rapide.  C’est aussi pour ça que cette chronique est moins fournie en images, d’ailleurs.

On en profite pour apprendre que Five est en fait une « espionne », en tout cas membre des services d’intelligence américains (ce qui renforce la question « Mais qu’est-ce-qu’elle fout ici ? », puisqu’on est à la limite de l’ingérence, j’imagine), et aussi que la fille de Shibazaki est par chance étudiante en physique nucléaire, et que faute d’équipe, Shibazaki va s’adresser à elle pour poser des questions sur le plutonium volé, craignant une bombe.

Un truc assez triste que j’ai remarqué : on a autant de background sur la fille de Shibazaki, apparue 1 minute dans cet épisode, que sur Lisa, personnage principal depuis 8 épisodes. Si c’était un perso mystérieux, pourquoi pas, mais à moins d’un gros twist final (ce que je n’attends pas, mais qui serait plutôt drôle), c’est foireux quand même. Lisa, depuis le début, on l’a vue : être une victime, fuir (au sens propre comme au figuré), faire à manger, prendre un bain, pleurer, dormir. Et les seules décisions qu’elle a dû faire ont été guidées par une pseudo-romance avec un terroriste. Je sais pas vous, mais c’est pas top top comme image et comme consistance pour un perso (féminin, qui plus est).

Et en plus ça continue : confinée dans le local, Lisa… fait à manger, et se retrouve interrompue, par un facteur qui vient livrer un paquet, qu’elle ouvre.

ZankyouNoTerror-E08-S01

CECI N’EST PAS LOUCHE

 

Oui. Un paquet. A SON NOM. Dans un local secret où elle n’est d’ailleurs présente que depuis quelques jours. Et elle l’ouvre, tranquille. Encore un magnifique acte pour rabaisser le QI moyen de la série. A croire que les scénaristes se forcent… En tout cas, évidemment, le colis est piégé,et pouf, plus de local.

ZankyouNoTerror-E08-S02

Ouais enfin si ça se trouve c’était une blague et c’est le truc qu’elle cuisinait qui a explosé

 

S’en suit une moitié d’épisode remplie de parlotte, de Shibazaki qui essaye de comprendre d’où vient le Sphinx, avant de comprendre que le scénario est similaire à de nombreux animes ces derniers temps (genre Hamatora, c’est dire), et donc que le fameux camp qu’on voit est en fait un camp d’orphelins sélectionnés par le gouvernement (et surtout l’organisation visée indirectement par le Sphinx) pour… on ne sait pas trop quoi mais on s’en doute un peu quand même, même si eux vont attendre l’épisode 9 pour vous donner la révélation. De fil en aiguille, par des recherches (et aussi du chantage sur un politique), il finit par reformer son équipe et apprendre la vérité, dans l’épisode 9. Accessoirement, il compare le Sphinx à des rebellions étudiantes, semblant limite les prendre en affection sur le plan humain. Confirmation du plan « tous contre Five » amorcé à l’épisode 7 ?

L’autre pan de parlotte vient de Twelve et Nine, qui continuent leur discussion entamée à l’épisode 1, sur la gêne que représente Lisa dans leurs plans, en s’enfonçant chacun dans les portes ouvertes de leur stéréotypes : Twelve est encore plus attachée à elle qu’avant (plus « romantiquement » qu’éthiquement), et Nine est limite sur le point de la sacrifier. Radical.

Pour changer, Lisa décide de fuir, et Twelve se lance évidemment à sa poursuite, quand bien même Nine n’est pas d’accord. Five surveillant par des flux de caméra, elle kidnappe Lisa, et essaye de la convaincre du bien fondé de ses actions (un bon vieux « Je veux les aider, c’est moi la gentille de l’histoire », ce qui est de moins en moins vrai au fur et à mesure de ses apparitions). Lisa lui explique leur rencontre, et Five lui explique que c’est trop bête, qu’elle aurait du crever, et qu’ils étaient quand même bien gentils de la laisser en vie. Ah, l’humanité, le tact, tout ça… En tout cas, Five compte bien s’en servir comme appât, ce qui semble marcher vu la vitesse à laquelle Twelve tombe – volontairement – dans le panneau.

ZankyouNoTerror-E08-S03

Ce plan est toutefois assez révélateur de la position merdique dans laquelle se trouve Nine : résigné, mais encore plus solitaire, et caché de tous

 

On embraye déjà sur l’épisode suivant, qui va terminer la double situation : Shibazaki et les camps, et les menaces de Five. Cette dernière a d’ailleurs décidé de transformer Lisa en bombe humaine, et de la cacher, pour faire du chantage à Twelve. Pendant ce temps, Nine prépare, seul, et dans un nouveau local, un nouveau système explosif (à base de gaz, visiblement).

Shibazaki et les autres (il est alors accompagné d’Hamura, mais si vous avez, le loser de l’équipe qui ne fait que taper du poing parce qu’il ne comprend pas) apprennent – lentement – la vérité évidente (le plan Athena, pour faire le lien avec la mythologie grecque). A l’époque, donc, 26 orphelins doués ont servi de cobayes pour fabriquer un médicament sensé booster certains fonctionnalités du cerveau, et fabriquer artificiellement des traits de génies créatifs ou savants. Avec un médicament par contre efficace sur les enfants de moins de 5 ans. Le camp est carrément comparé à une Colonie « high-tech », avec un gros point Godwin par Shibazaki (quoique, finalement c’est effectivement assez lié) entre le plan Athena et les camps nazis. En effet, au fur et à mesure, les enfants qui craquaient physiquement mourraient, tout simplement. Et évidemment, il n’en reste que 3 : Five, la seule à avoir survécu, récupérée par le gouvernement américain qui a découvert et fait arrêter le plan, et Nine et Twelve, qui se sont enfuis.

J’avais beau avoir vu le truc venir depuis plusieurs épisodes, c’était plutôt bien amené, notamment sur le « pourquoi », et sur comment Five a terminé aux Etats-Unis. J’aurais aimé plus de contexte sur la fuite, mais j’imagine que ça, ça viendra plutôt de Nine et Five que d’un ancien dirigeant. Ancien dirigeant qui est plutôt bien géré aussi : il refusait de parler au début, puis progressivement on comprend mieux sa situation et les raisons qui le poussent à finalement avouer les détails du programme.

Avec le truc qui tue : le vieil ancien dirigeant espère que les 2 fuyards sont encore en vie aujourd’hui, même s’ils n’ont pas longtemps à vivre. Le genre de petite phrase qui retourne bien la situation et la psychologie des persos (et qui aurait eu encore plus d’effet sans l’épisode 7 et ses retournements). Et encore un autre : la personne en charge, le « Mengele des orphelins », le « monstre politique », est vraisemblablement le gars dont la mort est le cas qui a fait rétrograder Shibazaki quelques années plus tôt.

Twelve arrive sur les lieux du chantage de Five (une grande roue), qui surveille depuis son car-régie favori, pendant que Nine finit pèpère sa bombe chez lui. S’en suit une situation qui dure jusqu’à la fin de l’épisode : Lisa a une bombe sur elle et est attachée, Twelve est coincé dans une cabine, et n’arrive pas à désamorcer la bombe : soit ils meurent tous les deux, soit il fuit, soit il avoue l’emplacement de la bombe à Five. La séquence est longue, entrecoupée de flashbacks inutiles et de discussions sur le regret, et à la limite de se terminer en apothéose romantique (heureusement, ils n’ont pas été jusque là).

ZankyouNoTerror-E09-S01

Réutilisation de plans ftw.

 

Parce que oui, le gros reveal est normalement ça : ils n’ont pas volé de plutonium, mais un prototype de bombe développé en secret par le Japon, et que les américains aimeraient accessoirement récupérer. Twelve finit par avouer l’emplacement de la bombe, sacrifiant ainsi le Sphinx, mais Nine réussit à s’enfuir avec, sans se faire attraper par les flics, le tout pendant que Five fait une crise et tombe dans les pommes après s’être mise à pleurer en donnant des consignes pour capturer Nine.

Sur cette fin en léger post-climax, je vais compresser les avis usuels en 1 paragraphe, parce qu’ils n’ont pas changé : c’est beau, la musique est très bien, la mise en scène et la réalisation sont très bonne, les persos s’enfoncent dans leur clichés, le scénario se perd un petit peu, et le tout manque de profondeur pour avoir une vraie bonne intrigue, et bon sang ce que Lisa peut ruiner la plupart des situations.

ZankyouNoTerror-E09-S03

« CARAMBA ! Encore raté ! Je suis un nombre premier bordel, je devrais être plus forte qu’eux ! »

 

Vous savez, avec un ami, suite à l’épisode 8, on a imaginé pas mal de théories pouvant se produire dans la suite, des pires et plus clichées aux plus inventives. Pas moins de 3 se sont avérées vraies ici. Et pas les meilleures : « Twelve se sacrifie au nom de Lisa », « le plot twist de l’arc concerne des expériences sur les orphelins », et « le licenciement de Shibazaki est complètement inutile ». D’ailleurs l’intrigue avance en foutant complètement en l’air la première moitié de la série qui ne va visiblement plus intervenir du tout (libre à elle de me contredire sur ce point-là, ce serait même très bien).

Je vais juste en rajouter un peu sur les personnages ; si on a un peu abandonné Nine et Twelve depuis quelques temps, et qu’ils sont cantonnés à simplement faire des aller-retours et fabriquer des trucs, les autres persos évoluent pas mal ; pour Lisa, en mal, pour Shibazaki, en mieux. Pour Lisa c’est assez dramatique, dans le sens où les idées caractérisant le perso ruinent quasiment toutes les situations, et ne jouent jamais en sa faveur : elle fout en l’air les intrigues intéressantes, et en rajoute qui ne le sont pas. Ce qui fait que la plupart des bonnes scènes sont finalement celles où elle n’intervient pas, ce qui est quand même dramatique… Pour Five, c’est assez similaire, mais c’est plus une question de stéréotype ; Five est une « méchante torturée » (même si dans le camp des gentils théoriquement) qui pousse le vice sur le fond comme la forme, par son comportement, son état de santé, ses choix, etc. Je l’ai déjà vue comparée à une « méchante de comic », et en soi c’est un peu ça. Et c’est ce contraste qui m’empêche de trouver vraiment le perso bien écrit.

Pour Shibazaki, c’est l’inverse : autant le cliché de l’inspecteur un peu revanchard m’ennuyait un peu au début, autant au fur et à mesure il s’avère qu’il a une personnalité un peu plus développée que ça, et très complexée, même si encore notamment due à des expériences passées. Mais son enquête, ses relations et ses réflexions font partie des bons moments de l’anime, après tout.

Par ailleurs, je suis un peu gêné par la progression des motifs du Sphinx. On a toujours aucune foutue idée du pourquoi des attentats, et surtout sans tuer personne. Pourquoi menacer sans rien faire, si finalement le but finale c’est de faire une putain de bombe atomique ? Ils ne cherchent pas à négocier, puisqu’ils se cachent, et si un adversaire de valeur se trouve être là, ils se cachent encore plus, et font des concepts encore plus complexes. Je suis perplexe. Autant je comprends ce que fout le FBI ici, puisqu’il y a une bombe nucléaire en jeu, et que Five les connait, autant le Sphinx me laisse perplexe. Mais vu la tournure que la série, ils servent plus de pions qu’autre chose depuis quelques épisodes…

En somme, deux épisodes assez lents, et bien creux, alors qu’ils touchent partout aux parties finales de l’intrigue. Les persos amenant du rythme sont les plus criards et les plus forcés, ce qui casse le truc. Et comme est si justement appelé l’épisode 9 (« Highs and Lows« , qui est d’ailleurs un titre écrit par le plus flemmard de tout le staff, je pense), ZanTero est une série avec des très bons éléments, gâchée par une mauvaise gestion et une irrégularité chronique. Le tout parfois au sein d’un même épisode. Venant de MAPPA, c’est fortement dommage, quand on sait que Kids on the Slope était limite tout le contraire (une gestion parfaite et une forme sublimée d’un scnéario finalement assez banal).

Maintenant, il reste 2 épisodes, fondamentalement les plus importants de la série, et j’espère voir un beau festival de révélations, d’action, d’intrigue, et de personnages mis en valeur. Et je pense que c’est votre cas aussi. Rendez-vous la semaine prochaine pour vérifier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *